Résumé des faits saillants sur le cancer du rein de l’ASCO-GU 2024
Source: International Kidney Cancer Coalition (IKCC)
Cette année, le symposium de l’American Society of Clinical Oncology Genitourinary Cancers (ASCO-GU) s’est tenu du 25 au 27 janvier 2024, à San Francisco, en Californie, aux États-Unis. Les présentations sont disponibles sur le site Web de l’ASCO. Certains affiliés de l’International Kidney Cancer Coalition (IKCC) ont assisté à la réunion pour se tenir au courant des soins et du traitement des patients atteints d’un cancer du rein. Une brève section « Messages à retenir » est suivie d’un examen plus approfondi de certains résumés.
Remarque : le résumé suivant a été préparé à l’intention des défenseurs des droits des patients et des organisations de patients du monde entier qui s’intéressent au cancer du rein. Bien que ce résumé ait fait l’objet d’un examen médical, les informations qu’il contient sont basées sur des données publiques partagées lors de cette réunion et n’ont pas vocation à être exhaustives ou à servir de conseils médicaux. Les patients doivent consulter leur médecin au sujet de leurs soins et de leur traitement.
Messages à retenir
- Dans le résumé LBA359, les résultats de survie globale de l’essai clinique dans lequel le pembrolizumab a été administré aux patients pour empêcher la récidive de leur cancer après une chirurgie (traitement adjuvant) ont été évalués. Le traitement adjuvant par pembrolizumab améliore la survie globale chez tous les patients atteints d’un cancer du rein à risque élevé par rapport au placebo. Importance : Ces résultats soutiennent l’utilisation du pembrolizumab en tant que thérapie adjuvante comme traitement standard pour les patients atteints d’un cancer du rein présentant un risque élevé de récidive après une intervention chirurgicale..
- Dans le résumé LBA358, l’utilisation du nivolumab en tant que traitement adjuvant pour empêcher la réapparition du cancer après une intervention chirurgicale a été évaluée. Après un peu plus de deux ans de suivi, la survie sans récidive était similaire pour les patients ayant reçu des perfusions de nivolumab par rapport à ceux ayant reçu des perfusions de placebo. Importance : Les résultats de cette étude ne soutiennent pas l’utilisation du nivolumab en tant que thérapie adjuvante chez les patients atteints d’un cancer du rein présentant un risque élevé de récidive après une intervention chirurgicale.
- Dans le résumé LBA360, une forme injectable de nivolumab a été comparée au nivolumab administré par perfusion dans une veine (par voie intraveineuse). La forme injectable du nivolumab s’est avérée aussi efficace que le nivolumab administré par voie intraveineuse. Importance : Les résultats de cette étude soutiennent l’utilisation du nivolumab injectable pour le traitement du cancer du rein avancé.
- Dans le résumé 362, de nouvelles informations issues d’une étude sur l’association nivolumab plus cabozantinib montrent qu’après plus de 4 ans de suivi, les patients continuent de bénéficier du traitement. Importance : Pour les patients, le nivolumab en association avec le cabozantinib a des effets durables sur la survie. Ces résultats soutiennent l’utilisation du nivolumab plus cabozantinib comme norme de soins pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé n’ayant jamais été traités.
- Dans le résumé 364, les résultats du suivi sur huit ans de l’étude sur le nivolumab en association avec l’ipilimumab ont montré que les patients atteints d’un cancer du rein avancé ou métastatique, n’ayant jamais été traités, avaient une survie et une réponse au traitement de longue durée par rapport au sunitinib. Importance : Cette étude montre que les bénéfices en termes de survie du traitement par nivolumab plus ipilimumab sont durables pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé ou métastatique.
- Dans le résumé 386, les données réelles d’une étude menée au Royaume-Uni sur l’association avélumab plus axitinib chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé n’ayant jamais été traités ont montré que le bénéfice en termes de survie et de réponse au traitement à 3 ans était conforme à ce qui avait été rapporté dans les essais cliniques. Aucun nouvel effet secondaire n’a été signalé au cours de cette étude. Importance : Cette étude montre que ce qui est observé dans les essais cliniques se traduit dans le monde réel par l’utilisation de ce traitement combiné.
