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Nouvelle

FAITS SAILLANTS DU CONGRÈS DE L’ESMO 2022

Source: International Kidney Cancer Coalition (IKCC)

 

Le congrès de la European Society for Medical Oncology (ESMO) s’est déroulé en personne (pour la première fois depuis deux ans) ainsi que virtuellement du 9 au 13 septembre 2022. Si vous vous êtes préalablement connecté au site de l’ESMO, vous pouvez y consulter les présentations. L’International Kidney Cancer Coalition (IKCC) a assisté au programme scientifique en vue de se tenir au fait des dernières avancées dans la prise en charge et le traitement des personnes atteintes d’un cancer du rein.

Remarque : Le résumé suivant a été préparé pour le compte de défenseurs des droits des patients et d’organisations de patients du domaine du cancer du rein partout dans le monde. Il a été revu sur le plan médical. Sachez toutefois qu’il contient des informations s’appuyant sur des données publiques transmises durant l’événement et ne se veut pas un document exhaustif ou un avis médical. Les patients doivent consulter leur professionnel de la santé pour ce qui est de leurs propres soins et traitements.

 

LES TRAITEMENTS ADJUVANTS SOUS FORME D’IMMUNOTHÉRAPIE SONT-ILS EFFICACES POUR LES PATIENTS PRÉSENTANT UN RISQUE ÉLEVÉ DE RÉCIDIVE DE LEUR CANCER?

La chirurgie (néphrectomie) représente la norme en matière de soins pour un cancer du rein localisé; cependant, le cancer peut revenir (récidive) à la suite d’une néphrectomie. Le traitement adjuvant consiste en l’administration d’un médicament suivant la chirurgie pour tenter d’empêcher une réapparition du cancer.

Par le passé, des comprimés d’un inhibiteur de la tyrosine kinase (ITK) ciblant les récepteurs du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF), ainsi que des cytokines ont été évalués comme traitements adjuvants contre le cancer du rein. Les avantages de ces traitements varient en fonction des patients et ils comportent des effets secondaires importants. Leur utilisation est donc limitée; de plus, de nombreux patients connaissent une récidive de leur cancer quelque mois ou parfois quelques années suivant le traitement.

 

La combinaison de nivolumab plus ipilimumab comme traitement adjuvant permet-elle de réduire la possibilité du retour d’un cancer du rein localisé comportant un risque élevé de récidive à la suite d’une chirurgie?

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Dans un récent essai clinique de phase 3 (CheckMate 914), le nivolumab a été évalué en combinaison avec l’ipilimumab comme traitement adjuvant chez les personnes atteintes d’un cancer du rein localisé. Au total, 816 personnes ont participé à cette étude, chacune ayant récemment subi un retrait total ou partiel de leur rein et présentant un risque intermédiaire ou élevé de récidive de leur cancer.

Les patients ont été choisis au hasard pour recevoir soit un traitement combiné de nivolumab plus ipilimumab, soit un placebo (une perfusion ne contenant aucun médicament actif). Les résultats ont démontré que le traitement par nivolumab plus ipilimumab n’était pas plus efficace que le placebo à prévenir la réapparition du cancer (survie sans récidive) et n’améliorait pas la survie globale comparativement au placebo. Les patients ayant reçu le nivolumab plus ipilimumab ont connu sensiblement plus d’effets secondaires. En outre, il s’agit d’un traitement coûteux. L’innocuité du nivolumab plus ipilimumab était semblable à celle rapportée par d’autres essais cliniques.

L’étude se poursuit en se penchant sur l’utilisation du nivolumab seul en comparaison à un placebo.

 

L’atézolizumab est-il efficace comme traitement adjuvant chez les patients atteints d’un cancer du rein localisé et présentant un risque accru de récidive à la suite d’une chirurgie?

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IMmotion010 est une étude randomisée de phase 3 comparant l’atézolizumab à un placebo. L’étude est à double insu, ce qui signifie que le médecin et le patient ignorent tous deux quel traitement reçoit le patient. L’efficacité de l’atézolizumab a été évaluée en tant que traitement adjuvant chez des patients atteints d’un cancer du rein localisé et présentant un risque accru de récidive à la suite d’une chirurgie.

