Résumé des faits saillants sur le cancer du rein de l’ASCO 2024
Source: International Kidney Cancer Coalition (IKCC)
La réunion annuelle de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) s’est tenue cette année du 1er au 5 juin 2024, à Chicago, aux États-Unis. Les présentations sont disponibles sur le site Web de l’ASCO. Certains affiliés de l’International Kidney Cancer Coalition (IKCC) ont assisté à la réunion pour se tenir au courant des soins et du traitement des patients atteints d’un cancer du rein. Une brève section «Messages à retenir» est suivie d’un examen plus approfondi de certains résumés.
Remarque : le présent résumé a été rédigé à l’intention des défenseurs des droits des patients et des organisations de patients du domaine du cancer du rein partout dans le monde. Bien que ce résumé ait fait l’objet d’une révision par des médecins, les renseignements qu’il contient reposent sur des données publiques partagées lors de cette réunion et n’entendent aucunement être exhaustifs et ne constituent pas de conseils médicaux. Les patients doivent consulter leur médecin au sujet de leurs soins et de leur traitement.
Messages à retenir
À l’ASCO de cette année, il y a eu plusieurs présentations intéressantes sur les biomarqueurs du cancer du rein. Les présentations ont analysé des biomarqueurs provenant d’échantillons de tumeurs et de sang prélevés sur des patients dans le cadre des études CLEAR, KEYNOTE-426 et IMmotion101. Il y a également eu une présentation d’un biomarqueur pour la détection précoce du cancer du rein.
- Dans le résumé 4504, À l’ASCO de cette année, il y a eu plusieurs présentations intéressantes sur les biomarqueurs du cancer du rein. Les présentations ont analysé des biomarqueurs provenant d’échantillons de tumeurs et de sang prélevés sur des patients dans le cadre des études CLEAR, KEYNOTE-426 et IMmotion101. Il y a également eu une présentation d’un biomarqueur pour la détection précoce du cancer du rein.
- Dans le résumé 4505, les chercheurs ont constaté que des niveaux élevés d’un biomarqueur inflammatoire dans la tumeur, le TcellinfGEP, étaient associés à de meilleurs résultats chez les patients traités par pembrolizumab plus axitinib. Cependant, quel que soit le statut du biomarqueur, les patients ont obtenu de meilleurs résultats avec le pembrolizumab en association avec l’axitinib qu’avec le sunitinib, et ce biomarqueur ne nous aide pas à choisir entre les différents schémas thérapeutiques. Importance: Les résultats de ces essais aident les chercheurs à identifier des biomarqueurs qui pourraient prédire de meilleurs résultats, et même aider à prendre des décisions sur les traitements pour chaque patient. Cependant, sur la base de ces résultats, la thérapie combinée reste supérieure au sunitinib, quelle que soit l’expression du biomarqueur, et des travaux supplémentaires sont nécessaires pour affiner ces stratégies de biomarqueurs.
- Dans le résumé 4506, les chercheurs ont suggéré qu’un taux élevé de KIM-1 pourrait être un biomarqueur permettant d’identifier les patients présentant un risque plus élevé de récidive du cancer du rein et de sélectionner les patients qui bénéficieront d’un traitement adjuvant par l’atézolizumab. Importance: l’objectif du traitement adjuvant est de prévenir la récurrence de la maladie ; cependant, certains patients seront guéris par la chirurgie seule. Les biomarqueurs, tels que KIM-1, pourraient aider à identifier les patients qui présentent un risque plus élevé de récidive et qui bénéficieront d’un traitement supplémentaire.
- Dans le résumé 4526, le CA-62 s’est révélé être un biomarqueur utile pour la détection précoce du cancer du rein. Cependant, comme il ne s’agit pas d’un biomarqueur spécifique du cancer du rein, l’utilisation d’autres biomarqueurs, en plus du CA-62, pourrait devenir une stratégie de dépistage du cancer du rein.
- Dans le résumé 4532, une forme injectable de nivolumab (nivolumab sous-cutané) a été comparée au nivolumab administré par perfusion dans une veine (nivolumab intraveineux). Le nivolumab sous-cutané s’est avéré aussi efficace que le nivolumab intraveineux. L’innocuité du nivolumab sous-cutané était comparable à celle du nivolumab intraveineux ; les effets secondaires liés au système immunitaire étaient gérables et les patients ont déclaré être peu gênés par les effets secondaires du traitement. Importance: : Ces résultats soutiennent l’utilisation du nivolumab sous-cutané en tant qu’option pour améliorer l’expérience des patients, qui le préfèrent.
