En raison de la pandémie de COVID-19, le symposium 2021 de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) des cancers génito-urinaires a été tenue de façon virtuelle du 11 au 13 février 2021. Les présentations sont disponibles sur le site Web de l’ASCO. L’International Kidney Cancer Coalition (IKCC) a participé au programme scientifique virtuel pour se tenir au courant des dernières avancées en matière de soins et de traitement des personnes atteintes d’un cancer du rein.

Remarque : Le présent résumé a été rédigé par des défenseurs des droits des patients, dans l’intérêt des organisations de patients du monde entier qui se consacrent au domaine du cancer du rein. Bien que ce résumé ait fait l’objet d’une révision par des professionnels médicaux, les renseignements qu’il contient reposent sur des données publiques partagées lors de cette réunion et n’entendent aucunement être exhaustifs, ni ne constituent des conseils médicaux. Chaque patient doit parler à son médecin des soins et des traitements qui lui sont appropriés.

 

Les traitements combinés continuent de présenter un intérêt

Aujourd’hui, le meilleur traitement pour le cancer du rein avancé, ou carcinome à cellules rénales, consiste à associer deux agents stimulant le système immunitaire (immunothérapies : nivolumab et ipilimumab), ou encore une immunothérapie (pembrolizumab ou avélumab) et un comprimé bloquant l’apport sanguin aux tumeurs (inhibiteur du VEGF : axitinib, lenvatinib ou cabozantinib). Les traitements combinés continuent de susciter un vif intérêt lors du Symposium 2021 de l’ASCO sur les cancers génito-urinaires, avec la présentation des plus récents résultats issus de quelques études en cours ainsi que de données sur certaines nouvelles associations.

 

Les résultats tirés de l’étude de phase III CLEAR ont démontré que l’administration de lenvatinib (inhibiteur du facteur de croissance endothélial vasculaire [VEGF]) en association avec le pembrolizumab (immunothérapie) permet de prolonger la survie et de faire rétrécir davantage le cancer par rapport au traitement par sunitinib chez les patients atteints d’un carcinome à cellules rénales avancé qui n’ont encore reçu aucun traitement.

L’étude a été menée auprès de 1 069 patients répartis en trois groupes : le premier était traité par lenvatinib et pembrolizumab, le deuxième, par lenvatinib et évérolimus, et le troisième, par sunitinib. Chez les patients traités par lenvatinib et pembrolizumab, près de deux ans se sont écoulés avant que le traitement ne cesse d’agir et que le cancer ne recommence à progresser (survie sans progression), comparativement à 9,2 mois chez les patients traités par sunitinib. Comme l’étude est toujours en cours, il était impossible de calculer la durée de survie globale des participants; les renseignements recueillis jusqu’à présent démontrent toutefois une survie globale plus longue chez les patients traités par l’association de lenvatinib et de pembrolizumab que chez ceux traités par sunitinib. La réduction de la taille du cancer (taux de réponse) était plus importante avec le traitement par lenvatinib et pembrolizumab (71 %) qu’avec le traitement par sunitinib (36,1 %), 16,1 % des patients ayant même obtenu une disparition complète de leur cancer avec le traitement combiné.

Presque tous les patients ayant pris part à l’étude ont présenté des effets secondaires causés par le traitement. Les patients dans le groupe traité par lenvatinib et pembrolizumab étaient plus susceptibles de voir leur dose réduite en raison des effets secondaires liés au traitement (environ les deux tiers des patients) que ceux du groupe traité par sunitinib (environ la moitié des patients). Les effets secondaires associés à chaque traitement n’étaient toutefois pas inattendus et pouvaient être pris en charge facilement.

