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Nouvelle

Les faits saillants sur le cancer du rein de l’ESMO 2023

Source: International Kidney Cancer Coalition (IKCC)

 

Le congrès de l’European Society for Medical Oncology (ESMO) s’est tenu cette année du 20 au 24 octobre 2023 à Madrid, en Espagne. Les présentations peuvent être consultées sur lesite web de l’ESMO. . Certains membres de l’International Kidney Cancer Coalition (IKCC) se sont rendus à la réunion pour se tenir au courant des soins et du traitement des patients atteints d’un cancer du rein. Dans ce rapport, une brève section « message à retenir » est suivie d’un examen plus approfondi des résumés sélectionnés.

Remarque : Le présent résumé suivant a été rédigé pour le compte de défenseurs des droits des patients et des organisations de patients du domaine du cancer du rein partout dans le monde. Bien que ce résumé ait fait l’objet d’une révision par des médecins, les renseignements qu’il contient reposent sur des données publiques partagées lors de cette réunion et n’entendent aucunement être exhaustifs et ne constituent pas de conseils médicaux. Les patients doivent parler à leur médecin des soins et des traitements qui leur sont appropriés.

 

Messages à reternir


  • Dans le résumé LBA87, les résultats de l’étude LITESPARK-003 démontrent que le belzutifan a de bons effets anticancéreux chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé lorsqu’il est administré en association avec le cabozantinib, à la fois comme premier médicament anticancéreux (groupe 1) et chez les patients qui ont déjà été traités par immunothérapie (groupe 2).
  • Dans le résumé LBA88, les résultats de l’étude LITESPARK-005 démontrent que pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé qui avaient déjà été traités par immunothérapie ou par thérapie ciblée, le belzutifan augmentait le délai avant que le cancer ne recommence à croître par rapport à l’évérolimus. En outre, davantage de patients ont répondu au traitement par le belzutifan que par l’évérolimus. Le belzutifan a été relativement bien toléré et aucun nouvel effet secondaire n’a été signalé.
  • Dans le réusmé 18810, les résultats de l’étude LITESPARK-013 démontrent que le comprimé de 120 mg de belzutifan avait une efficacité anticancéreuse similaire à celle du comprimé de 200 mg chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé. Le belzutifan a été relativement bien toléré et aucun nouvel effet secondaire n’a été signalé. Cette étude montre que le comprimé à 120 mg de belzutifan pris tous les jours est la dose privilégiée pour le traitement du cancer du rein avancé.
  • Dans le résumé 18820, les résultats de l’étude RENOTORCH démontrent que le traitement par une nouvelle perfusion d’immunothérapie appelée toripalimab (un anticorps qui bloque l’action de la protéine PD-1 dans les cellules cancéreuses) en combinaison avec des comprimés d’axitinib a amélioré le délai où le traitement n’a plus était efficace et le cancer a repris sa croissance. Davantage de patients atteints d’un cancer du rein avancé/métastatique non traité ont répondu au traitement par toripalimab plus axitinib qu’au traitement par sunitinib en comprimé. Les résultats de cette étude pourraient soutenir l’utilisation du toripalimab plus axitinib comme première option de traitement du cancer du rein avancé. Les informations sur la survie globale ne sont pas encore disponibles.
  • Le résumé 1883MO présente une étude de phase 1 sur le volrustomig, une nouvelle immunothérapie qui bloque l’action des protéines PD-1 et CTLA-4 dans les cellules cancéreuses. Cette étude démontre que le volrustomig est efficace comme premier traitement anticancéreux pour le cancer du rein avancé et pour tous les risques de maladie (favorable, intermédiaire et élevé). Les effets secondaires ont été les mêmes que ceux déjà rapportés pour les traitements d’immunothérapie.
  • Dans le résumé 1884MO, l’étude TIDE-A démontre qu’il est sûr d’arrêter le traitement par axitinib pour les patients qui ont répondu au traitement combiné d’avélumab plus axitinib en tant que premier médicament anticancéreux. Une pause dans le traitement par axitinib permet de réduire les effets secondaires tout en conservant la possibilité de reprendre le traitement par axitinib si le cancer reprend sa croissance.

Résumés


Belzutifan pour le traitement du cancer du rein avancé

Les traitements pour les personnes atteintes d’un cancer du rein métastatique ont évolué au cours des dernières années, ce qui a permis d’améliorer considérablement les résultats et la survie des patients. Cependant, malheureusement pour la plupart des patients, leur cancer finit par s’aggraver au fil du temps malgré le traitement.