- Dans le résumé 4508, des données de survie à long terme ont été présentées pour l’association avélumab plus axitinib comparée au sunitinib chez des patients non traités atteints d’un cancer du rein avancé. L’association avélumab plus axitinib n’a pas amélioré de manière significative la survie globale. Importance: : Ces résultats confirment l’approche consistant à combiner les inhibiteurs de la tyrosine kinase et l’immunothérapie pour le traitement du cancer du rein avancé, avec une efficacité à long terme et des effets secondaires gérables.
- Dans le résumé 4512, l’analyse a montré que les thérapies combinées amélioraient les résultats cliniques pour les patients atteints d’un carcinome rénal métastatique à cellules chromophobes par rapport aux monothérapies. Importance: Les chercheurs poursuivent leurs travaux et collaborent avec d’autres centres pour augmenter le nombre de patients atteints d’un carcinome métastatique chromophobe dans cette étude afin de collecter d’autres données et de comparer les résultats avec d’autres traitements.
- Dans le résumé TPS4611, un nouveau ITK du VEGFR appelé zanzalintinib s’est avéré sûr et efficace chez les patients atteints d’un cancer du rein métastatique à cellules claires dans une étude de phase 1. Ce résumé décrit une étude randomisée mondiale de phase 3 de l’association zanzalintinib plus nivolumab chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé/métastatique à cellules non claires. Importance : L’étude STELLAR-304 recrute actuellement des patients en Europe, en Amérique du Nord et du Sud et dans la région Asie-Pacifique.
- Le résumé TPS610 décrit une étude portant sur un nouveau traitement du cancer du rein métastatique non traité, le 177Lu girentuximab. Le girentuximab est un anticorps utilisé pour porter du lutécium radioactif (177Lu) directement aux cellules cancéreuses. Une fois dans la cellule, les radiations endommagent l’ADN et provoquent la mort de la cellule. Cette étude espère montrer que les dommages causés à l’ADN des cellules tumorales par le 177Lu girentuximab activeront les cellules T du système immunitaire pour qu’elles attaquent les cellules cancéreuses. Importance : L’étude est sur le point de recruter des patients au MD Anderson Cancer Centre, Houston, Texas, États-Unis.
Résumés
Biomarqueurs potentiels pour le cancer du rein avancé
Un biomarqueur est un élément qui peut être mesuré dans le sang, l’urine ou les tissus corporels pour indiquer un état biologique, une maladie ou une condition. Dans le cas du cancer, un biomarqueur peut être une protéine circulant dans le sang, une protéine exprimée dans la cellule tumorale ou une mutation génétique. Les biomarqueurs ont de multiples fonctions : ils peuvent aider à diagnostiquer la maladie, prédire sa réponse au traitement et fournir des informations sur le pronostic d’un patient. Actuellement, la prédiction des résultats pour les patients atteints d’un cancer du rein est basée sur le stade, le grade, le sous-type et l’état de santé général du patient. Des biomarqueurs fiables permettant de prédire la réponse de chaque patient aux traitements du cancer du rein et l’évolution de la maladie constituent un besoin non satisfait. L’identification de biomarqueurs pourrait aider les médecins à personnaliser le traitement de chaque patient afin d’en maximiser les bénéfices et d’en améliorer les résultats.
Plusieurs présentations intéressantes sur les biomarqueurs du cancer du rein ont eu lieu cette année à l’ASCO. Deux des principales présentations visaient à trouver un biomarqueur capable de prédire la réponse au traitement dans le cas d’un cancer du rein avancé ou métastatique (essais CLEAR et KEYNOTE-426). Une autre étude, IMmotion101, s’est concentrée sur la recherche de biomarqueurs permettant de prédire la récurrence de la maladie chez les patients ayant subi une chirurgie curative pour leur cancer du rein. Enfin, dans un autre essai (résumé 4526), les chercheurs tentent d’identifier un biomarqueur qui pourrait aider à la détection précoce du cancer du rein.