En conclusion, selon le Dr Motzer du Memorial Sloan Kettering Cancer Center, aux États-Unis, ces résultats viennent appuyer l’administration du lenvatinib en association avec le pembrolizumab comme éventuel traitement de première intention chez les patients atteints d’un carcinome à cellules rénales avancé. La véritable question est de savoir qui devrait recevoir cette association plutôt que tous les autres traitements combinés approuvés récemment. Les données sont très fiables, mais nous ignorons dans quelle mesure ce traitement est bien toléré et nous n’avons aucun moyen de comparer directement ces résultats à ceux associés aux autres traitements combinés. Il s’agit certainement d’un choix intéressant, mais qui ne tient pas compte des autres combinaisons thérapeutiques, comme le pembrolizumab avec l’axitinib, le nivolumab avec le cabozantinib ou le nivolumab avec l’ipilimumab.

 

L’association de deux agents immunothérapeutiques (nivolumab et ipilimumab) ou d’un agent immunothérapeutique et d’un inhibiteur du VEGF est largement utilisée pour le traitement du carcinome à cellules rénales métastatique. Les renseignements à ce sujet sont toutefois limités et ne permettent pas de comparer les résultats produits par différentes immunothérapies combinées dans des conditions réelles. Dans le cadre de cette étude, des données issues de la base de données de l’International Metastatic Renal Cell Carcinoma Database Consortium (IMDC) ont été utilisées pour déterminer les résultats d’un traitement par immunothérapies combinées lorsqu’administré à des patients non traités. Les résultats de trois immunothérapies combinées (pembrolizumab avec axitinib, avélumab avec axitinib et nivolumab avec cabozantinib) ont été comparés à ceux du traitement par nivolumab en association avec l’ipilimumab.

L’étude a été menée auprès de 723 patients, dont 571 ont été traités par une association de nivolumab et d’ipilimumab et 152 ont été traités par une association d’immunothérapie et d’inhibiteur du VEGF. Les patients atteints d’un carcinome à cellules rénales à risque intermédiaire ou élevé ont obtenu une plus faible réduction de la taille de leur cancer; les patients ayant reçu l’association de nivolumab et d’ipilimumab ont quant à eux été traités moins longtemps que ceux traités par une immunothérapie combinée avec un inhibiteur du VEGF. Aucune différence n’a toutefois été observée en ce qui a trait au délai jusqu’au traitement suivant et à la durée de la survie globale.

Les effets secondaires graves de nature immunitaires qui ont nécessité un traitement au moyen de stéroïdes ou qui ont retardé le traitement sont associés à une survie globale plus longue, comparativement à celle des patients qui n’ont reçu aucun stéroïde et chez qui aucune dose n’a été retardée.

Dans le cadre de cette étude menée dans des conditions réelles, bien que l’association d’une immunothérapie et d’un inhibiteur du VEGF ait été administrée plus longtemps et qu’elle ait entraîné un taux de réponse supérieur, aucune différence n’a été observée sur le plan de la survie globale et du délai jusqu’au traitement suivant par rapport au traitement par nivolumab et ipilimumab chez les patients atteints d’un cancer à risque intermédiaire ou élevé. Les événements indésirables graves de nature immunitaires ont prolongé la survie globale et le délai avant le traitement suivant. L’association de nivolumab et d’ipilimumab tout comme l’association d’une immunothérapie et d’un inhibiteur du VEGF constituent de bons traitements de première intention contre le cancer à cellules rénales métastatique.

 

Le cabozantinib s’annonce prometteur dans le traitement du carcinome papillaire à cellules rénales

On a découvert qu’une protéine appelée MET (ou récepteur du facteur de croissance hépatocytaire) stimule la formation et la croissance de tumeurs, en particulier du carcinome papillaire à cellules rénales. Dans le cadre de cette étude, le cabozantinib, le crizotinib et le savolitinib, des inhibiteurs de la MET, ont été comparés au traitement de référence par sunitinib pour le traitement des patients atteints d’un carcinome papillaire à cellules rénales.

Cent cinquante-deux (152) patients atteints d’un carcinome papillaire à cellules rénales métastatique et ayant reçu un maximum d’un traitement antérieur (à l’exception des inhibiteurs du VEGF et de la MET) ont été répartis dans quatre groupes thérapeutiques afin de recevoir du sunitinib, du cabozantinib, du crizotinib ou du savolitinib.