Les 778 patients ont reçu toutes les 3 semaines pendant un an des perfusions d’atézolizumab ou un placebo. La durée moyenne du suivi était d’un peu plus de 3 ans et demi. La survie moyenne sans récidive était de près de 5 ans (57,2 mois) chez les patients recevant l’atézolizumab et d’un peu plus de 4 ans (49,5 mois) chez les patients recevant un placebo. Cette différence n’a pas été jugée statistiquement significative, ce qui signifie que l’étude n’a pas permis de mettre en évidence un ralentissement dans la récidive du cancer chez le groupe de participants traités par atézolizumab.

Des effets secondaires graves ou mettant la vie en danger se sont manifestés chez 27 % des patients recevant l’atézolizumab et chez 21 % des patients recevant le placebo. Le taux de décès était inférieur à 1 % dans chaque groupe, aucun décès n’étant lié au traitement.

En conclusion, l’atézolizumab comme traitement adjuvant n’a pas retardé de manière significative le retour du cancer comparativement au placebo à la suite d’une chirurgie pour un cancer du rein localisé.

 

L’utilisation du nivolumab avant et après la chirurgie peut-elle prévenir la récidive du cancer du rein chez les patients à risque élevé?

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Dans le cadre de cette étude randomisée de phase 3, l’on a administré le nivolumab à des patients présentant un cancer du rein localisé à risque élevé afin de stimuler leur système immunitaire avant la chirurgie (traitement néoadjuvant), puis comme traitement adjuvant à la suite de la chirurgie. Cette approche a été comparée à la chirurgie seule.

Les 819 patients inscrits à l’étude ont été répartis en deux groupes. Les patients du groupe de traitement ont reçu une dose de nivolumab 4 semaines avant la chirurgie, suivie d’une dose toutes les 4 semaines après la chirurgie, pour un total de 9 doses. Les patients du groupe témoin ont subi une chirurgie et ont été suivis à titre d’observation.

La survie sans récidive était semblable chez les deux groupes de patients; l’étude a donc été interrompue prématurément en raison de son manque d’efficacité. Les durées moyennes de survie sans récidive et de survie globale n’ont pas été atteintes, mais les données étaient semblables chez les deux groupes de patients. Des effets secondaires graves ou mettant la vie en danger ont été signalés par 20 % des patients traités par nivolumab, en comparaison à 6 % de ceux du groupe témoin.

Dans le cadre de cette étude, le nivolumab administré avant et après la chirurgie n’a pas amélioré la survie sans récidive chez les patients atteints d’un cancer du rein qui présentent un risque élevé de récidive de leur cancer.

 

NOUVEAUX TRAITEMENTS COMBINÉS POUR LE CANCER DU REIN

 

Le traitement par bempegaldesleukin plus nivolumab est-il plus efficace que les comprimés de ITK VEGF chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé et n’ayant reçu aucun traitement précédent?

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Malgré les progrès réalisés depuis les quelques dernières années relativement aux traitements de première intention du cancer du rein avancé, de nouveaux traitements se profilent toujours à l’horizon. Cette étude s’est penchée sur un nouveau médicament du nom de bempegaldesleukin utilisé en combinaison avec le nivolumab pour le traitement des patients atteints d’un cancer du rein avancé. Les patients appartenant à tout groupe de risque (faible, intermédiaire ou élevé) et inscrits à l’International Metastatic Renal Carcinoma Database Consortium (IMDC) ont été admis à cette étude, de même que les patients aux prises avec certaines incapacités dans leur quotidien (score de Karnofsky de 70). La bempegaldesleukin est une forme modifiée d’une cytokine que l’on appelle interleukine 2. Les modifications changent la façon dont l’interleukine 2 se lie aux cellules, c’est-à-dire qu’elle se lie de façon préférentielle à un certain récepteur à la surface des cellules.

