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Nouvelle

Résumé des faits saillants sur le cancer du rein de l’ASCO GU 2025

Source: International Kidney Cancer Coalition (IKCC)

 

Le symposium de l’American Society of Clinical Oncology Genitourinary Cancers (ASCO GU) s’est tenu du 13 au 15 février 2025 à San Francisco, Californie, aux États-Unis. Les présentations sont disponibles sur le site Web de l’ASCO. Certains membres de l’International Kidney Cancer Coalition (IKCC) ont assisté à la réunion pour se tenir au courant des soins et du traitement des patients atteints d’un cancer du rein. Une brève section « Messages à retenir » est suivie d’un examen plus approfondi de certains résumés.

Remarque : le présent résumé a été rédigé à l’intention des défenseurs des droits des patients et des organisations de patients du domaine du cancer du rein partout dans le monde. Bien que ce résumé ait fait l’objet d’une révision par des médecins, les renseignements qu’il contient reposent sur des données publiques partagées lors de cette réunion et n’entendent aucunement être exhaustifs et ne constituent pas de conseils médicaux. Les patients doivent consulter leur médecin au sujet de leurs soins et de leur traitement.

 

Messages à retenir

  • Le résumé 467 traite du fardeau que représente le cancer du rein métastatique pour les patients. Les personnes vivant avec un cancer du rein métastatique sont physiquement et mentalement accaparées par le cancer et la prise en charge de la maladie. Le cancer du rein métastatique perturbe les activités quotidiennes de base, telles que l’alimentation, le sommeil et la vie sociale. Les patients doivent régulièrement s’impliquer dans le système de santé, en gérant des rendez-vous avec de multiples prestataires de soins. Importance: Presque tous les patients pensent quotidiennement à leur cancer. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour améliorer les soins et réduire le fardeau que représente le cancer du rein métastatique pour les patients.
  • Le résumé 459 ne fait état d’aucune différence dans les résultats rapportés par les patients (RRP) entre les patients traités par l’association tivozanib plus nivolumab et ceux traités par le tivozanib seul. Les résultats rapportés par les patients suggèrent que la qualité de vie a été maintenue du début à la fin du traitement. Importance: Bien que l’étude n’ait pas montré de bénéfice clinique à ajouter le nivolumab au tivozanib chez les patients déjà traités par immunothérapie, l’ajout du nivolumab n’a pas affecté la qualité de vie de ces patients et la qualité de vie s’est maintenue du début à la fin du traitement.
  • Le résumé 437 a présenté les résultats des biomarqueurs de l’étude CheckMate 214 comparant l’association nivolumab plus ipilimumab avec le sunitinib. L’augmentation des niveaux de la protéine KIM-1 « kidney injury molecule » dans le sang des patients atteints d’un cancer du rein avancé avant le traitement a été liée à des résultats cliniques plus défavorables. Une réduction des niveaux de KIM-1 dans le sang trois semaines après le premier cycle d’immunothérapie était liée à une amélioration de la survie. Importance: Les niveaux de KIM-1 dans le sang peuvent être un biomarqueur utile pour le suivi des patients atteints d’un cancer du rein avancé et traités par immunothérapie.
  • Dans le résumé 444, le durvalumab en association avec le savolitinib continue de donner des résultats encourageants chez les patients atteints d’un carcinome papillaire du rein. Les niveaux d’ADN tumoral circulant (ADNtc) dans le sang des patients atteints d’un carcinome papillaire du rein peuvent être liés à une durée de survie plus courte et à une maladie stable ou progressive. Importance: La surveillance des niveaux d’ADN tumoral circulant dans le sang pendant le traitement est prometteuse en tant que biomarqueur potentiel pour les résultats et le pronostic des patients atteints d’un carcinome papillaire du rein avancé.
  • Le résumé 441 présente les résultats d’une étude de phase 1 portant sur un nouvel inhibiteur de HIF-2α, appelé casdatifan. Le casdatifan a été bien toléré et a montré une efficacité anticancéreuse prometteuse chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé à cellules claires précédemment traités. Importance: D’autres essais cliniques sont nécessaires pour prouver l’efficacité anticancéreuse du casdatifan, dont deux sont en cours pour tester le casdatifan en association avec une thérapie ciblée, un ITK du VEGFR, et une immunothérapie.
  • Dans le résumé 438, de nouvelles informations de l’étude COSMIC-313 ont été présentées montrant que les patients atteints d’un cancer du rein avancé, n’ayant jamais été traités, continuaient à présenter un avantage en termes de survie sans progression avec le traitement d’une triple association de cabozantinib, de nivolumab plus d’ipilimumab par rapport à l’association de nivolumab plus ipilimumab. Cependant, la durée de survie globale était similaire pour la triple association que pour le traitement combiné de nivolumab plus ipilimumab. Les patients présentant des taux élevés de globules blancs, appelés macrophage M2, ont vu leur survie globale s’améliorer avec la triple association. Importance: Une analyse plus approfondie des biomarqueurs dans les tumeurs du cancer du rein est en cours pour prédire quels patients répondent à cette triple association.
  • Dans le résumé 439, les résultats du suivi à cinq ans et demi de l’étude cabozantinib plus nivolumab ont montré que les patients atteints d’un cancer du rein avancé non précédemment traité continuent à bénéficier et à répondre au traitement, quelle que soit la gravité de leur maladie. Importance: Cette étude montre que les bénéfices en termes de survie du traitement par l’association cabozantinib plus nivolumab sont durables et soutiennent cette association en tant que norme de soins pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé qui n’ont pas encore été traités.
  • Dans le résumé 440, l’association lenvatinib plus belzutifan pour le traitement du cancer du rein avancé a eu une activité antitumorale de longue durée et les effets secondaires étaient conformes à ceux rapportés dans les études précédentes. Importance: Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour confirmer l’utilisation de cette association dans la pratique clinique courante, et une étude clinique de phase 3 est en cours pour examiner l’association lenvatinib plus belzutifan chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé qui ont déjà été traités par immunothérapie.
  • Le résumé 533 présente les résultats de l’étude CABRAMET. Cette étude présente des informations prometteuses concernant la prise en charge des métastases cérébrales du cancer du rein. Importance: Cette étude permet de répondre à un besoin non satisfait chez les patients atteints de cancer du rein présentant des métastases cérébrales.
  • Le résumé 555 montre que le traitement néoadjuvant (avant la chirurgie) combiné de lenvatinib plus pembrolizumab chez les patients atteints d’un cancer du rein localement avancé était efficace pour contrôler la croissance de la tumeur et, dans certains cas, la réduire avant la chirurgie. Importance: Des résultats à long terme sont nécessaires pour déterminer le rôle exact du traitement anticancéreux avant et après la chirurgie (traitement périopératoire) dans la prise en charge du cancer du rein localement avancé.
  • Dans le résumé 543, l’ajout de la bactérie probiotique CBM588 à l’association cabozantinib plus nivolumab continu de montrer une efficacité prometteuse chez les patients atteints d’un cancer du rein métastatique, avec une amélioration de la réponse au traitement et de la survie. Les effets secondaires du CBM588 sont conformes à ceux rapportés dans les études précédentes. Importance: Ces résultats plaident en faveur d’études de plus grande envergure portant sur le CBM588 avec un plus grand nombre de patients. D’autres travaux sont en cours pour essayer de découvrir comment le CBM588 améliore les bénéfices cliniques.