La survie sans progression était plus longue chez les patients ayant reçu du cabozantinib (9 mois) que chez ceux traités par sunitinib (5 ou 6 mois). Le cabozantinib a permis de réduire la taille du cancer (taux de réponse) de 23 %, comparativement à 4 % pour le sunitinib. Ni le savolitinib ni le crizotinib n’ont permis de prolonger la survie sans progression comparativement au sunitinib. Des effets secondaires graves ou mettant la vie en danger ont été signalés par 69 % des patients traités par sunitinib, 74 % des patients traités par cabozantinib, 37 % des patients traités par crizotinib et 39 % des patients traités par savolitinib. Un seul décès, causé par un caillot sanguin (thromboembolie) a été rapporté dans le groupe traité par cabozantinib.

En résumé, le cabozantinib a prolongé la survie sans progression des patients atteints d’un carcinome papillaire métastatique à cellules rénales ayant reçu un traitement antérieur, comparativement au traitement de référence par sunitinib.

 

Nouvel inhibiteur du facteur induit par l’hypoxie pour les patients atteints d’un carcinome à cellules rénales avancé ayant déjà reçu un traitement

Les cancers du rein présentent souvent des mutations du gène von Hippel-Lindau (VHL), ce qui entraîne une élévation des taux d’une protéine appelée facteur induit par l’hypoxie, ou HIF-2α. Il en résulte un certain nombre de changements dans les cellules cancéreuses et les zones adjacentes qui favorisent la croissance de la tumeur. Le belzutifan (MK-6482), un nouvel inhibiteur du facteur induit par l’hypoxie 2α (HIF-2α), bloque l’action de cette protéine.

 

Dans le cadre d’une petite étude de phase II, l’innocuité et l’efficacité du belzutifan en association avec le cabozantinib ont été évaluées chez les patients ayant déjà reçu au moins une dose du traitement à l’étude et qui ont fait l’objet d’un suivi d’au moins six mois. Les patients avaient auparavant reçu un maximum de deux traitements pour leur cancer du rein. La plupart des patients (90,2 %) ont vu la taille de leur tumeur réduite. La réduction de la taille du cancer (ou taux de réponse) était de 22 %, un taux qui comprend neuf réponses partielles. La survie sans progression était de 16,8 mois, et 95 % des patients ont survécu au moins 6 mois. L’étude est toujours en cours.

Presque tous les patients (98,1 %) ont présenté un effet secondaire lié au traitement, bien que la plupart de ces effets aient été légers ou modérés et n’aient nécessité qu’un traitement localisé, voire aucun traitement. Les effets secondaires graves les plus courants ayant nécessité une hospitalisation étaient l’hypertension artérielle, un faible taux de fer dans le sang (anémie), un sentiment de fatigue, des changements sur le plan des enzymes hépatiques et une diminution du taux d’oxygène dans le sang (hypoxie). Aucun effet secondaire mettant la vie des patients en danger n’a été observé.

En conclusion, le belzutifan (MK-6482) a démontré des propriétés anticancéreuses prometteuses lorsqu’administré en association avec le cabozantinib chez les patients atteints d’un carcinome rénal à cellules claires métastatique ayant déjà reçu un traitement antérieur. Les renseignements provenant du suivi des patients ayant pris part à l’étude sont peu nombreux, et nous verrons si ces résultats continuent de s’améliorer au fil du temps. La véritable question est de savoir si ce traitement combiné constitue une option supérieure à l’utilisation du belzutifan employé seul, comme décrit ci-dessous.

 

D’autres données de suivi tirées d’un essai clinique précédent de phase I et II sur le belzutifan employé seul ont aussi été présentées. Dans le cadre de cet essai, le belzutifan a été testé chez 55 patients ayant reçu plusieurs traitements antérieurs pour le cancer du rein. Les patients ont fait l’objet d’un suivi pendant environ 28 mois.