Des études portant sur les gènes des personnes atteintes d’un cancer du rein ont révélé des mutations dans un gène appelé von Hippel-Lindau (VHL). Il en résulte des niveaux élevés d’une protéine appelée facteur inductible à l’hypoxie, ou HIF-2α, dans le sang de ces patients. Cette protéine provoque des changements dans les cellules cancéreuses qui favorisent la croissance de la tumeur. Un nouveau médicament appelé belzutifan est un comprimé qui bloque l’action du HIF-2α et, par conséquent, la croissance des cellules cancéreuses.

Le belzutifan a été approuvé dans certains pays pour le traitement des personnes atteintes de la maladie de VHL qui développent des tumeurs dans le rein, le cerveau et la moelle épinière, ou le pancréas. Le belzutifan s’est également révélé efficace dans le traitement du cancer du rein avancé.

Lors du congrès de l’ESMO 2023, les résultats de 3 essais cliniques sur le belzutifan pour le traitement du cancer du rein avancé ont été présentés.

résumé LBA87
LA PRISE DE BELZUTIFAN EN ASSOCIATION AVEC LE CABOZANTINIB EST PROMETTEUSE POUR LE TRAITEMENT DU CANCER DU REIN AVANCÉ

Les premiers résultats de l’étude LITESPARK-003 ont montré des résultats prometteurs pour le belzutifan en association avec le cabozantinib en tant que premier médicament anticancéreux (traitement de première intention) pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé et en tant que traitement pour les patients ayant déjà été traités par immunothérapie. Les résultats actualisés de cette étude ont été présentés lors du congrès de l’ESMO.

LITESPARK-003 est une étude de phase 2 portant sur l’innocuité et l’efficacité du belzutifan en association avec le cabozantinib, un comprimé d’inhibiteur de tyrosine kinase (ITK) du récepteur du facteur de croissance de l’endothélial vasculaire (VEGFR), chez des patients atteints d’un cancer du rein à cellules claires. Les patients ont été répartis en deux groupes : le groupe 1 était composé de patients qui n’avaient pas été traités avec des médicaments anticancéreux ; le groupe 2 avait déjà été traité avec deux immunothérapies ou moins.

Le groupe 1 comptait 50 patients. Après un suivi moyen de 2 ans, 6 patients sur 10 ont répondu au traitement et leur cancer a régressé. Un patient a obtenu une réponse complète au traitement et son cancer a disparu. Un peu plus de la moitié des patients ont obtenu une réponse partielle au traitement. Chez plus d’un tiers des patients, le cancer est resté stable. Près de 6 patients sur 10 ont obtenu une réponse au traitement qui a duré 2 ans ou plus. Le délai moyen où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance (survie sans progression) a été d’un peu plus de 2 ans et demi pour les patients du groupe 1. La durée moyenne de survie globale n’a pu être mesurée au cours de la période de suivi.

Près de la moitié des patients (46 %) du groupe 1 ont présenté des effets secondaires graves ou potentiellement mortels. Il n’y a pas eu de décès dans ce groupe de patients.

L’étude se poursuit pour les patients du groupe 1 (patients non traités) afin de recueillir davantage d’informations sur la survie.

Le groupe 2 comptait 52 patients. Après un suivi moyen de plus de 3 ans, un tiers des patients ont répondu au traitement par belzutifan plus cabozantinib et leur cancer a régressé. Deux patients ont obtenu une réponse complète au traitement et leur cancer a disparu. Plus d’un quart des patients ont obtenu une réponse partielle au traitement. Six patients sur 10 présentaient une maladie stable. Plus de la moitié des patients ont eu une réponse au traitement qui a duré plus de 2 ans. Le délai moyen où le traitement n’a plus été efficace et le cancer a repris sa croissance (survie sans progression) était d’un peu plus d’un an pour les patients du groupe 2. La durée de survie globale était supérieure à 2 ans.

Près de deux tiers des patients du groupe 2 ont présenté un effet secondaire grave ou potentiellement mortel. Malheureusement, un patient est décédé d’une insuffisance respiratoire due au traitement combiné.