Résumés


Le fardeau du cancer du rein métastatique pour les patients et les résultats rapportés par les patients

 

Résumé 467
Le fardeau du cancer du rein métastatique pour les patients

L’utilisation des associations de médicaments anticancéreux et la séquence de ces traitements ont considérablement amélioré les résultats pour les patients atteints d’un cancer du rein métastatique. Cette étude s’est intéressée au fardeau que représente le cancer du rein métastatique pour les patients et à l’interférence du cancer dans la vie quotidienne.

La Kidney Cancer Research Alliance (KCCure) a élaboré une enquête auprès des patients qui a été administrée en septembre et octobre 2024 par le biais de son site Web, ses listes de diffusion et ses plateformes de médias sociaux.

1167 patients ont répondu à l’enquête. Parmi eux, 2 patients sur 5 avaient été traités avec des médicaments anticancéreux pour un cancer du rein métastatique, et 7 patients sur 10 prenant des médicaments anticancéreux présentaient des signes de cancer. Près de la moitié des patients prenaient 7 médicaments ou plus par jour. Un tiers des patients s’inquiétaient de prendre trop de médicaments.

Dans la dernière année, près de la moitié des patients ont été hospitalisés et les patients ont déclaré avoir consulté en moyenne plus de quatre types de médecins différents pour les soins liés à leur cancer. Au cours des 90 derniers jours, plus d’un tiers des patients se sont rendus aux urgences, dont un sur cinq plus d’une fois. Presque tous les patients ont subi des prélèvements sanguins au moins une fois et ont eu au moins une visite à la clinique. 1 patient sur 5 s’est rendu 5 fois ou plus à la clinique et près d’un tiers des patients ont eu 5 visites ou plus à la pharmacie. Près d’un quart des patients ont été hospitalisés. Parmi les patients hospitalisés, la moitié l’a été au moins une fois et 1 patient sur 10 l’a été 5 fois ou plus au cours de la dernière année. Les hospitalisations et les visites aux urgences ont entraîné une qualité de vie inférieure et une plus grande détresse pour les patients.

La plupart des patients (9 sur 10) pensent à leur cancer tous les jours, certains plusieurs heures par jour. Lorsqu’on leur demande s’ils se sentent à l’aise pour faire des projets, un tiers des patients déclarent qu’ils se sentent tout à fait à l’aise pour faire des projets dans six mois, alors que seulement un patient sur dix se sent à l’aise pour faire des projets deux ans à l’avance. Les patients ne présentant aucun signe de la maladie étaient plus susceptibles de déclarer une excellente qualité de vie que les patients présentant des signes de la maladie, quel que soit le traitement qu’ils prenaient. Les patients ayant arrêté leur traitement, mais présentant toujours des signes de la maladie ont déclaré une mauvaise qualité de vie.

Les activités quotidiennes les plus courantes, toujours ou souvent affectées par le cancer, sont les suivantes : prendre un repas, dormir, rencontrer des amis, faire l’épicerie, voyager, acheter des vêtements et assister à un événement.