Un peu plus de la moitié des patients (55 %) présentaient une maladie stable, tandis que le cancer était maîtrisé chez 80 % des patients. Chez les patients atteints d’un cancer de risque favorable, le taux de contrôle de la maladie était de 92 %, tandis qu’il était de 76 % chez les patients atteints d’un cancer à risque intermédiaire ou élevé. La survie sans progression était de 14,5 mois, et plus de la moitié des patients ont obtenu une survie sans progression de 12 mois. La réduction de la taille du cancer (taux de réponse) était de 25 %, avec 14 patients ayant répondu partiellement au traitement. Soixante pour cent (60 %) des patients ont abandonné le traitement en raison de la progression de la maladie et 4 %, en raison d’événements indésirables.

Les effets secondaires les plus souvent observés étaient l’anémie (76 %), la fatigue (71 %), l’essoufflement (dyspnée, 49 %), la nausée (36 %), la toux (31 %) et une diminution du taux d’oxygène dans le sang (hypoxie, 31 %). Deux patients ont présenté des effets secondaires graves mettant leur vie en danger et nécessitant une hospitalisation, tandis que quatre patients sont décédés durant l’étude. Aucun de ces effets secondaires n’était associé au traitement par belzutifan.

Un suivi plus poussé a permis de déterminer que le belzutifan (MK-6482) est bien toléré et qu’il s’avère efficace chez les patients atteints d’un carcinome rénal à cellules claires métastatique. Un essai de phase III mené auprès de patients atteints d’un carcinome à cellules rénales avancé est en cours afin de comparer le belzutifan à l’évérolimus. Si cette étude révèle que le belzutifan présente un avantage par rapport à l’évérolimus, le belzutifan sera probablement approuvé comme traitement chez les patients atteints d’un carcinome à cellules rénales avancé. L’approbation de ce médicament pour cette indication ne se fera cependant pas avant au moins un an.

 

Complications liées à la néphrectomie cytoréductive

En dépit de deux récents essais à répartition aléatoire à ce sujet, le moment et le rôle de l’ablation du rein où se trouve la tumeur primaire (ou néphrectomie cytoréductive) chez les patients atteints d’un carcinome à cellules rénales métastatique demeurent controversés. Le risque de complications médicales est un important facteur à prendre en considération, mais il existe peu de renseignements récents à ce sujet. L’étude suivante s’est penchée sur les complications médicales attribuables à des néphrectomies cytoréductives réalisées dans cinq hôpitaux entre 2005 et 2019.

Les complications médicales et l’évolution de l’état de santé des patients ont été évaluées 90 jours après la néphrectomie chez 937 patients atteints d’un carcinome à cellules rénales métastatique. Avant l’intervention, près de la moitié de ces patients (43,3 %) présentaient un caillot sanguin (thrombus) dans la veine large ramenant le sang du bas du corps jusqu’au cœur (veine cave inférieure). Une chirurgie effractive a été pratiquée chez 76,3 % des patients, tandis que 23,4 % ont subi une chirurgie laparoscopique ou robotisée. Un traitement médicamenteux a été administré à 25,9 % des patients avant l’intervention. La durée moyenne de l’hospitalisation était de 5 jours les chirurgies effractives et de 3 jours pour les chirurgies laparoscopiques ou robotisées. Les patients qui se sont fait retirer un caillot sanguin sont restés à l’hôpital en moyenne durant 6 jours, puisque cette intervention entraînait un risque accru de complications majeures. Près de 10 % des patients ont connu des complications majeures dans les 90 jours suivant leur intervention. Un peu plus de 1 % des patients sont décédés dans les 30 jours suivant l’intervention, tandis que 6,7 % sont décédés dans les 90 jours. Fait important à noter, le traitement médicamenteux administré avant l’intervention n’a pas augmenté le risque de complications ou de décès.

En conclusion, la néphrectomie cytoréductive entraîne des complications majeures chez 10 % des patients, et 1 % des patients sont décédés dans les 30 jours suivant l’intervention. L’administration d’un traitement médicamenteux avant la néphrectomie n’a pas augmenté le risque de complications ou de décès.