- Dans le résumé 425, les résultats ont montré que le recours à la néphrectomie de cytoréduction suivie de l’immunothérapie pour le traitement des patients atteints d’un cancer du rein métastatique augmentait la survie globale par rapport à l’immunothérapie seule. Cependant, les données utilisées dans cette étude provenaient d’études antérieures où la sélection de ces patients est biaisée en faveur du recours à la néphrectomie de cytoréduction. Importance : Cette étude ne modifie pas la pratique clinique actuelle. D’autres études, telles que des essais cliniques contrôlés randomisés, sont nécessaires pour déterminer le rôle de la néphrectomie de cytoréduction lorsqu’elle est suivie d’une immunothérapie.
Résumés
Thérapie adjuvante pour le cancer du rein
Résumé LBA359
La chirurgie (néphrectomie partielle ou radicale) est la norme de soins pour les cancers du rein d’une taille importante et à risque élevé qui ne se sont pas propagés à l’extérieur du rein. Chez certains patients, le cancer peut réapparaître (récidive) après une néphrectomie. Le traitement adjuvant est un traitement supplémentaire pris après la chirurgie pour réduire le risque de récidive du cancer.
Les essais portant sur les inhibiteurs de la tyrosine kinase (ITK) du récepteur du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGFR), qui bloquent l’apport sanguin au cancer, ont montré peu d’avantages pour les patients en termes de prévention de la réapparition du cancer après l’opération.
Cependant, l’immunothérapie par pembrolizumab a été approuvée dans plusieurs pays en tant que traitement adjuvant pour empêcher le cancer de revenir dans d’autres parties du corps.
L’essai clinique KEYNOTE-564 a montré que le pembrolizumab (administré par perfusion dans une veine) améliorait la survie sans cancer après une néphrectomie chez les patients atteints d’un cancer du rein présentant un risque élevé de récidive, par rapport à une perfusion factice (placebo). Lors de l’ASCO-GU, les données de survie globale de l’essai KEYNOTE-564 ont été présentées.
994 patients ont été recrutés pour cet essai, dont près des trois quarts présentaient une maladie à risque intermédiaire et un cinquième une maladie à risque élevé. Les patients restants (6 %) avaient des métastases qui avaient été retirées et n’avaient plus de cancer. Les patients ont été suivis pendant plus de 4 ans et demi (57 mois).
La durée moyenne de survie globale n’a pas été atteinte au cours de la période de suivi pour les deux groupes de patients. Cependant, plus de patients ont survécu 4 ans ou plus sous pembrolizumab (91,2 %) que sous placebo (86 %). Pour les patients atteints d’un cancer du rein présentant un risque élevé de récidive après une intervention chirurgicale, le risque de décès a été réduit de 38 % sous pembrolizumab comme traitement adjuvant par rapport au placebo. L’avantage du pembrolizumab en termes de survie sans cancer s’est maintenu pendant les 4,5 années de suivi : le pembrolizumab comme traitement adjuvant améliore la survie sans cancer chez tous les patients atteints d’un cancer du rein à risque élevé, par rapport au placebo.
Ces résultats soutiennent davantage l’utilisation du pembrolizumab en tant que thérapie adjuvante comme traitement standard pour les patients atteints d’un cancer du rein présentant un risque élevé de récidive après une intervention chirurgicale.
Toutefois, les patients doivent examiner attentivement leur situation avec leur médecin et discuter des risques et des avantages potentiels du pembrolizumab comme traitement adjuvant. En l’absence de test permettant de prédire quels patients pourraient bénéficier du traitement ou quels patients pourraient souffrir d’effets secondaires graves, certains patients pourraient recevoir un traitement dont ils n’ont pas besoin et souffrir inutilement des effets secondaires potentiellement graves du pembrolizumab. Il convient d’y réfléchir attentivement et d’en discuter avec votre médecin.