Les résultats de l’étude LITESPARK-003 démontrent que le belzutifan est prometteur en tant que traitement efficace pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé lorsqu’il est administré en association avec le cabozantinib, à la fois en tant que premier médicament anticancéreux et pour les patients qui ont déjà été traités par immunothérapie.

résumé LBA88
BELZUTIFAN COMPARÉ À L’ÉVÉROLIMUS CHEZ DES PATIENTS ATTEINTS D’UN CANCER DU REIN AVANCÉ À CELLULES CLAIRES ET AYANT ÉTÉ PRÉALABLEMENT TRAITÉ (ÉTUDE LITESPARK-005)

L’étude de phase 3 LITESPARK-005 a porté sur 746 patients atteints d’un cancer du rein avancé. Ils ont été randomisés pour recevoir soit le belzutifan, soit l’évérolimus en comprimé, un inhibiteur de mTOR. Les patients avaient déjà reçu entre 1 et 3 traitements d’immunothérapie ou d’ITK du VEGFR. Les patients ont été suivis pendant plus de 2 ans.

Le délai où le traitement n’a plus été efficace et le cancer a repris sa croissance (survie sans progression) et la réponse au traitement ont été meilleurs avec le belzutifan qu’avec l’évérolimus. La durée de survie a été plus longue pour les patients traités par le belzutifan, bien que cela ne soit pas statistiquement significatif (21 mois contre 18 mois, respectivement). 13 patients (3,5 %) ont obtenu une réponse complète au traitement par le belzutifan et leur cancer a disparu. Aucun patient n’a obtenu une réponse complète avec l’évérolimus. Davantage de patients n’ont pas eu de croissance de leur cancer à 1,5 an avec le belzutifan qu’avec l’évérolimus (22,5 % contre 9,0 %, respectivement).

Près de trois fois plus de patients ont arrêté le traitement en raison d’effets secondaires avec l’évérolimus qu’avec le belzutifan. Le nombre d’effets secondaires graves et potentiellement mortels était similaire pour les deux traitements.

Pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé qui avaient déjà été traités par immunothérapie ou par thérapie ciblée, le belzutifan a augmenté le délai avant que le cancer reprenne sa croissance par rapport à l’évérolimus. En outre, davantage de patients ont répondu au traitement par le belzutifan que par l’évérolimus. Le belzutifan a été relativement bien toléré et aucun nouvel effet secondaire n’a été signalé.

résumé 18810
INNOCUITÉ ET EFFICACITÉ DE DEUX DOSES DE BELZUTIFAN CHEZ DES PATIENTS ATTEINTS D’UN CANCER DU REIN AVANCÉ (ÉTUDE LITESPARK-013)

L’étude de phase 1 sur le belzutifan n’a pas permis de déterminer la dose maximale tolérée par les patients pour le traitement du cancer du rein. L’étude de phase 2 LITESPARK-013 a cherché à utiliser une dose plus élevée de belzutifan pour voir si cela améliorait l’efficacité du médicament anticancéreux tout en s’assurant que le médicament était toléré par les patients.

L’étude a porté sur 154 patients atteints d’un cancer du rein avancé. Les patients avaient reçu jusqu’à trois médicaments anticancéreux, y compris de l’immunothérapie. Les patients ont été répartis de façon aléatoire en deux groupes de traitement : 120 mg de belzutifan en comprimé par jour ou 200 mg de belzutifan en comprimé par jour. Les patients ont été suivis pendant 20 mois.

La réponse au traitement et la survie sans progression ont été similaires pour les comprimés de 120 mg et de 200 mg de belzutifan. Les effets secondaires étaient similaires pour chaque comprimé. Aucun nouvel effet secondaire n’a été rapporté.

Le comprimé de 120 mg de belzutifan a eu une efficacité anticancéreuse similaire à celle du comprimé de 200 mg chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé. Le belzutifan a été relativement bien toléré et aucun nouvel effet secondaire n’a été rapporté. Cette étude démontre que le comprimé de 120 mg pris chaque jour est la dose privilégiée de belzutifan pour le traitement du cancer du rein avancé.

Nouvelles immunothérapies prometteuses pour le traitement du cancer du rein avancé/métastatique
Abstract 18820
UN NOUVEAU TRAITEMENT DE PREMIÈRE INTENTION, LE TORIPALIMAB, POUR LE CANCER DU REIN AVANCÉ (L’ÉTUDE RENOTORCH)

Le cancer du rein avancé/métastatique est souvent traité par une association de médicaments, soit deux perfusions d’immunothérapie (nivolumab et ipilimumab), soit une immunothérapie (avélumab, pembrolizumab ou nivolumab) associée à un comprimé d’ITK du VEGFR (axitinib, lenvatinib ou cabozantinib).