Les personnes atteintes d’un cancer du rein métastatique sont physiquement et mentalement accaparées par le cancer et la gestion de la maladie. Le cancer du rein métastatique perturbe les activités quotidiennes de base, telles que l’alimentation, le sommeil et la vie sociale. Les patients doivent régulièrement s’impliquer dans le système de santé, en gérant des rendez-vous avec de multiples prestataires de soins. Presque tous les patients pensent quotidiennement à leur cancer. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour améliorer les soins et réduire le fardeau que représente le cancer du rein métastatique pour les patients.

résumé 459
Résultats rapportés par les patients pour les patients atteints d’un cancer du rein traités par tivozanib plus nivolumab, comparés au tivozanib seul après l’immunothérapie

Dans l’étude TiNivo-2, des patients atteints d’un cancer du rein ont été traités par l’association tivozanib plus nivolumab après que leur cancer ait cessé de répondre à l’immunothérapie. L’étude TiNivo-2 n’a pas montré de bénéfice à l’ajout du nivolumab au tivozanib par rapport au tivozanib seul chez les patients ayant déjà été traités par immunothérapie. Cependant, l’utilisation du tivozanib comme traitement de deuxième ou de troisième intention après l’immunothérapie s’est avérée bénéfique, avec des durées de survie plus longues et moins d’effets secondaires liés au traitement pour le tivozanib. Dans cette présentation, des informations sur la qualité de vie ont été rapportées.

Les patients ont rempli des questionnaires sur la qualité de vie au début de l’étude (avant le traitement), au début de chaque cycle de traitement et à la fin du traitement. Le nombre et le pourcentage de patients dont la qualité de vie s’est améliorée, est restée stable ou s’est détériorée ont été enregistrés.

Les patients ont été suivis pendant un an. La durée moyenne du traitement était d’un peu plus de 6 mois pour l’association tivozanib plus nivolumab et de 7 mois pour le tivozanib seul.

Il n’y a pas eu de différence dans les résultats rapportés par les patients entre ceux qui ont été traités avec l’association et ceux qui ont été traités avec le tivozanib seul. Les résultats rapportés par les patients suggèrent que la qualité de vie a été maintenue depuis le début de l’étude jusqu’à la fin du traitement.

Biomarqueurs pour le cancer du rein

Un biomarqueur est un élément qui peut être mesuré dans le sang, l’urine ou les tissus corporels pour indiquer un état biologique, une maladie ou une condition. Dans le cas du cancer, un biomarqueur peut être une protéine circulant dans le sang, une protéine fabriquée dans la cellule tumorale ou une modification des gènes de la cellule tumorale (mutation génétique). Les biomarqueurs ont de multiples fonctions – ils peuvent aider à diagnostiquer la maladie, prédire sa réponse au traitement et donner des informations sur les conséquences de la maladie pour le patient.

Actuellement, la prédiction des résultats pour les patients atteints d’un cancer du rein est basée sur le stade, le grade, le sous-type et l’état de santé général du patient. Des biomarqueurs fiables permettant de prédire la réponse de chaque patient aux traitements du cancer du rein et l’évolution de la maladie constituent un besoin non satisfait. L’identification d’un biomarqueur pourrait aider les médecins à personnaliser le traitement de chaque patient afin d’en maximiser les bénéfices et d’en améliorer les résultats.

Deux présentations à l’ASCO GU cette année ont porté sur les biomarqueurs du cancer du rein : la protéine KIM-1 « kidney injury molecule » en tant que biomarqueur prédictif du cancer du rein avancé et l’ADN tumoral circulant pour les résultats et le pronostic des patients atteints d’un cancer du rein avancé.

résumé 437
Évaluation de la protéine (KIM-1) « kidney injury molecule » en tant que biomarqueur prédictif pour le cancer du rein avancé

L’immunothérapie combinée de nivolumab plus ipilimumab a été la première association thérapeutique approuvée pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé ou métastatique n’ayant jamais été traités. L’association nivolumab plus ipilimumab est une norme de soins de première intention établie pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé.

Des études antérieures ont montré que des niveaux élevés de la protéine KIM-1 « kidney injury molecule » dans le sang sont associés à un pronostic plus défavorable. De faibles niveaux de KIM-1 dans le sang sont liés à un bénéfice de l’immunothérapie.

Dans cette étude, les niveaux de KIM-1 dans les échantillons de sang prélevés au cours de l’étude CheckMate 214, qui comparait l’association nivolumab plus ipilimumab avec le sunitinib, ont été mesurés avant la première dose du médicament de l’étude (au départ) et après un cycle de traitement. Les chercheurs ont tenté de savoir si les niveaux de KIM-1 dans le sang de ces patients étaient liés aux résultats du traitement.

Les taux de KIM-1 ont été analysés dans le sang de 821 patients participant à l’étude CheckMate 214. Dans les deux groupes de traitement (nivolumab plus ipilimumab et sunitinib), des taux de KIM-1 plus élevés au départ étaient liés à une durée de survie globale plus courte. Ce lien n’est pas lié à la gravité de la maladie, au fait que le patient ait subi une intervention chirurgicale ou à la quantité de cancer dans l’organisme du patient. Une réduction des niveaux de KIM-1 entre le niveau de départ et 3 semaines après la première dose du médicament à l’étude était fortement liée à la survie des patients traités par nivolumab plus ipilimumab, mais pas à celle des patients traités par sunitinib.