Résumé LBA358
Le nivolumab comme traitement adjuvant pour les patients atteints d’un cancer du rein à risque élevé de récidive
Dans l’étude CheckMate-914, l’innocuité et l’efficacité du nivolumab (une immunothérapie qui stimule le système immunitaire pour qu’il attaque le cancer) ont été comparées à celles d’une perfusion de placebo en tant que traitement adjuvant du cancer du rein présentant un risque élevé de récidive après une intervention chirurgicale.
Au total, 619 patients ont été répartis de manière aléatoire entre des perfusions de nivolumab toutes les 2 semaines pendant 6 mois et des perfusions de placebo toutes les 2 semaines pendant 6 mois. Après un peu plus de 2 ans de suivi, la survie sans cancer était similaire pour les patients ayant reçu des perfusions de nivolumab par rapport à ceux ayant reçu des perfusions de placebo.
Près de trois quarts des patients ont signalé des effets secondaires du nivolumab, tandis qu’un peu plus de la moitié ont signalé des effets secondaires du placebo.
Les résultats de cette étude ne soutiennent pas l’utilisation du nivolumab en tant que traitement adjuvant chez les patients atteints d’un cancer du rein présentant un risque élevé de récidive après une intervention chirurgicale. Ces résultats contrastent avec ceux de l’étude KEYNOTE-564. Les différences pourraient être dues au fait que les patients au reçu seulement 6 mois de nivolumab (au lieu d’un an de pembrolizumab) et qu’il pourrait y avoir des différences entre les immunothérapies.
Une nouvelle façon d’administrer l’immunothérapie
Résumé LBA360
L’immunothérapie, le nivolumab, améliore les résultats des personnes atteintes de nombreux types différents de cancers. Le nivolumab est administré par perfusion dans une veine du bras toutes les 2 à 4 semaines. Les patients doivent se rendre à un hôpital ou à une clinique pour recevoir leur perfusion. Cela affecte leur qualité de vie ainsi que leurs finances, car les patients doivent parfois s’absenter de leur travail, parcourir de longues distances pour se rendre dans des centres régionaux de cancérologie, organiser la garde de leurs enfants ou demander à leur partenaire de les accompagner pour le traitement. Une forme d’immunothérapie qui peut être injectée par le patient à domicile réduira ces charges pour le patient et sa famille.
L’étude CheckMate-67T examine une forme de nivolumab qui peut être injectée dans la peau par le patient (nivolumab sous-cutané) et la compare au nivolumab administré par perfusion dans une veine à l’hôpital (nivolumab intraveineux).
Tous les patients de l’étude étaient atteints d’un cancer du rein avancé, avaient déjà été traités avec un ou deux médicaments anticancéreux (mais pas d’immunothérapie préalable). L’étude a porté sur 495 patients, dont la moitié a été traitée par nivolumab sous-cutané. Les chercheurs ont analysé les quantités de nivolumab dans le sang de chaque patient tout au long de l’étude et ont examiné l’innocuité et l’efficacité de chaque forme de nivolumab (sous-cutanée par rapport à intraveineuse).
Le nivolumab sous-cutané était aussi efficace que le nivolumab intraveineux. Le temps moyen d’injection du nivolumab sous-cutané était inférieur à 5 minutes, alors que la perfusion du nivolumab dure 30 minutes. Les effets secondaires du nivolumab sous-cutané étaient les mêmes que ceux du nivolumab intraveineux. Moins d’un patient sur dix a signalé un effet secondaire lié à l’injection sous-cutanée, la plupart d’entre eux étant légers et brefs.
Les résultats de cette étude soutiennent l’utilisation du nivolumab sous-cutané pour le traitement du cancer du rein avancé. Le nivolumab sous-cutané pourrait contribuer à améliorer la qualité de vie des patients atteints d’un cancer du rein en réduisant la nécessité de visites multiples à l’hôpital. Des questions subsistent quant à la dose nécessaire pour le cancer du rein. S’il s’agit d’une option qui n’occasionne pas de coûts supplémentaires, elle pourrait être très pratique pour les patients et réduire le temps passé à l’hôpital ou à la clinique.