 

L’administration d’une radiothérapie stéréotaxique d’ablation en association avec une immunothérapie s’annonce prometteuse

L’efficacité du pembrolizumab a été démontrée dans le traitement du carcinome rénal à cellules claires, avec une réduction du cancer de 34 % et une survie sans progression de 7,1 mois. La radiothérapie stéréotaxique d’ablation (SABR) est une radiothérapie faisant appel à de l’équipement spécialisé pour positionner le patient et administrer une forte dose de radiation dans la tumeur, en évitant les tissus sains environnants. La SABR constitue une option pour les patients atteints d’un carcinome à cellules rénales métastatique qui présentent quelques métastases (cancer oligométastatique); cependant, les patients développent souvent de nouvelles métastases ou encore voient leur cancer revenir après un traitement par SABR. L’étude de phase I et II RAPPORT s’est penchée sur l’innocuité et l’efficacité d’un traitement par SABR en association avec le pembrolizumab.

L’étude a été menée auprès de 30 patients atteints d’un carcinome rénal à cellules claires métastatique. Ceux-ci ont reçu une dose de SABR administrée sur toutes les métastases, suivie d’un traitement par pembrolizumab. Quatre patients ont présenté au moins un effet secondaire grave lié au traitement et nécessitant une hospitalisation. Aucun effet secondaire mettant la vie des patients en danger ni aucun décès n’ont été observés. Le cancer de 83 % des patients a été maîtrisé. La survie sans progression était de 15,6 mois, tandis que le taux de survie globale après un et deux ans a été estimé à 90 % et à 74 %, respectivement. Après deux ans, le cancer n’avait pas recommencé à progresser chez 92 % des patients.

En conclusion, l’association de SABR et de pembrolizumab pour le traitement du carcinome à cellules rénales oligométastatique est bien tolérée et permet de contrôler la croissance du cancer. Une réponse au traitement de longue durée et une durée de survie encourageante ont été observées, mais d’autres études sont nécessaires.

 

Produit de contraste utilisé chez les patients atteints d’une maladie rénale

Un produit de contraste est une substance utilisée pour rendre plus visibles les vaisseaux sanguins et les tumeurs dans l’organisme durant un examen d’imagerie médicale (tomodensitométrie ou imagerie par résonance magnétique). Des préoccupations ont été soulevées quant à l’effet des produits de contraste utilisés lors d’une tomodensitométrie et d’une IRM. L’American College of Radiology et la National Kidney Foundation des États-Unis sont parvenus à une entente concernant l’utilisation et l’innocuité des produits de contraste. Lorsque les reins fonctionnent normalement, le risque d’insuffisance rénale aiguë (les reins qui cessent de fonctionner correctement) causée par l’utilisation d’un produit de contraste durant une tomodensitométrie est faible, voire nul. Ce risque demeure très faible même chez les patients atteints d’une maladie rénale chronique, une affection à long terme durant laquelle les reins ne fonctionnent pas aussi bien qu’ils le devraient. Les produits de contraste utilisés lors d’une IRM ont été classés en trois groupes, selon le risque de fibrose systémique néphrogénique, une maladie entraînant une fibrose de la peau, des articulations, des yeux et des organes internes causée par l’utilisation de produits de contraste à base de gadolinium administrés en IRM chez les patients dont la fonction rénale est altérée. Les produits de contraste du groupe I entraînent tous les problèmes, tandis que ceux des groupes II et III entraînent peu de risque, voire aucun. Cette catégorisation est utilisée par les radiologistes afin de réduire les risques liés aux examens d’imagerie et la nécessité d’évaluer le fonctionnement des reins avant l’imagerie.