Dans l’étude CheckMate 214, des niveaux élevés de KIM-1 dans le sang de patients atteints d’un cancer du rein avancé avant le traitement étaient liés à des résultats cliniques plus défavorables. Une réduction des taux de KIM-1 dans le sang trois semaines seulement après un cycle unique de traitement par nivolumab plus ipilimumab a été associée à une amélioration de la survie des patients traités par cette combinaison d’immunothérapies. Les taux sanguins de KIM-1 pourraient être un biomarqueur utile pour le suivi des patients atteints d’un cancer du rein avancé et traités par immunothérapie.

Résumé 444
ADN tumoral circulant et données de survie chez les patients atteints d’un carcinome papillaire du rein avancé

L’étude de phase 2 CALYPSO a rapporté une activité anticancéreuse pour l’association de durvalumab (une perfusion d’immunothérapie appelée inhibiteur de la PD-L1) et de savolitinib (un comprimé de thérapie ciblée appelé inhibiteur du récepteur MET) chez des patients atteints d’un carcinome papillaire du rein.

Il a été constaté qu’une protéine appelée MET (également appelée récepteur du facteur de croissance des hépatocytes) stimule la croissance et le développement des tumeurs. Le savolitinib peut bloquer la protéine MET et s’est révélé efficace chez les patients atteints d’un carcinome papillaire du rein présentant des modifications du gène qui fabrique la protéine MET (carcinome papillaire du rein induit par la protéine MET). Les résultats finaux de l’étude ont été présentés, ainsi qu’un nouveau test de détection de l’ADN tumoral circulant (ADNtc).

L’ADN tumoral circulant (ADNtc) se trouve dans la circulation sanguine et désigne l’ADN provenant de cellules et de tumeurs cancéreuses. La majeure partie de l’ADN se trouve dans le noyau d’une cellule. Au fur et à mesure qu’une tumeur se développe, les cellules meurent et sont remplacées par de nouvelles. Les cellules mortes sont décomposées et leur contenu, y compris l’ADN, est libéré dans la circulation sanguine. La quantité d’ADNtc varie d’un individu à l’autre et dépend du type de tumeur, de sa localisation et du stade du cancer.

L’ADNtc peut être utilisé comme biomarqueur pour aider à détecter et diagnostiquer une tumeur, guider le traitement, surveiller le traitement et suivre les résultats du traitement.

Après près de 3 ans et demi de suivi, près de 6 patients sur 10 atteints d’un carcinome papillaire du rein induit par la protéine MET ont répondu au traitement, et le délai où le traitement n’a plus été efficace que le cancer a repris sa croissance a été de près d’un an et demi. La durée de survie globale était supérieure à 2 ans (27,4 mois) chez les patients atteints d’un carcinome papillaire du rein induit par la protéine MET.

Près de deux tiers des patients avaient de l’ADN tumoral dans leur sang au début de l’étude. Ces patients ont eu une durée de survie plus courte que ceux qui n’avaient pas d’ADNtc (7,3 contre 36,4 mois). Les patients qui ont répondu au traitement par une réponse complète ou partielle ont vu leur taux d’ADNtc diminuer pendant le traitement, tandis que ceux dont la maladie est stable ou progressive ont vu leur taux d’ADNtc augmenter. La disparition de l’ADNtc dans le sang pendant le traitement a été associée à une amélioration de la survie.

Le durvalumab en association avec le savolitinib continue de donner des résultats encourageants chez les patients atteints d’un carcinome papillaire du rein induit par la protéine MET. La surveillance de l’ADNtc pendant le traitement est prometteuse en tant que biomarqueur potentiel pour les résultats et le pronostic de ces patients.

Nouveaux traitements pour le cancer du rein avancé

 

Résumé 441
Un nouvel inhibiteur de HIF-2α présente une activité antitumorale prometteuse pour le cancer du rein

Les traitements pour les personnes atteintes d’un cancer du rein métastatique ont évolué au cours de la dernière décennie, ce qui a permis d’améliorer considérablement les résultats et la survie des patients. Cependant, pour la plupart des patients, malheureusement, leur cancer finit par s’aggraver sous les traitements actuels.

Des études portant sur les gènes de personnes atteintes d’un cancer du rein ont révélé des mutations dans un gène appelé von Hippel-Lindau (VHL). Il en résulte des niveaux élevés d’une protéine appelée facteur inductible par l’hypoxie, ou HIF-2α, dans les cellules tumorales. HIF-2α provoque des changements dans les cellules cancéreuses, ce qui entraîne la croissance de la tumeur. Un nouveau traitement, appelé inhibiteur de HIF-2α, est un comprimé qui bloque l’action du HIF-2α et la croissance de la tumeur. Un inhibiteur de HIF-2α appelé belzutifan est déjà disponible dans certains pays pour le traitement du cancer du rein associé à la maladie de VHL et pour les patients lourdement prétraités atteints d’un cancer du rein avancé. Les résultats d’une étude de phase 1 avec un nouvel inhibiteur de HIF-2α appelé casdatifan ont été présentés.