L’étude de phase 3 RENOTORCH examine une nouvelle immunothérapie par perfusion (un anticorps anti-PD-1 appelé toripalimab) combinée à des comprimés d’axitinib et compare cette association à des comprimés de sunitinib pour le traitement du cancer du rein avancé/métastatique.

L’étude a porté sur 421 patients atteints d’un cancer du rein avancé/métastatique à cellules claires non traité et présentant un risque intermédiaire ou élevé. Les patients ont été répartis aléatoirement en deux groupes pour être traités soit par une perfusion de toripalimab une fois toutes les 3 semaines associée à des comprimés d’axitinib, soit par des comprimés de sunitinib seuls.

Les patients ont été suivis en moyenne pendant un peu plus d’un an. L’association toripalimab plus axitinib a augmenté le délai où le traitement n’a plus été efficace et le cancer a repris sa croissance (survie sans progression) par rapport au sunitinib (18 mois contre 9,8 mois, respectivement). Plus de la moitié des patients ont répondu au traitement combiné et leur cancer a régressé, contre moins d’un tiers pour le sunitinib. La durée moyenne de survie globale n’a pas été atteinte pour les patients traités par le traitement combiné et était légèrement supérieure à 2 ans pour le sunitinib.

Environ deux tiers des patients ont signalé des effets secondaires graves ou potentiellement mortels pour chaque traitement, et le nombre de décès était similaire pour chaque traitement. Davantage de patients ont arrêté le traitement en raison des effets secondaires du traitement combiné (14,4 % contre 8,1 %).

L’association d’une nouvelle immunothérapie appelée toripalimab plus axitinib a permis d’obtenir une survie sans progression plus longue et une meilleure réponse au traitement que le sunitinib chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé/métastatique non traité. Les résultats de cette étude soutiennent l’utilisation du toripalimab plus axitinib comme premier traitement du cancer du rein avancé. Cependant, les informations sur la survie globale ne sont pas encore disponibles.

résumé 1883MO
UNE NOUVELLE IMMUNOTHÉRAPIE, VOLRUSTOMIG, POUR LE TRAITEMENT DE PREMIÈRE INTENTION DU CANCER DU REIN AVANCÉ

Il a été démontré que bloquer l’action de la protéine 1 de mort cellulaire programmée (Programmed death, PD-1) et de la protéine 4 des lymphocytes T cytotoxiques (CTLA-4) améliorait la survie des patients atteints d’un cancer du rein avancé. Cependant, les inhibiteurs du CTLA-4, tels que l’ipilimumab, ne sont pas bien tolérés par certains patients. Volrustomig est une immunothérapie qui bloque à la fois le PD-1 et le CTLA-4. Cette étude de phase 1 est la première où le volrustomig est administré à des humains.

Soixante-cinq patients atteints d’un cancer du rein avancé ont été traités par des perfusions de 750 mg ou de 500 mg de volrustomig toutes les 3 semaines jusqu’à ce que leur cancer s’aggrave ou qu’ils ne puissent plus tolérer les effets secondaires.

Pour les deux doses de volrustomig, près de la moitié des patients ont répondu au traitement et leur cancer a régressé. Davantage de patients ont obtenu une réponse complète au traitement et leur cancer a disparu avec la dose plus élevée (3 patients). La durée moyenne de la réponse au traitement a été d’un peu plus d’un an pour la dose plus élevée de volrustomig, contre 8,4 mois pour la dose plus faible. Le délai où le traitement n’a plus été efficace et le cancer a repris sa croissance (survie sans progression) a été légèrement plus long avec la dose plus élevée (près d’un an contre 10 mois).

Près de la moitié des patients ayant reçu la dose plus élevée de volrustomig ont signalé un effet secondaire grave ou potentiellement mortel lié au système immunitaire, contre un quart des patients ayant reçu la dose plus faible. Cependant, près de la moitié des événements n’ont pas nécessité de stéroïdes et presque tous les effets secondaires liés au système immunitaire qui n’ont pas affecté les hormones ont été traités avec succès. On a constaté une augmentation du nombre de cellules T dans le sang aux deux doses, et une plus grande activation des cellules T avec la dose de 750 mg de volrustomig par rapport à la dose de 500 mg.

Volrustomig est une nouvelle immunothérapie qui bloque l’action des protéines PD-1 et CTLA-4 dans les cellules cancéreuses. Cette étude démontre que le volrustomig est efficace comme premier traitement anticancéreux pour le cancer du rein avancé et pour tous les risques de maladie (favorable, intermédiaire et élevé). Les effets secondaires ont été les mêmes que ceux déjà signalés pour les traitements d’immunothérapie. Volrustomig est envisagé comme première option de traitement du cancer du rein avancé en association avec le lenvatinib.