résumé 4504
Dans l’étude CLEAR, les chercheurs ont recherché des biomarqueurs dans des échantillons de tumeurs prélevés sur des patients atteints d’un cancer du rein avancé et traités soit par l’association pembrolizumab plus lenvatinib, soit par le sunitinib en première intention. Ils ont examiné plusieurs biomarqueurs, notamment des protéines présentes dans la couche externe de la cellule (PD-L1) et dans les gènes des cellules tumorales, en particulier les gènes qui participent à la croissance du cancer, au développement de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse) et ceux qui participent à la propagation de la tumeur au-delà du rein. En outre, cinq gènes ont été étudiés (VHL, PBRM1, ESTD2, BAP1 et KDM5C). Pour tous ces biomarqueurs, les patients traités par lenvatinib plus pembrolizumab ont présenté un délai plus long à partir du moment où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance (amélioration de la survie sans progression). Globalement, aucun de ces biomarqueurs ne s’est avéré utile pour prédire une meilleure réponse avec la thérapie combinée et, quel que soit le biomarqueur examiné, tous les patients ont montré une survie sans progression plus longue s’ils étaient traités avec l’association lenvatinib plus pembrolizumab.
résumé 4505
Dans l’étude KEYNOTE-426, les chercheurs ont recherché des biomarqueurs de réponse au traitement par pembrolizumab plus axitinib ou par sunitinib dans des échantillons de tumeurs prélevés sur des patients atteints d’un cancer du rein avancé non encore traité. Ils ont recherché des biomarqueurs appelés signature génétique de l’inflammation des cellules T (TcellinfGEP), signature génétique de l’angiogenèse (RNAseq) et PD-L1. Ils ont constaté un lien étroit entre le TcellinfGEP, un marqueur associé à un état tumoral enflammé, et les résultats obtenus chez les patients traités par pembrolizumab plus axitinib ; ceux qui présentaient des niveaux élevés de TcellinfGEP avaient de meilleurs taux de réponse, de survie sans progression et de survie globale que ceux qui présentaient des niveaux faibles. À l’inverse, chez les patients ayant reçu du sunitinib, la signature génétique de l’angiogenèse était associée à un meilleur taux de réponse, à une meilleure survie sans progression et à une meilleure survie globale. Il est important de noter qu’indépendamment de l’expression de la signature génétique, les patients ayant reçu l’axitinib plus pembrolizumab ont obtenu de meilleurs résultats que ceux ayant reçu le sunitinib, de sorte qu’en fin de compte, ces biomarqueurs ne nous aident pas à choisir entre ces traitements.
Biomarqueurs potentiels pour le cancer du rein au stade précoce
résumé 4506
L’étude IMmotion101 est un essai qui a examiné l’efficacité de l’atézolizumab dans le but de réduire le risque de réapparition du cancer du rein après une néphrectomie. L’étude n’a pas permis de réduire le risque de réapparition du cancer. Dans cette analyse ultérieure, les chercheurs ont cherché un biomarqueur qui pourrait identifier les patients présentant un risque plus élevé de récidive et les aider à prédire quels patients pourraient bénéficier de l’atézolizumab. Ils ont identifié une protéine appelée « kidney injury molecule-1 » (KIM-1) comme biomarqueur potentiel. Dans les résultats, ils ont remarqué que les patients qui présentaient des taux sanguins élevés de cette protéine après une néphrectomie avaient un risque plus élevé de récidive. En outre, les patients présentant des taux de KIM-1 plus élevés au départ ont bénéficié d’un traitement adjuvant par l’atézolizumab, avec une survie sans progression plus longue que dans le cas d’un placebo. Les chercheurs ont conclu que le KIM-1 pourrait être un biomarqueur de récidive du cancer du rein et pourrait aider à sélectionner les patients qui bénéficieront d’un traitement supplémentaire après la chirurgie. D’autres recherches sont nécessaires pour confirmer le rôle de KIM-1 en tant que biomarqueur de mauvais pronostic dans le cancer du rein localisé.
résumé 4526
Bien que le cancer du rein soit le quatorzième cancer le plus fréquent dans le monde et que son incidence augmente, le besoin d’un biomarqueur efficace pour la détection précoce de la maladie reste insatisfait. Cette étude (résumé 4526) porte sur la N-glycoprotéine transmembranaire spécifique du carcinome ou CA-62, un biomarqueur potentiel pour la détection du cancer du rein à un stade précoce. Le CA-62 a montré une sensibilité élevée (94,3 %) pour la détection du cancer du rein à un stade précoce. Toutefois, le CA-62 n’étant pas spécifique du cancer du rein, une combinaison du CA-62 et d’autres biomarqueurs, tels que la glycoprotéine transmembranaire (CD-105) et diverses protéines de facteur de croissance, pourraient devenir une stratégie utile pour le dépistage du cancer du rein.