Les patients de l’étude souffraient d’un cancer du rein à cellules claires et avaient déjà été traités par immunothérapie et par un inhibiteur de la tyrosine kinase (ITK) du récepteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGFR), mais pas par des inhibiteurs de HIF-2α.

L’étude comptait 68 patients. Quatre patients ont participé à la partie de l’étude à dose croissante afin de trouver la meilleure dose de casdatifan à administrer aux patients. Le nombre moyen de médicaments anticancéreux antérieurs était de trois. Les patients ont été suivis dans le cadre de l’étude pendant environ un an.

Environ un tiers des patients présentant une maladie favorable ont répondu au traitement, tandis qu’un patient sur cinq présentant une maladie à risque intermédiaire ou élevé a répondu au traitement.

Quatre patients sur 10 ont rapporté des effets secondaires graves ou potentiellement mortels avec la dose la plus élevée de casdatifan (50 mg deux fois par jour), et un tiers des patients ont rapporté des effets secondaires graves ou potentiellement mortels avec la dose la plus faible de casdatifan (50 mg une fois par jour). Environ un tiers des patients ont présenté une anémie significative, quelle que soit la dose prise, et moins d’un patient sur dix a présenté un faible taux d’oxygène dans le sang (hypoxie significative).

Casdatifan a été bien toléré et a montré une efficacité anticancéreuse prometteuse chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé à cellules claires qui avaient déjà été traités avec plusieurs médicaments anticancéreux. D’autres essais cliniques sont nécessaires pour démontrer l’efficacité anticancéreuse du casdatifan, et deux essais cliniques sont prévus : un essai clinique de phase 3 du casdatifan en association avec une thérapie ciblée, un ITK du VEGFR (cabozantinib), et le casdatifan en association avec une immunothérapie (volrustomig) dans le cadre d’une étude séparée.

Les traitements combinés continuent d’être prometteurs en tant que premiers traitements

Le cancer du rein avancé est souvent traité par une association de médicaments d’immunothérapie (nivolumab et ipilimumab) ou d’immunothérapie (avelumab, pembrolizumab ou nivolumab) plus un comprimé d’ITK du VEGFR (axitinib, lenvatinib ou cabozantinib). Dans certains pays, ces associations sont désormais considérées comme traitement standard pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé n’ayant pas encore été traités. D’autres traitements combinés sont en cours de développement. Le contrôle à long terme du cancer étant un objectif essentiel du traitement, les résultats actualisés des études cliniques sont importants. C’est pourquoi nous aborderons les résultats à long terme des traitements dont l’efficacité a déjà été démontrée. Les traitements combinés continuent d’être prometteurs en tant que premiers traitements.

Lors de l’ASCO GU de cette année, les résultats actualisés de certaines études en cours ont été présentés. Cependant, aucune de ces études ne peut nous aider à répondre à la question essentielle : quelle est la meilleure combinaison de traitements pour un patient atteint d’un cancer du rein avancé ?

 

résumé 438
Survie globale des patients atteints d’un cancer du rein avancé n’ayant jamais été traités, subissent un traitement par triple association de cabozantinib, de nivolumab plus ipilimumab.

Le cabozantinib est une thérapie ciblée, ITK du VEGFR, qui empêche les cellules cancéreuses de se multiplier en bloquant les protéines anormales. Il agit en stoppant l’action de protéines appelées la tyrosine kinases qui sont impliquées dans la croissance des tumeurs. Le cabozantinib peut améliorer l’efficacité de l’immunothérapie. COSMIC-313 est la première étude à associer le cabozantinib à deux médicaments d’immunothérapie, le nivolumab plus ipilimumab. Cette combinaison de trois médicaments est comparée à l’association nivolumab plus ipilimumab et placebo pour le traitement des personnes atteintes d’un cancer du rein avancé à risque intermédiaire ou élevé.

855 patients ont été évalués dans le cadre de cette étude de phase 3. Les patients ont été répartis de manière aléatoire dans l’un des deux groupes traités soit par nivolumab plus ipilimumab et cabozantinib, soit par nivolumab plus ipilimumab et placebo. L’étude était à double insu, ce qui signifie que le médecin et le patient ne savaient pas quel traitement ils recevaient. Tous les patients étaient atteints d’un cancer du rein à cellules claires à risque intermédiaire ou élevé.

Les premiers résultats de l’essai clinique ont montré que l’ajout du cabozantinib au nivolumab plus ipilimumab augmentait de manière significative le délai où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance (survie sans progression). Des résultats actualisés ont été présentés, notamment en ce qui concerne la durée de survie globale.

Les trois quarts des patients de l’étude avaient un cancer à risque intermédiaire et un quart un cancer à risque élevé. Après un suivi de trois ans et neuf mois, l’amélioration de la survie sans progression s’est maintenue avec la triple combinaison (16 mois et demi pour la triple combinaison contre 11 mois pour l’ipilimumab plus nivolumab). De plus, la réponse au traitement était plus élevée que pour l’association ipilimumab plus nivolumab (46 % contre 37 % des patients), et moins de patients présentaient une maladie progressive avec la triple association. Cependant, il n’y avait pas de différence dans la durée de survie globale entre les deux groupes de traitement.