PIVOT-09 est un essai randomisé de phase 3 qui compare le traitement par bempegaldesleukin en combinaison avec le nivolumab à un traitement par comprimés de ITK VEGF (thérapie ciblée), chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé ou métastatique n’ayant reçu aucun traitement précédent.

Un total de 623 patients ont été inscrits à l’étude et répartis en deux groupes égaux pour être traités soit par une perfusion de bempegaldesleukin plus nivolumab toutes les 3 semaines, soit par comprimés de ITK VEGF (sunitinib ou cabozantinib).

Après une durée de suivi moyenne de 15,5 mois, 23 % des patients du groupe recevant la bempegaldesleukin plus nivolumab ont répondu au traitement en connaissant une réduction de leur cancer comparativement à 30,6 % des patients du groupe du traitement par ITK. La durée moyenne de survie globale était de 29 mois chez les patients du groupe de traitement combiné, mais aucune n’a été atteinte chez le groupe du traitement par ITK, ce qui montre que le traitement expérimental n’est pas supérieur au traitement par ITK standard.

Les effets secondaires les plus courants observés chez le groupe recevant la bempegaldesleukin plus nivolumab étaient une température élevée, des démangeaisons de la peau, une sensation de malaise (nausées), des taux de globules blancs supérieurs à la normale, une glande thyroïde hyperactive, des éruptions cutanées et des douleurs articulaires. Plus d’un quart des patients ont présenté des effets secondaires graves ou mettant la vie en danger et 3 patients sont décédés.

Dans cette étude menée auprès de patients non précédemment traités pour un cancer du rein avancé ou métastatique, le traitement combiné de bempegaldesleukin plus nivolumab n’a pas amélioré la survie comparativement au traitement par ITK.

 

L’éfficacité d’une trithérapie, cabozantinib, nivolumab et ipilimumab, chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé à risque élevé non précédemment traité

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Le cabozantinib, un type de comprimé de ITK VEGF (thérapie ciblée) agit en bloquant plusieurs types de récepteurs à la surface des cellules, notamment les kinases MET, VEGF et TAM. Il peut également renforcer l’action des médicaments d’immunothérapie. Les traitements combinés de cabozantinib plus nivolumab et d’ipilimumab plus nivolumab sont tous deux utilisés dans plusieurs pays comme premier traitement chez les personnes atteintes d’un cancer du rein avancé, en particulier d’un cancer à risque intermédiaire ou élevé, tel que défini par certains facteurs simples, notamment un faible taux de globules rouges, et le temps écoulé entre le diagnostic et la nécessité d’un traitement pour leur cancer.

COSMIC-313 est la première étude à ajouter le cabozantinib à la combinaison nivolumab plus ipilimumab, deux médicaments immunostimulants administrés par voie intraveineuse, et à comparer ce traitement à la combinaison d’ipilimumab plus nivolumab pour le traitement des personnes atteintes d’un cancer du rein avancé à risque intermédiaire ou élevé.

Un total de 855 patients ont été évalués dans cette étude de phase 3. Les patients ont été répartis au hasard pour recevoir soit un traitement par nivolumab, ipilimumab et cabozantinib, soit un traitement par nivolumab, ipilimumab et placebo. L’étude était à double insu, ce qui signifie que le médecin et le patient ignoraient tous deux quel traitement recevait chaque patient. Tous les patients étaient atteints d’un cancer du rein à cellules claires, à risque intermédiaire ou élevé.

Les résultats préliminaires de l’essai clinique ont été publiés. Ils démontrent que l’ajout du cabozantinib à la combinaison de nivolumab plus ipilimumab a réussi à prolonger la durée de l’effet du traitement, c’est-à-dire le temps écoulé avant que le cancer recommence à croître (survie sans progression). La survie moyenne sans progression n’a pas été atteinte avec la trithérapie, mais elle était d’un peu plus de 11 mois avec la combinaison d’ipilimumab plus nivolumab.