Une nouvelle forme injectable de nivolumab
Le nivolumab, une thérapie immunostimulante, améliore les résultats des personnes atteintes de nombreux cancers. Le nivolumab est administré par perfusion intraveineuse dans une veine du bras pendant 30 à 60 minutes toutes les 2 à 4 semaines. Les patients doivent se rendre dans un hôpital ou une clinique pour recevoir leur perfusion. Cela affecte leur qualité de vie ainsi que leurs finances, car les patients doivent parfois s’absenter de leur travail, parcourir de longues distances pour se rendre dans des centres régionaux de cancérologie, organiser la garde de leurs enfants ou demander à leur partenaire de les accompagner pour le traitement. Une forme d’immunothérapie qui peut être injectée dans une clinique locale pourrait réduire ces charges pour le patient et sa famille.
résumé 4532
L’étude CheckMate-67T a examiné une forme de nivolumab qui peut être injectée sous la peau (nivolumab sous-cutané) et l’a comparée au nivolumab administré par voie intraveineuse chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé ayant progressé après un ou plusieurs traitements antérieurs. Les chercheurs ont constaté que le nivolumab sous-cutané était aussi efficace que le nivolumab intraveineux, mais avec un temps d’injection beaucoup plus court (moins de 5 minutes). L’innocuité du nivolumab sous-cutané a été comparée à celle du nivolumab intraveineux par la surveillance et la prise en charge des effets indésirables. Les résultats rapportés par les patients ont également été évalués.
Les effets secondaires du nivolumab sous-cutané étaient identiques ou inférieurs à ceux du nivolumab intraveineux, et la plupart de ces événements étaient légers et gérables. La proportion de patients présentant des réactions locales au point d’injection était légèrement plus élevée avec l’injection sous-cutanée (8 patients sur 100) qu’avec la perfusion intraveineuse (2 patients sur 100). Toutes ces réactions étaient légères et modérées et n’ont pas nécessité de traitement. La plupart des patients des deux groupes de traitement se sont déclarés peu gênés par les effets secondaires du traitement.
Avec ces résultats, les chercheurs ont conclu que l’utilisation du nivolumab sous-cutané est sûre, avec des effets indésirables comparables à ceux du nivolumab intraveineux, avec l’avantage d’améliorer l’expérience des patients pendant le traitement.
Mise à jour sur l’efficacité des traitements combinés pour le cancer du rein avancé/métastatique
Le cancer du rein avancé/métastatique est souvent traité par une association de médicaments, soit deux perfusions d’immunothérapie (nivolumab plus ipilimumab), soit une immunothérapie (avélumab, pembrolizumab ou nivolumab) plus un comprimé d’inhibiteur de la tyrosine kinase (ITK) du récepteur du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGFR) (axitinib, lenvatinib ou cabozantinib).
Les thérapies combinées constituent la norme de soins pour le traitement du cancer du rein avancé. Cependant, la question demeure : toutes les combinaisons thérapeutiques sont-elles efficaces dans le traitement du cancer du rein avancé ?
résumé 4508
Dans l’étude de phase 3 JAVELIN Renal 101, un traitement associant l’avélumab avec l’axitinib a été comparé au sunitinib en tant que premier traitement pour les personnes atteintes d’un cancer du rein avancé. L’étude a déjà montré que l’association avélumab plus axitinib augmente de manière significative le délai où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance (survie sans progression) par rapport au sunitinib, ainsi qu’une meilleure réponse au traitement et des effets secondaires tolérables. Les résultats finaux de survie globale ont été présentés à l’ASCO 2024.
Près de 900 patients ont participé à cette étude. Les patients ont été suivis pendant un peu plus de 7 ans en moyenne. Après cette période, les chercheurs ont constaté que la durée de survie moyenne était de 3 ans et 9 mois avec la thérapie combinée, contre 3 ans et 3 mois avec le sunitinib. Cette différence de 6 mois n’était pas statistiquement significative, conformément à la conception de l’étude.
L’absence de bénéfice en matière de survie globale pose la question à savoir si les inhibiteurs de PD-L1, tels que l’avélumab, ne sont pas aussi efficaces que les inhibiteurs de PD-1, tels que le pembrolizumab, dans le traitement du cancer du rein.