Des effets secondaires graves ou potentiellement mortels ont été rapportés par 81 % des patients sous triple association et 62 % sous ipilimumab plus nivolumab. L’effet secondaire grave ou potentiellement mortel le plus fréquent était l’altération de la fonction hépatique.

Une recherche exploratoire de biomarqueurs dans le tissu tumoral de ces patients a montré qu’un taux élevé d’un globule blanc, appelé macrophage M2, était associé à une amélioration de la survie globale chez les patients traités par la triple association de nivolumab plus ipilimumab et cabozantinib. Un macrophage M2 est un type de globule blanc qui entoure et tue les micro-organismes ou les cellules cancéreuses, élimine les cellules mortes et stimule l’action d’autres cellules du système immunitaire. Des niveaux élevés de macrophages M2 dans la tumeur ont également été associés à un risque élevé, à un nombre élevé de tumeurs au début de l’étude et à une propagation du cancer aux organes internes.

Le traitement de première intention par une triple association de nivolumab plus ipilimumab et cabozantinib a continué à montrer un bénéfice de survie pour les patients en termes de survie sans progression et de réponse au traitement par rapport à l’association nivolumab plus ipilimumab. Cependant, la durée de survie globale était similaire pour la triple association et pour le nivolumab plus ipilimumab. Les patients dont les tumeurs présentent un taux élevé de macrophages M2 ont vu leur survie globale s’améliorer avec la triple association de nivolumab plus ipilimumab et cabozantinib. D’autres analyses des biomarqueurs et des cellules immunitaires dans les tumeurs rénales cancéreuses sont en cours.

résumé 439
Cinq ans et demi de suivi avec le cabozantinib plus nivolumab : le bénéfice persiste-t-il ?

L’essai clinique de phase 3 CheckMate-9ER montre que le cabozantinib (un comprimé d’ITK du VEGFR) associé au nivolumab (une perfusion d’immunothérapie) est plus efficace qu’un ITK du VEGFR seul pour réduire la taille du cancer et améliorer la survie des patients atteints d’un cancer du rein avancé n’ayant jamais reçu de traitement auparavant.

D’autres informations de suivi ont été présentées lors de la réunion de l’ASCO GU cette année. Après plus de cinq ans et demi, l’association cabozantinib plus nivolumab continue d’améliorer la survie, de contrôler le cancer et de réduire la taille du cancer selon les imageries médicales par rapport au sunitinib (un comprimé d’ITK du VEGFR).

Il y avait 323 patients dans le groupe nivolumab plus cabozantinib, et 328 dans le groupe sunitinib. Le délai où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance a presque doublé avec le traitement combiné par rapport au sunitinib (16,4 mois contre 8,3 mois, respectivement). La durée moyenne de survie globale a augmenté de plus de 11 mois avec l’association cabozantinib plus nivolumab (46,5 mois contre 35,5 mois pour le sunitinib). 4 patients sur 10 ont survécu 5 ans ou plus sous cabozantinib plus nivolumab, tandis que 3,5 patients sur 10 ont survécu 5 ans ou plus sous sunitinib. Le nombre de patients ayant répondu au traitement a doublé avec l’association (56 %) par rapport au sunitinib (28 %). De plus, 13,6 % des patients sous l’association ont eu une réponse complète au traitement et leur cancer a disparu, contre 4,6 % pour le sunitinib. Par ailleurs, le nombre de patients répondant à l’association à 5 ans était plus de deux fois supérieur à celui du sunitinib (22 % contre 10 %).

Un peu plus de patients ont ressenti des effets secondaires avec la combinaison (97% contre 93%), et les effets secondaires étaient plus graves. Ces résultats sont comparables à ceux d’études antérieures portant sur cette association.

Après plus de 5 ans et demi de suivi, les patients continuent de bénéficier de l’association cabozantinib plus nivolumab. Les patients continuent de répondre au traitement, quelle que soit la gravité de leur maladie. L’association cabozantinib plus nivolumab a également été efficace chez les patients dont le cancer s’était propagé à des zones du corps difficiles à traiter, telles que les métastases osseuses, hépatiques et pulmonaires. Aucun nouvel effet secondaire n’a été signalé. Ces résultats confirment l’association nivolumab plus cabozantinib comme norme de soins pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé n’ayant pas encore été traités.

résumé 440
Combinaisons de pembrolizumab et de thérapies ciblées pour le traitement du cancer du rein avancé à cellules claires

L’étude de phase 1/2 KEYMAKER-U03 examine différentes combinaisons d’immunothérapie et de thérapies ciblées pour le traitement des patients atteints d’un cancer du rein à cellules claires. Cette étude a examiné l’efficacité des combinaisons de pembrolizumab (une perfusion d’immunothérapie), de lenvatinib (un comprimé de thérapie ciblée, ITK du VEGFR) et de belzutifan (un comprimé d’inhibiteur de HIF-2α) chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé ayant connu une progression de la maladie sous ou après une immunothérapie ou une thérapie ciblée. À l’ASCO 2023, les résultats d’une partie de cette étude ont montré qu’après une durée de suivi moyenne de 7 mois, la moitié des 24 patients de l’étude (50 %) ont répondu au traitement et leur cancer a régressé. À l’ASCO GU cette année, des résultats actualisés des combinaisons de thérapie ciblée ont été présentés (pembrolizumab plus belzutifan, lenvatinib plus belzutifan et pembrolizumab plus lenvatinib).