 

Pathologie du cancer du rein : un environnement en pleine évolution

PLa pathologie est la science qui étudie les causes et les effets de maladies et de blessures sur l’organisme. Dans le cas du carcinome à cellules rénales, la pathologie permet de déterminer le type, le stade et le degré de malignité de la tumeur. La façon de désigner la pathologie du carcinome à cellules rénales change constamment en fonction des lignes directrices de l’International Society of Urological Pathology et de la Genitourinary Pathology Society. De récentes études ont relevé quatre nouveaux types de carcinomes à cellules rénales:

  • Les tumeurs éosinophiles kystiques et solides ne sont probablement pas cancéreuses (sont bénignes) et surviennent dans 0,2 % des cas de cancer du rein
  • Le carcinome à cellules rénales avec mutation du gène ELOC est cancéreux, mais offre un bon pronostic
  • Le carcinome à cellules rénales avec translocation de l’ALK est très rare et entraîne un mauvais pronostic
  • Le carcinome à cellules rénales SMARCB1/1NI1-déficient est semblable aux tumeurs rhabdoïdes et offre un mauvais pronostic

D’autres études sont nécessaires sur ces nouveaux types de carcinomes à cellules rénales.

 

AFFICHES

Affiche 308: Au cours des dernières années, un certain nombre de traitements combinés ont fait leur apparition sur le marché pour les patients jamais traités auparavant atteints d’un carcinome à cellules rénales avancé ou métastatique. Les résultats actuels tirés de l’essai clinique de phase III CheckMate-9ER sur l’association de nivolumab et de cabozantinib ont été présentés sur cette affiche.

L’association de nivolumab et de cabozantinib a permis de doubler la durée de la survie médiane sans progression par rapport au traitement par sunitinib (17 mois et 8,3 mois, respectivement); près de deux fois plus de patients ont répondu au traitement combiné (54,8 % comparativement à 28,4 %). L’association a aussi permis de réduire le risque de décès de 34 % comparativement au sunitinib et a doublé le taux de réponse complète au traitement (9,3 %, comparativement à 4,3 % avec le sunitinib). Le nombre de patients qui ont dû abandonner le traitement en raison d’effets secondaires était faible (6,6 %).

Les chercheurs ont aussi étudié 75 patients atteints d’un carcinome du rein à composante sarcomatoïde, une forme rare, mais très virulente du carcinome à cellules rénales. L’association de nivolumab et de cabozantinib s’est avérée efficace chez les patients atteints d’un carcinome à composante sarcomatoïde, réduisant le risque de décès de 64 % comparativement au sunitinib, en plus de prolonger la survie sans progression (10,3 mois plutôt que 4,2 mois) et d’améliorer le taux de réponse (55,9 % comparativement à 22,0 %).

Avec une période de suivi médiane de deux ans, l’association de nivolumab et de cabozantinib continue de démontrer une meilleure réduction du cancer (taux de réponse), une survie sans progression prolongée et une survie globale plus longue comparativement au sunitinib.

 

L’affiche 285 explorait la qualité de vie des patients traités au moyen de l’association de nivolumab et de cabozantinib dans le cadre de l’étude CheckMate-9ER. Les patients ont fait l’objet d’un suivi pendant environ 18 mois et ont rempli un questionnaire sur leur qualité de vie liée à la santé. Les patients traités au moyen de l’association de nivolumab et de cabozantinib ont signalé une meilleure qualité de vie, ont indiqué que le traitement affectait moins leur bien-être et ont rapporté moins de risques que leur santé ne s’aggrave et moins de symptômes du cancer que ceux traités par sunitinib.

L’association de nivolumab et de cabozantinib a été approuvée comme traitement de première intention du cancer à cellules rénales avancé aux États-Unis par la Food and Drug Administration (FDA) en janvier 2021 et est actuellement étudiée par plusieurs autorités sanitaires à l’échelle internationale.

 

L’affiche 309 a présenté les données tirées de l’étude CheckMate-920 sur l’innocuité et l’efficacité de l’association de nivolumab et d’ipilimumab chez les patients atteints d’un carcinome rénal avancé non à cellules claires, une population présentant un mauvais pronostic et qui n’ayant pas accès à des traitements efficaces.