Améliorer le traitement des sous-types rares du cancer du rein
Le cancer du rein à cellules non claires représente environ 20 à 25 % de tous les diagnostics de cancer du rein et comprend des sous-types tels que papillaire, chromophobe, translocation et carcinome à cellules rénales non classifié. Le cancer du rein non à cellules claires a généralement un taux de survie plus faible que le cancer du rein à cellules claires. L’identification d’un traitement efficace pour le cancer du rein à cellules non claires avancé reste un besoin non satisfait.
Le carcinome rénal à cellules chromophobe représente environ 5 à 10 % de tous les cancers du rein. Comme il s’agit d’un cancer rare, on dispose de peu d’informations pour guider les options de traitement du carcinome métastatique chromophobe. Des essais cliniques de phase 2 ont montré que les ITK du VEGFR, tels que le sunitinib et le pazopanib, et les inhibiteurs de la mTOR, tels que l’évérolimus, ont une efficacité similaire pour le carcinome chromophobe par rapport au cancer du rein à cellules claires, plus courant. Cependant, l’immunothérapie semble être moins efficace pour le carcinome chromophobe. Des études de plus grande envergure sont nécessaires pour confirmer ce résultat.
résumé 4512
Une étude rétrospective a examiné les informations sur le traitement de première intention de 99 patients atteints de carcinome métastatique chromophobe provenant de trois centres. Les patients ont été répartis en quatre groupes de traitement : 1) immunothérapie plus ITK (p. ex., lenvatinib plus pembrolizumab) 2) immunothérapie (seule ou en combinaison avec d’autres immunothérapies, p. ex., nivolumab plus ipilimumab) 3) combinaisons de thérapies ciblées (p. ex., lenvatinib plus évérolimus) et 4) thérapie ciblée seule (p. ex., sunitinib).
Cette analyse a montré que les résultats cliniques des patients atteints d’un carcinome métastatique chromophobe étaient meilleurs avec les thérapies combinées qu’avec les monothérapies. Les patients recevant des thérapies combinées avaient un délai plus long avant l’échec du traitement et une survie globale plus longue que ceux recevant des monothérapies. Les chercheurs poursuivent leurs travaux et collaborent avec d’autres centres afin d’augmenter le nombre de patients atteints de carcinome métastatique chromophobe dans cette étude et de recueillir d’autres données pour comparer les résultats avec d’autres traitements.
Un traitement efficace du cancer du rein à cellules non claires reste un besoin clinique non satisfait. Peu d’études randomisées et contrôlées ont été menées sur des patients atteints d’un cancer du rein non à cellules claires, et de nouvelles options thérapeutiques sont nécessaires. Les traitements actuels comprennent le sunitinib, un comprimé d’ITK du VEGFR. À ce jour, aucun traitement n’a montré une amélioration significative de la durée de survie globale par rapport au sunitinib, quel que soit le sous-type de cancer du rein non à cellules claires. Les immunothérapies seules n’ont montré que de faibles améliorations de réponse au traitement, mais les combinaisons d’immunothérapies plus d’ITK du VEGFR se sont révélées plus prometteuses dans les études de phase 2.
Le zanzalintinib est un nouveau ITK du VEGFR qui cible plusieurs récepteurs protéiques sur les cellules cancéreuses qui sont impliqués dans la croissance d’un nouvel apport sanguin à la tumeur (angiogenèse), la propagation du cancer (métastase) et la suppression du système immunitaire. Le zanzalintinib a montré une activité anticancéreuse et une stimulation du système immunitaire chez l’animal lorsqu’il est utilisé seul ou en association avec une immunothérapie.
Dans l’étude de phase 1 STELLAR-001, le zanzalintinib a montré une activité anticancéreuse prometteuse en réduisant la taille de la tumeur chez près de 4 patients sur 10 et en contrôlant la croissance de la tumeur chez près de 9 patients sur 10 précédemment traités et atteints d’un cancer du rein à cellules claires avancé. Le zanzalintinib a également eu des effets secondaires gérables.