Traitements combinés pour le cancer du rein avancé/métastatique

Dans de nombreux pays, les associations de médicaments anticancéreux d’ITK du VEGFR et d’immunothérapies constituent la norme de soins en tant que premiers traitements anticancéreux pour les patients atteints d’un cancer du rein avancé/métastatique en raison d’une meilleure réponse au traitement, d’une survie sans progression plus longue et d’une durée de survie globale plus longue par rapport au ITK du VEGFR seul. Nous savons que la plupart des effets secondaires de ces combinaisons de médicaments anticancéreux sont dus au ITK du VEGFR.

Les combinaisons de traitements continuent d’être intéressantes. Mais la question reste à savoir quelle est la meilleure combinaison de traitements pour un patient atteint d’un cancer du rein avancé/métastatique.

résumé 1884MO
L’ARRÊT DU TRAITEMENT PAR ITK DU VEGFR ET LA POURSUITE DU TRAITEMENT PAR IMMUNOTHÉRAPIE INFLUENCENT-ILS LA SURVIE DES PATIENTS ATTEINTS D’UN CANCER DU REIN MÉTASTATIQUE TRAITÉS PAR UNE COMBINAISON D’IMMUNOTHÉRAPIE (AVÉLUMAB) ET D’ITK DU VEGFR (AXITINIB) ? (ÉTUDE TIDE-A)

Dans cette étude de phase 2, des patients atteints d’un cancer du rein métastatique ont été traités par la combinaison de perfusions d’avélumab toutes les 2 semaines et de comprimés quotidiens d’axitinib pendant 36 semaines. Après 36 semaines, les patients qui ont répondu au traitement et dont le cancer a diminué ont arrêté l’axitinib et ont continué à recevoir l’avélumab jusqu’à ce que leur cancer reprenne sa croissance (progression de la maladie) ou qu’ils ne puissent plus tolérer les effets secondaires. Si leur cancer s’était aggravé, ils reprenaient l’axitinib pendant 24 semaines. S’ils obtenaient une nouvelle réponse au traitement, l’axitinib était à nouveau arrêté et le traitement par avélumab était poursuivi. Les patients dont la maladie était stable au bout de 36 semaines poursuivaient le traitement jusqu’à ce que leur cancer recommence à se développer ou qu’ils ne supportent plus les effets secondaires.

L’efficacité de ce schéma de traitement a été évaluée chez 75 patients. Près de 4 patients sur 10 ont arrêté le traitement par axitinib à 36 semaines. Trois quarts des patients ont répondu au traitement et leur cancer a régressé, et près d’un cinquième des patients ont vu leur maladie se stabiliser. Le délai où le traitement n’a plus été efficace et le cancer a repris sa croissance a été de près de 2 ans, et pour 7 patients sur 10, le cancer n’a pas progressé pendant au moins 18 mois. La durée moyenne de la première interruption du traitement par axitinib a été de 16 semaines. Sur les 29 patients qui ont arrêté le traitement par axitinib, 9 le sont toujours. Pour les 20 autres patients, le cancer s’est aggravé. Parmi eux, 19 ont repris le traitement par axitinib.

Plus de 9 patients sur 10 ont présenté au moins un effet secondaire au traitement, et 4 sur 10 ont présenté un effet secondaire grave ou potentiellement mortel. Il n’y a eu aucun décès lié au traitement. Un tiers des patients ont signalé des effets secondaires à l’axitinib, et 1 patient sur 10 a signalé des effets secondaires graves ou potentiellement mortels à l’axitinib.

L’étude TIDE-A démontre qu’il est sûr d’arrêter le traitement par axitinib pour les patients qui ont répondu au traitement combiné d’avélumab plus axitinib en tant que premier médicament anticancéreux. Une pause dans le traitement par axitinib permet de réduire les effets secondaires tout en conservant la possibilité de bénéficier du traitement par axitinib si le cancer progresse.


Remerciements:

Editeur: Dr Ravindran Kanesvaran (SG)
Réviseurs médicaux: Dr Eric Jonasch (É.-U.) and Professor Axel Bex (P.-B./R.-U.)
Rédactrice médicale: Dre Sharon Deveson Kell (R.-U.)

Kidney Cancer Canada