Les traitements combinés continuent d’être prometteurs en tant que premiers traitements
Le cancer du rein avancé est souvent traité par une association de médicaments d’immunothérapie (nivolumab et ipilimumab) ou d’une immunothérapie (avélumab, pembrolizumab ou nivolumab) et d’un comprimé d’ITK du VEGFR (axitinib, lenvatinib ou cabozantinib). Dans certains pays, ces combinaisons sont désormais considérées comme norme de soins pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé qui n’ont pas encore été traités. D’autres combinaisons sont en cours de développement.
Lors de l’ASCO-GU 2024, des présentations de résultats actualisés et de données réelles de certaines études en cours ont eu lieu. Cependant, aucune de ces études ne peut nous aider à répondre à la question essentielle : quelle est la meilleure combinaison de traitements pour un patient donné atteint d’un cancer du rein avancé ?
Résumé 362
Suivi de quatre ans de l’association cabozantinib plus nivolumab : le bénéfice en termes de survie se maintient-il?
L’essai clinique de phase 3, CheckMate-9ER, montre que le cabozantinib (un comprimé d’ITK du VEGFR) utilisé en association avec le nivolumab (une perfusion d’immunothérapie) est plus efficace que l’ITK du VEGFR seul pour réduire la taille du cancer et améliorer la survie des patients atteints d’un cancer du rein avancé qui n’avaient pris aucun traitement au préalable.
D’autres informations de suivi ont été présentées lors de la réunion de l’ASCO-GU. Après plus de quatre ans, l’association cabozantinib plus nivolumab continue d’améliorer la survie, de contrôler le cancer et de réduire la taille du cancer sur les imageries médicales par rapport au sunitinib (un comprimé d’ITK du VEGFR).
Le délai entre où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance a presque doublé sous l’association thérapeutique par rapport au sunitinib (16,4 mois contre 8,4 mois, respectivement). La durée moyenne de survie globale était près de 4 ans sous l’association cabozantinib plus nivolumab, contre 3 ans pour le sunitinib. Le nombre de patients ayant répondu au traitement a doublé sous l’association (56 %) par rapport au sunitinib (28 %). De plus, 13,6 % des patients traités par le traitement combiné ont eu une réponse complète au traitement et leur cancer a disparu, contre 4,6 % sous sunitinib. De plus, la durée moyenne de la réponse a été plus longue pour les patients sous le traitement combiné (22 mois) que pour ceux sous sunitinib (15,2 mois).
Un peu plus de patients ont ressenti des effets secondaires sous le traitement combiné (97% contre 93%), et les effets secondaires étaient plus sévères. Ces résultats sont comparables à ceux des études précédentes sur cette association. Cependant, seuls 7 % des patients ont arrêté le traitement combiné en raison des effets secondaires.
Après plus de 4 ans de suivi, les patients continuent de bénéficier de l’association cabozantinib plus nivolumab. Les patients continuent de répondre au traitement, quelle que soit la gravité de leur maladie. L’association cabozantinib plus nivolumab s’est également révélée efficace chez les patients dont le cancer s’était propagé à des zones du corps difficiles à traiter, telles que les métastases osseuses, hépatiques et pulmonaires. Aucun nouvel effet secondaire n’a été signalé. Ces résultats soutiennent le nivolumab associé au cabozantinib en tant que norme de soins pour les patients atteints de cancer du rein avancé qui n’ont pas encore été traités.
Le bénéfice de survie se maintient-il après huit ans de suivi sous nivolumab plus ipilimumab?
La combinaison d’immunothérapie nivolumab et ipilimumab a été la première association thérapeutique approuvée pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé ou métastatique n’ayant jamais été traités. De nouvelles informations sur le suivi de l’étude CheckMate-214 portant sur l’association nivolumab plus ipilimumab ont été présentées lors de la conférence de l’ASCO-GU.
Les patients ont été suivis pendant au moins 8 ans après un traitement par nivolumab plus ipilimumab ou sunitinib. L’association nivolumab plus ipilimumab a continué à présenter des avantages en termes de survie à long terme dans l’étude CheckMate-214.