STELLAR-304 est une étude mondiale randomisée de phase 3 visant à recruter des patients atteints d’un cancer du rein de sous-type papillaire, non classifié ou de translocation (y compris le cancer du rein sarcomatoïde). Les patients atteints de carcinome chromophobe, de carcinome médullaire du rein ou de sous-types du carcinome des tubes collecteurs sont exclus de l’étude. Les patients ne doivent pas avoir été traités pour un cancer du rein avancé/métastatique non à cellules claires, mais un traitement adjuvant (y compris l’immunothérapie, mais à l’exclusion du sunitinib) est autorisé. Les patients sont randomisés 2:1 pour recevoir le zanzalintinib en association avec le nivolumab ou le sunitinib seul. Les principaux critères d’évaluation de l’étude sont le délai où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance (survie sans progression) et la réponse au traitement. Le critère d’évaluation secondaire est la durée de survie globale. Les effets secondaires seront également évalués.
STELLAR-304 recrute actuellement des patients en Europe, en Amérique du Nord et du Sud et dans la région Asie-Pacifique.
Nouveaux traitements potentiels pour le cancer du rein avancé
Jusqu’à présent, le meilleur traitement de première intention pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé est une combinaison d’immunothérapie plus ITK du VEGFR (p. ex., nivolumab plus cabozantinib) ou une combinaison d’immunothérapies (p. ex., nivolumab plus ipilimumab). Ces combinaisons thérapeutiques ont permis d’améliorer considérablement les résultats pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé. En outre, un certain pourcentage de patients obtient une réponse complète, ce qui signifie que chez certains patients, toutes les métastases ont complètement régressé. Dans le cas du nivolumab plus cabozantinib, environ 9 % des patients obtiennent une réponse complète. D’autres thérapies sont à l’étude pour voir si un pourcentage plus élevé de patients pourrait obtenir une réponse tumorale complète.
Au cours d’une session sur les essais cliniques en cours, le Dr Jonasch a discuté de la conception d’un essai de phase 1b/2 portant sur l’association d’un nouveau traitement appelé 177Lu girentuximab avec le cabozantinib et le nivolumab chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé et n’ayant jamais été traités auparavant (résumé TPS610).
Des études ont montré que la radiothérapie améliore l’action de l’immunothérapie. Cependant, il n’est pas toujours possible de traiter toutes les métastases par radiothérapie.
Le girentuximab est un anticorps qui se fixe sur une enzyme appelée anhydrase carbonique IX (CAIX). Cette enzyme est présente dans la plupart des cellules du cancer du rein à cellules claires. Le 177Lu girentuximab est un produit obtenu en combinant une molécule radioactive appelée lutécium (Lu 177) avec le girentuximab. Lorsqu’il est administré à l’homme, le 177Lu girentuximab se lie à l’anhydrase carbonique IX dans les tumeurs rénales et porte le lutécium radioactif directement dans les cellules cancéreuses. Une fois dans la cellule, les radiations endommagent l’ADN et provoquent la mort de la cellule. Le 177Lu girentuximab a été testé dans le cancer du rein métastatique à cellules claires et s’est avéré sûr et efficace pour stabiliser la maladie chez 57% des patients.
Cette étude espère montrer que les dommages causés à l’ADN des cellules tumorales par le 177Lu girentuximab activeront les cellules T du système immunitaire pour qu’elles attaquent les cellules cancéreuses. Cela pourrait renforcer l’effet de l’immunothérapie et augmenter la réponse complète au traitement.
L’étude vise à recruter jusqu’à 100 patients atteints d’un cancer du rein métastatique non traité afin d’évaluer l’innocuité et la réponse complète à l’association 177Lu girentuximab plus nivolumab et cabozantinib. Le 177Lu-girentuximab sera administré toutes les 12 semaines pendant un maximum de 3 cycles. Le nivolumab et le cabozantinib seront ajoutés à la semaine 5.
Les patients subiront des TEP et des biopsies tout au long de l’étude afin d’examiner les effets du traitement sur les cellules T et le système immunitaire. Les chercheurs étudieront également la réponse des patients au traitement, le délai où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance, la durée de la réponse au traitement, le bénéfice pour les patients et la durée de survie globale. L’étude est sur le point de recruter des patients au MD Anderson Cancer Centre, à Houston, Texas, États-Unis.
Remerciements:
Éditrices : Dre María T Bourlon (MX) et Dre Paola Valdez-Sandoval (MX)
Réviseurs médicaux : Dr Eric Jonasch (É.-U.) et Prof. Axel Bex (R.-U./P.-B.)
Rédactrice médicale : Dre Sharon Deveson Kell (R.U.)