L’étude CheckMate-920 est un essai clinique de phase 3b/4 mené dans des conditions réelles qui étudie l’association de nivolumab et d’ipilimumab chez les patients atteints d’un carcinome rénal avancé non à cellules claires jamais traités auparavant. Les patients ont reçu le traitement combiné pendant un maximum de deux ans, où jusqu’à ce que leur cancer progresse de nouveau ou qu’ils ne puissent plus tolérer le traitement. Des 52 patients traités, 28,8 % étaient atteints d’un cancer du rein à composante sarcomatoïde. La réduction de la taille du cancer (ou taux de réponse) était de 19,6 %. Deux patients ont obtenu une réponse complète au traitement, et sept, une réponse partielle. La maladie s’est stabilisée chez 17 patients. La durée du traitement avant que les tumeurs ne recommencent à croître (survie sans progression) était de 3,7 mois, tandis que la survie globale était de 21,2 mois. Tous les patients ont signalé des effets secondaires graves ou mettant leur vie en danger, la diarrhée ou les colites et les éruptions cutanées étant les plus courants.

 

L’affiche 313 a aussi présenté les tendances en matière de progression de la maladie chez les patients traités au moyen de l’association de nivolumab et d’ipilimumab dans le cadre de l’étude Checkmate-214. Après un suivi d’au moins quatre ans, le pourcentage de patients dont le cancer a recommencé à croître était semblable chez les participants traités par l’association de nivolumab et d’ipilimumab (54,4 %) et chez ceux traités par sunitinib (52,9 %). Le développement de nouvelles métastases était la cause de la progression du cancer chez 35,5 % des patients traités par nivolumab et ipilimumab, mais seulement chez 25,5 % de ceux traités par sunitinib. Ce pourcentage était plus élevé chez les patients dont le cancer a recommencé à progresser après avoir présenté des signes de rétrécissement de la tumeur (50,7 % et 27,4 %, respectivement).

En résumé, la progression due au développement de nouvelles lésions est plus fréquente chez les patients traités par l’association de nivolumab et d’ipilimumab que ceux traités par sunitinib, en particulier chez ceux dont le cancer a recommencé à progresser après avoir connu une réduction.

 

Affiche 310: Les métastases cérébrales résultant de la propagation du carcinome à cellules rénales sont particulièrement difficiles à traiter, les médicaments ne pouvant atteindre le cerveau, car ils sont bloqués par une membrane appelée barrière hématoencéphalique. Dans le cadre de cette étude, le cabozantinib a été évalué pour le traitement des métastases cérébrales.

L’étude a été menée auprès de 69 patients présentant des métastases cérébrales causées par un carcinome à cellules rénales. Le cancer de 25 de ces patients progressait au début de l’étude. Le traitement par cabozantinib a entraîné un taux de diminution (taux de réponse) de 61 % pour les métastases cérébrales, y compris une réponse complète (disparition des métastases) de 13 %. Le taux de croissance des métastases cérébrales était de 16 % chez ces patients après six mois. La survie globale était d’un peu plus de 14 mois chez les deux groupes de patients.

En conclusion, il a été démontré que le cabozantinib réduit la taille des métastases cérébrales sans être toxique pour le cerveau.

 

L’affiche 311 a décrit la radiothérapie stéréotaxique d’ablation (SABR) comme un traitement prometteur pour les patients atteints d’un carcinome à cellules rénales qui présentent un petit nombre de métastases. La SABR a été utilisée pour traiter les patients atteints d’un carcinome à cellules rénales métastatique, et le temps entre le traitement par SABR et l’amorce d’un traitement médicamenteux a été mesuré. Après 12 mois, 87 % des patients n’avaient pas amorcé de traitement médicamenteux, et 79 % ne présentaient pas de progression de leur cancer. La qualité de vie ne s’est pas détériorée durant l’étude. L’étude a démontré que la SABR constitue un traitement efficace et sans danger pour le carcinome à cellules rénales métastatique, capable de maîtriser le cancer et de préserver la qualité de vie.

 


REMERCIEMENTS:

Réviseurs médicaux:
Dre Rachel Giles (P.-B.)
Dr Michael Jewett (CA)
Dr Eric Jonasch (É.-U.)

Rédactrice médicale:
Dre Sharon Deveson Kell (R.-U.)