L’on n’a pas indiqué si la combinaison de trois médicaments a augmenté la durée de survie globale comparativement à la combinaison de nivolumab plus ipilimumab — l’essai se poursuit encore pour recueillir ces renseignements. Le cancer a été réduit chez 43 % des patients traités par la trithérapie, en comparaison à 36 % des patients traités par la combinaison d’ipilimumab plus nivolumab. Seulement 3 % des patients dans l’un et l’autre des groupes ont vu leur maladie disparaître complètement, un taux désespérément faible.

Des effets secondaires graves ou mettant la vie en danger ont été signalés par 73 % des patients à la suite d’une trithérapie et par 41 % de ceux suivant le traitement par ipilimumab plus nivolumab, une inflammation du foie s’étant développée chez un plus grand nombre de patients ayant reçu la trithérapie. Il y a eu 3 décès (1 %) liés au traitement dans chaque groupe. 12 % et 5 % des patients du groupe de la trithérapie et du groupe de l’ipilimumab plus nivolumab, respectivement, ont abandonné le traitement.

Pour résumer, la trithérapie cabozantinib, ipilimumab et nivolumab a réussi à prolonger la durée de l’effet du traitement (temps écoulé avant que le cancer recommence à croître), en comparaison à celle de la combinaison d’ipilimumab plus nivolumab, chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé non précédemment traité et présentant un risque intermédiaire ou élevé. Cependant, à l’heure actuelle, nous ignorons si la trithérapie améliore la survie. Nous constatons également un faible pourcentage de patients connaissant une disparition complète de leur maladie, ainsi qu’un taux élevé de toxicité. Nous avons besoin de davantage de temps et d’informations pour déterminer si cette combinaison de trois médicaments devrait être considérée comme un régime de traitement préconisé.

 

EXAMEN DE DIFFÉRENTS SCHÉMAS DE TRAITEMENT — ITK ET IMMUNOTHÉRAPIE

 

Les traitements par nivolumab, ainsi que par nivolumab plus ipilimumab pour le cancer du rein métastatique peuvent-ils être personnalisés?

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Si le cancer du rein se propage (devient métastatique), certains médicaments peuvent aider à contrôler le cancer afin de prolonger la vie et d’atténuer les symptômes qu’il occasionne. Au cours de la dernière décennie, les principaux traitements consistaient de comprimés d’un inhibiteur de la tyrosine kinase (ITK) qui bloque l’apport sanguin à la tumeur afin d’empêcher la croissance du cancer. Ces quelques dernières années, la recherche a montré que les immunothérapies visant à stimuler le système immunitaire du patient pour se défendre contre le cancer s’avèrent efficaces chez certaines personnes.

Deux des premiers médicaments d’immunothérapie qui ont été approuvés sont le nivolumab et l’ipilimumab. Ils sont administrés en combinaison toutes les 3 semaines pendant 3 mois (4 traitements) sous forme de perfusion. Si une réponse positive est obtenue, ce traitement est suivi d’une perfusion de nivolumab pendant un maximum de 2 ans.

L’étude TITAN-RCC visait à déterminer si une approche plus personnalisée pouvait améliorer les résultats cliniques et l’expérience des personnes traitées par immunothérapie. Les patients ont entrepris un traitement par nivolumab seul, puis ont reçu une combinaison de nivolumab plus ipilimumab au besoin pour contrôler le cancer.

Un total de 207 patients atteints d’un cancer du rein métastatique à risque intermédiaire ou élevé ont été inscrits à l’étude. Environ la moitié de ces personnes n’avaient pas reçu de traitement précédent; l’autre moitié avait été traitée au moyen de comprimés de ITK. Les patients ont commencé par recevoir des perfusions de nivolumab toutes les 2 semaines. Après 16 semaines, les patients dont la maladie était stable ou dont le cancer s’était aggravé (qui n’avait pas répondu au traitement) ont été traités par la combinaison d’ipilimumab plus nivolumab (de 2 à 4 doses). Les patients obtenant une réponse au moyen du nivolumab seul ont continué à recevoir le nivolumab, mais pouvaient recevoir la combinaison si leur cancer s’aggravait.