62 patients étaient dans le groupe pembrolizumab plus belzutifan, 64 dans le groupe lenvatinib plus belzutifan et 73 dans le groupe pembrolizumab plus lenvatinib. Les patients ont été suivis pendant environ un an et demi. Près de la moitié des patients ont répondu au traitement par lenvatinib plus belzutifan, et leur cancer a régressé. Un patient du groupe a eu une réponse complète au traitement et son cancer a disparu. La durée de cette réponse au traitement a été en moyenne de près de 2 ans, et le délai où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance a été d’un peu plus d’un an. 8 patients sur 10 ont survécu au moins un an. Les patients du groupe pembrolizumab plus belzutifan ont été les moins avantagés : seuls 2 patients sur 10 ont répondu au traitement et près de 7 patients sur 10 ont survécu au moins un an.

6 patients sur 10 ont signalé des effets secondaires graves ou potentiellement mortels dans le groupe lenvatinib plus belzutifan. Il y a eu deux décès liés au traitement dans le groupe lenvatinib plus belzutifan (accident vasculaire cérébral) et un décès lié au traitement dans le groupe pembrolizumab plus lenvatinib (trou dans le tube digestif). L’association pembrolizumab plus belzutifan a été la mieux tolérée (4 patients sur 10 ont signalé des effets secondaires graves ou potentiellement mortels).

Le lenvatinib en association avec le belzutifan a montré une activité antitumorale de longue durée et les effets secondaires étaient conformes à ceux rapportés dans les études précédentes. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour confirmer l’utilisation de cette association dans la pratique clinique courante et une étude clinique de phase 3 est en cours pour comparer l’association lenvatinib plus belzutifan chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé ayant déjà été traités par immunothérapie.

Nouvel espoir pour le traitement des métastases cérébrales du cancer du rein

 

résumé 533
Le cabozantinib est prometteur pour le traitement des métastases cérébrales du cancer du rein

Les patients atteints d’un cancer du rein dont le cancer s’est propagé au cerveau (métastases cérébrales) ont souvent des résultats médiocres. Malgré les avancées significatives dans le traitement du cancer du rein métastatique, le traitement du cancer du rein qui s’est propagé au cerveau reste un besoin non satisfait avec peu d’options thérapeutiques efficaces.

L’étude CABRAMET visait à évaluer l’efficacité et l’innocuité du cabozantinib (un comprimé de thérapie ciblée, ITK du VEGFR) chez les patients atteints d’un cancer du rein dont la maladie s’est propagée au cerveau.

L’étude a porté sur des patients atteints d’un cancer du rein avancé ayant de métastases cérébrales. Ces patients avaient au moins une métastase cérébrale qui n’avait pas été traitée par chirurgie ou radiothérapie. Les patients n’avaient pas reçu plus de trois médicaments anticancéreux, à l’exception du cabozantinib. Au total, 26 patients ont été inclus dans cette étude et 25 patients ont été inclus dans les résultats.

Après une moyenne de 3 ans et 4 mois, le délai moyen où le traitement n’a plus été efficace et que les métastases cérébrales ont repris leur croissance était d’un peu plus de 8 mois, et près de la moitié des patients n’ont pas vu leurs métastases cérébrales s’aggraver après 6 mois. En outre, 6 patients sur 10 ont connu une réduction significative de leurs métastases cérébrales. Cette réponse au traitement s’est maintenue pendant la période de suivi. Près de 6 patients sur 10 n’avaient pas de changement dans leurs métastases cérébrales 24 mois après avoir répondu au traitement par cabozantinib.

L’étude CABRAMET a présenté des informations prometteuses concernant la prise en charge des métastases cérébrales du cancer du rein. Ces informations contribuent grandement à répondre à un besoin non satisfait chez les patients atteints d’un cancer du rein et présentant des métastases cérébrales.

Traitement néoadjuvant du cancer du rein

 

résumé 555
Traitement des patients atteints d’un cancer du rein localement avancé par lenvatinib plus pembrolizumab avant la chirurgie et par pembrolizumab après la chirurgie

L’efficacité des combinaisons d’immunothérapie et de thérapie ciblée, ITK du VEGFR, est bien établie pour le cancer du rein avancé. Cela incite à poursuivre les recherches sur l’efficacité potentielle de ces associations de médicaments anticancéreux avant la chirurgie (traitement néoadjuvant). Cette étude de phase 2 avait pour but d’examiner l’efficacité de l’association lenvatinib plus pembrolizumab avant et après une intervention chirurgicale chez les patients atteints d’un cancer du rein localement avancé sans propagation de leur cancer (métastases), ou chez les patients pour lesquels une intervention chirurgicale pour retirer leur tumeur rénale n’est pas envisageable.

Les patients ont été traités par l’association lenvatinib plus pembrolizumab pendant 12 semaines (4 perfusions de pembrolizumab) avant l’intervention chirurgicale, suivie d’une intervention chirurgicale puis de 9 mois (13 perfusions) de pembrolizumab après l’intervention (pembrolizumab adjuvant).