Après 8 ans, le risque de décès était inférieur de 28 % chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé ou métastatique non précédemment traité, par rapport au sunitinib, quel que soit le risque de leur cancer (risque élevé, intermédiaire ou favorable).
Les patients traités par l’association ont survécu plus longtemps et ont répondu plus longtemps au traitement que les patients traités par le sunitinib.
Pour les patients atteints d’un cancer du rein à risque intermédiaire ou élevé, l’efficacité de l’association s’est maintenue pendant au moins 8 ans. La durée moyenne de survie globale de ces patients était près de 4 ans (46,7 mois), contre un peu plus de 2 ans (26 mois) pour les patients à risque intermédiaire ou élevé traités par sunitinib.
La durée moyenne de la réponse a été près de 7 ans (82,8 mois) pour les patients à risque intermédiaire ou élevé traités par nivolumab plus ipilimumab, contre un peu plus d’un an et demi (19,8 mois) sous sunitinib. Ces chiffres sont très impressionnants et si un patient est répondeur (39% sont répondeurs), la durée de la réponse pourrait être très longue.
Le délai moyen où le traitement par nivolumab et ipilimumab n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance est un peu plus d’un an, contre 8,5 mois sous sunitinib. Plus de 4 patients sur 10 ont répondu au traitement combiné, contre près de 3 patients sur 10 sous sunitinib. En outre, quatre fois plus de patients traités sous l’association ont eu une réponse complète au traitement et leur cancer a disparu par rapport au sunitinib (12 % contre 3 %).
Ces avantages en termes de survie ont également été observés pour tous les patients de l’étude, y compris les patients atteints d’un cancer à risque favorable.
«Il est incroyable de constater qu’après huit ans d’essai CheckMate-214, représentant le plus long suivi rapporté de toutes les études de phase 3 portant sur une thérapie combinée d’inhibiteurs de points de contrôle pour le carcinome rénal avancé, l’association nivolumab plus ipilimumab continue à démontrer une survie supérieure et des réponses durables pour ces patients », a déclaré le professeur Nizar Tannir de l’University of Texas, MD Anderson Cancer Center. « Non seulement nous observons des bénéfices durables par rapport au sunitinib dans la population du critère d’évaluation principal, les patients à risque intermédiaire et élevé, mais aussi au sein du critère d’évaluation secondaire, la population en intention de traiter, ce qui montre que cette association de deux immunothérapies peut potentiellement aider les patients à obtenir des résultats positifs à long terme, quel que soit [le risque du cancer].»
Les effets secondaires de l’association nivolumab plus ipilimumab étaient gérables et pouvaient être traités, et aucun nouvel effet secondaire n’a été signalé.
L’association nivolumab plus ipilimumab a permis d’améliorer la survie à long terme et la réponse au traitement par rapport au sunitinib chez tous les patients atteints d’un cancer du rein avancé ou métastatique non traité. Les taux de réponse complète étaient plus élevés et la durée moyenne de réponse au traitement était plus longue sous le traitement combiné que sous sunitinib, quel que soit le risque de leur cancer. Les effets secondaires pouvaient être traités et aucun nouvel effet secondaire n’a été signalé.
L’association avélumab plus axitinib pour le traitement du cancer du rein avancé dans le monde réel
L’association avélumab plus axitinib s’est révélée plus efficace que le sunitinib pour améliorer la survie et la réponse au traitement chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé non traité préalablement. Cette étude rapporte des données réelles jusqu’à 3 ans après le début du traitement par avélumab plus axitinib chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé au Royaume-Uni.
Il s’agit d’une étude d’observation. Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux de patients adultes ayant reçu un diagnostic de cancer du rein avancé et ayant commencé un traitement par avélumab plus axitinib. Les patients ont été suivis pendant 3 ans en moyenne.
Cent trente patients ont participé à l’étude. Six patients sur 10 présentaient une maladie à risque intermédiaire ou élevé, les autres une maladie à risque favorable. La plupart des patients avaient un cancer du rein à cellules claires (9 patients sur 10), les deux tiers avaient subi une intervention chirurgicale et 8 patients sur 10 avaient vu leur cancer se propager à d’autres parties du corps (métastases).