Parmi les personnes qui n’avaient pas été traitées auparavant, 28 % ont répondu au nivolumab seul en connaissant une réduction de leur cancer. Du groupe de personnes ayant reçu un traitement par ITK avant l’étude, 18 % ont répondu au nivolumab seul.

Tout au long de l’étude, 44 % des patients non traités précédemment et 53 % des patients traités précédemment ont vu l’ipilimumab ajouté à leur traitement puisque leur cancer s’était aggravé. Après un suivi moyen de près de 16 mois, 36 % des patients qui n’avaient pas été traités auparavant ont connu une réduction de leur cancer, comparativement à 32 % des patients qui avaient été traités par des comprimés de ITK avant l’étude. Chez les patients non traités antérieurement, la durée moyenne de l’effet du traitement (temps écoulé avant que le cancer recommence à croître) était de 6,3 mois et, chez les patients traités précédemment, elle était de 3,7 mois. La durée de survie globale était de 32 mois et de 25,9 mois, respectivement.

Cette étude démontre que l’ajout d’ipilimumab de façon différée suivant un traitement par nivolumab stimule modestement la réduction du cancer et augmente le temps écoulé avant la progression de la maladie comparativement au nivolumab seul. Le cancer a également répondu au traitement combiné suivant son aggravation pendant le traitement d’entretien par nivolumab. Cependant, l’efficacité globale de cette approche personnalisée semble être inférieure à celle du traitement combiné d’ipilimumab plus nivolumab de première intention et n’est donc pas recommandée.

 

Mise à jour sur l’étude portant sur l’utilisation de la combinaison de lenvatinib plus pembrolizumab en comparaison au sunitinib chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé

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Les résultats de l’étude CLEAR de phase 3 révèlent que le lenvatinib (un comprimé de ITK VEGF) utilisé conjointement avec le pembrolizumab (une immunothérapie par perfusion) prolonge la survie et réduit le cancer comparativement au sunitinib, lorsqu’utilisé chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé n’ayant pas reçu de traitement précédent. Nous vous présentons une mise à jour sur les patients qui ont terminé 2 ans d’un traitement par pembrolizumab plus lenvatinib pour ensuite poursuivre un traitement par lenvatinib seul.

L’étude comptait 1 069 patients, répartis en trois groupes : un groupe traité par lenvatinib plus pembrolizumab, un deuxième par lenvatinib plus évérolimus, et un troisième par sunitinib. Les patients ont été suivis pendant près de 3 ans.

Chez les patients traités par lenvatinib plus pembrolizumab, la durée de l’effet du traitement, c’est-à-dire le temps écoulé avant que le cancer recommence à croître (survie sans progression), était de près de 2 ans, contre 9,2 mois pour le sunitinib. La durée de la réponse au traitement était plus longue chez les patients prenant la combinaison de lenvatinib plus pembrolizumab (26 mois) comparativement à ceux prenant le sunitinib (14,7 mois).

La plupart des patients ayant terminé 2 ans du traitement par pembrolizumab plus lenvatinib étaient atteints d’un cancer du rein à risque intermédiaire ou élevé. La durée de survie globale des patients ayant terminé 2 ans du traitement combiné était de 3 ans. Parmi ces patients, 68 % ont présenté des effets secondaires liés au traitement et étaient plus susceptibles de subir une réduction de leur dose de traitement (environ deux tiers des patients) en comparaison aux patients du groupe du sunitinib (environ la moitié des patients). Cependant, les effets secondaires découlant de chaque traitement n’étaient pas inattendus et étaient gérables.

71 % des patients ont répondu au traitement par lenvatinib plus pembrolizumab et ont connu une réduction de leur cancer, comparativement à 36,1 % des patients prenant le sunitinib. 17,2 % des patients recevant le traitement combiné ont vu leur tumeur disparaître complètement, contre 4,2 % de ceux recevant le sunitinib. La durée médiane de la réponse était de 26 mois au moyen de la combinaison de lenvatinib plus pembrolizumab, contre 14,7 mois avec le sunitinib.