15 patients ont reçu les 4 cycles du traitement combiné avant l’intervention chirurgicale. Parmi ces patients, plus de 9 sur 10 ont été opérés sans délai. Sur les 15 patients, 3 (20 %) ont eu une réponse partielle au traitement et leur tumeur a diminué, et 12 (80 %) ont eu une maladie stable. Aucun des patients n’a connu de progression de son cancer et aucune complication chirurgicale liée au traitement n’a été observée avec l’association lenvatinib plus pembrolizumab. En outre, aucun nouvel effet secondaire n’a été signalé pour l’association lenvatinib plus pembrolizumab.

Cette étude a montré qu’un traitement néoadjuvant associant le lenvatinib avec le pembrolizumab était efficace pour contrôler la croissance de la tumeur avant l’intervention chirurgicale. Cependant, des résultats à long terme sont nécessaires pour déterminer le rôle exact du traitement anticancéreux avant et après la chirurgie (traitement périopératoire) dans la prise en charge du cancer du rein localement avancé.

Le microbiome intestinal et l’efficacité des immunothérapies

 

résumé 543
Les bactéries intestinales peuvent-elles renforcer l’efficacité de l’association cabozantinib plus nivolumab ?

L’étude du microbiome intestinal chez les patients atteints de cancer est née de la constatation que les personnes qui recevaient des antibiotiques en même temps qu’une immunothérapie réagissaient moins bien au traitement que les personnes qui ne prenaient pas d’antibiotiques. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les antibiotiques modifient le type de bactéries présentes dans l’intestin, ce qui affecte le fonctionnement du système immunitaire intestinal. Ces changements ont un impact sur la façon dont le système immunitaire tout entier peut combattre non seulement les bactéries, mais aussi le cancer.

Des données récentes suggèrent que les bactéries de l’intestin (le microbiome intestinal) interagissent avec l’immunothérapie dans le cas du cancer du rein métastatique. La bactérie Clostridium butyricum, qui produit une substance appelée butyrate, a été étudiée pour voir si elle peut modifier les bactéries de l’intestin. Les résultats cliniques des patients atteints d’un cancer du rein métastatique et traités par des médicaments d’immunothérapie, nivolumab plus ipilimumab, ont été examinés. Clostridium butyricum est la bactérie clé du CBM588.

Certaines études antérieures utilisant la bactérie probiotique CBM588 ont semblé améliorer la réponse à l’immunothérapie chez les personnes prenant des antibiotiques.

Dans une première étude, le CBM588 administré en association avec le cabozantinib plus nivolumab a montré qu’il améliorait les bénéfices cliniques chez les patients atteints d’un cancer du rein métastatique qui n’avaient pas été traités auparavant. L’étude actuelle fournit des informations cliniques actualisées sur les bénéfices potentiels du CBM588 lorsqu’il est administré en association avec le cabozantinib plus nivolumab.

Au total, 30 patients ont été traités soit par cabozantinib plus nivolumab seul (10 patients), soit en association avec le CBM588 (20 patients). Cinq patients avaient un cancer du rein sarcomatoïde et deux avaient un carcinome papillaire du rein.

Après un peu plus de 2 ans de suivi, la réponse au traitement était significativement plus élevée dans le groupe de patients ayant reçu le CBM588 que dans celui ayant reçu le cabozantinib plus nivolumab sans CBM588 (8 patients sur 10 ont répondu au traitement contre 2 sur 10). 9 patients sur 10 traités par cabozantinib plus nivolumab et CBM588 ont vu la taille de leur tumeur diminuer, contre 8 patients sur 10 traités par cabozantinib plus nivolumab sans CBM588, la taille des tumeurs ayant diminué en moyenne de 51 % et 22 %, respectivement.

Ce bénéfice du traitement a duré au moins 6 mois chez 8 patients sur 10 ayant reçu le CBM588 et chez 6 patients sur 10 ayant reçu le cabozantinib plus nivolumab seul.

Le taux d’effets secondaires graves ou potentiellement mortels liés au traitement était similaire dans les deux groupes de patients. Les effets secondaires les plus fréquents étaient les problèmes hépatiques (taux élevé d’enzymes hépatiques dans le sang), l’hypertension artérielle et la diarrhée, sans différence significative entre les groupes. Aucun nouvel effet secondaire n’a été signalé.

L’ajout du CBM588 à l’association cabozantinib plus nivolumab continu de montrer une efficacité prometteuse chez les patients atteints d’un cancer du rein métastatique, avec une amélioration de la réponse au traitement et de la survie. Les effets secondaires du CBM588 sont conformes à ceux rapportés dans les études précédentes. Ces résultats plaident en faveur d’études de plus grande envergure portant sur le CBM588 avec un plus grand nombre de patients. D’autres travaux sont en cours pour essayer de découvrir comment le CBM588 améliore les bénéfices cliniques.


Remerciements :

Editeur: Dr Elshad Hasanov (É.-U.)
Co-editeur: Dr Yusuf Acikgoz (É.-U.)
Réviseurs médicaux: Professeur Axel Bex (R.-U./P.-B.) et Dr Eric Jonasch (É.-U.)
Rédactrice médicale: Dre Sharon Deveson Kell (R.-U.)

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