Huit patients sur 10 ont survécu au moins un an, deux tiers ont survécu au moins deux ans et un peu plus de la moitié des patients ont survécu au moins trois ans. Le délai moyen où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance (survie sans progression) était un peu plus d’un an (13,5 mois). Six patients sur 10 répondaient au traitement après 3 ans de suivi. Pour 6 patients, le cancer a disparu et ils ont eu une réponse complète au traitement. Pour plus de la moitié des patients (57%), le cancer a diminué et pour un tiers des patients, le cancer est demeuré stable à 3 ans. La durée moyenne de la réponse au traitement a été un peu plus d’un an (14,9 mois). Les patients sont restés sous avélumab plus axitinib en moyenne un peu plus d’un an (14,7 mois).
Deux tiers des patients ont eu des effets secondaires au traitement, dont la plupart n’étaient pas graves. Les effets secondaires les plus fréquents étaient la diarrhée, la fatigue extrême et les douleurs à la bouche. Seuls 9 patients ont arrêté le traitement par avélumab et/ou axitinib en raison d’effets secondaires.
Dans cette étude en situation réelle menée au Royaume-Uni sur l’association avélumab plus axitinib chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé non traité préalablement, le délai moyen où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance (survie sans progression) ainsi que la réponse au traitement à 3 ans ont été conformes à ceux rapportés dans les essais cliniques. Aucun nouvel effet secondaire n’a été signalé au cours de cette étude.
Chirurgie
Résumé 425
La chirurgie suivie d’une immunothérapie pour le traitement du cancer du rein qui s’est propagé
La chirurgie de cytoréduction est l’ablation chirurgicale de toutes les tumeurs cancéreuses visibles afin de réduire la quantité de cancer dans l’organisme. Dans de nombreux pays, le recours à la chirurgie de cytoréduction pour le cancer du rein (néphrectomie de cytoréduction) associé à une thérapie ciblée, par exemple un comprimé d’inhibiteur de la tyrosine kinase (ITK), est la norme de soins du cancer du rein qui s’est propagé (cancer du rein métastatique). Cependant, le rôle de la néphrectomie de cytoréduction associée à des perfusions d’immunothérapie (médicaments qui stimulent le système immunitaire pour qu’il attaque les cellules cancéreuses) n’est pas clair.
Cette étude a examiné les résultats de huit études cliniques déjà réalisées et a comparé le recours à la néphrectomie de cytoréduction suivie d’une immunothérapie avec l’immunothérapie seule chez des patients atteints d’un cancer du rein métastatique.
Au total, 2319 patients ont été inclus dans l’étude à partir des huit études cliniques. Parmi eux, 1264 ont subi une néphrectomie de cytoréduction suivie d’une immunothérapie et 1055 ont reçu une immunothérapie seule.
Le recours à la néphrectomie de cytoréduction suivie d’une immunothérapie a augmenté la survie globale d’environ 7 mois par rapport à l’immunothérapie seule.
Le recours à la néphrectomie de cytoréduction suivie d’une immunothérapie pour le traitement des patients atteints de cancer du rein métastatique a augmenté la survie globale par rapport à l’immunothérapie seule. Cependant, la sélection des patients dans cette étude peut favoriser le recours à la néphrectomie de cytoréduction. D’autres études, telles que des essais cliniques contrôlés randomisés, sont nécessaires pour déterminer le rôle de la néphrectomie de cytoréduction lorsqu’elle est suivie d’immunothérapie. Pour l’instant, le recours à la néphrectomie de cytoréduction est une décision complexe et est moins couramment pratiqué qu’auparavant, surtout s’il y a un besoin urgent de commencer un traitement médicamenteux.
Remerciements:
Éditeur: Dr Martin Zarba (AR)
Co-éditeur: Dr Daniel Heng (CA)
Réviseurs médicaux: Professor Axel Bex (P.-B./R.-U.) et Dr Eric Jonasch (É.U.)
Rédactrice médicale: Dre Sharon Deveson Kell (R.-U.)