La combinaison de lenvatinib plus pembrolizumab continue de montrer une meilleure réduction de la tumeur, un délai dans la croissance du cancer et une meilleure survie globale par rapport au sunitinib. Une grande partie des patients recevant le traitement combiné ont terminé 2 ans de traitement et ont poursuivi avec un traitement par lenvatinib, ce dernier continuant d’offrir un avantage clinique. Les résultats appuient la puissance du traitement combiné de lenvatinib plus pembrolizumab chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé non traité précédemment. Cependant, cette combinaison présente également plusieurs effets secondaires — le patient et l’équipe soignante doivent collaborer étroitement pour veiller à effectuer, comme il convient, des pauses de traitement et des réductions de dose en vue de maintenir une bonne qualité de vie chez le patient.

 

BIOMARQUEURS POTENTIELS POUR LE TRAITEMENT DU CANCER DU REIN

Jusqu’à 1/3 des cas de cancer du rein sont diagnostiqués lorsque le cancer s’est déjà propagé à d’autres tissus et organes (stade 4). Les patients atteints d’un cancer du rein de stade 4 ou métastatique obtiennent de mauvais résultats cliniques, et moins de la moitié d’entre eux survivront pendant 5 ans. Les médecins ont besoin d’un moyen d’évaluer l’efficacité des médicaments contre le cancer du rein métastatique et de suivre l’évolution de la maladie.

Les biomarqueurs sont des substances naturellement présentes dans l’organisme qui peuvent être utilisées pour évaluer l’évolution d’une maladie ou d’un processus de l’organisme. Les biomarqueurs peuvent être des biomarqueurs liquides présents dans le sang, des biomarqueurs génétiques ou des biomarqueurs tissulaires présents dans les tissus tumoraux. Ils peuvent être utilisés pour évaluer la réponse de la maladie au traitement. Ils peuvent également être utilisés pour surveiller l’état de la maladie au fil du temps et prédire la récidive ou la progression.

 

Biomarqueurs tumoraux permettant de prédire l’efficacité du nivolumab avec ou sans ipilimumab chez les patients atteints d’un cancer du rein métastatique n’ayant reçu aucun traitement précédent

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L’essai BIONIKK de phase 2 a récemment permis de découvrir des biomarqueurs génétiques potentiellement liés à une meilleure réponse au traitement au moyen d’une immunothérapie par perfusion et des comprimés de ITK VEGF chez des patients atteints d’un cancer du rein métastatique non traité précédemment. Cette étude a également cerné des biomarqueurs liés à l’efficacité du nivolumab avec ou sans ipilimumab — il s’agit de biomarqueurs immunitaires provenant d’échantillons de tissus tumoraux.

Les chercheurs ont examiné des échantillons de tissu tumoral pour y déceler les principales cellules immunitaires, telles que les cellules T, les cellules B, les structures lymphoïdes tertiaires, ainsi que des biomarqueurs de l’activité immunitaire appelés cellules Ki67+PD1+.

Des échantillons de tumeurs ont été prélevés chez 160 patients atteints d’un cancer du rein métastatique. Chez les patients traités par nivolumab, plus de deux structures lymphoïdes tertiaires ont été associées à une meilleure réponse au traitement, à une durée accrue de l’effet du traitement (temps écoulé avant que le cancer recommence à croître) et à une progression moins précoce du cancer.

Chez les patients traités par nivolumab plus ipilimumab, encore une fois, plus de deux structures lymphoïdes tertiaires indiquaient une meilleure réponse au traitement. Un plus grand nombre de cellules Ki67+PD1+ était associé à une durée accrue de l’effet du traitement (temps écoulé avant que le cancer recommence à croître) ainsi qu’à une progression moins précoce du cancer.

En combinant ces deux biomarqueurs (structures lymphoïdes tertiaires et cellules Ki67+PD1+), les chercheurs ont pu cerner les patients présentant à la fois des taux de réponse élevés (80 % contre 43 %) et une progression moins précoce de leur cancer (5 % contre 36 %).

Cette étude randomisée sur les biomarqueurs a montré que le nombre de structures lymphoïdes tertiaires (lequel est semblable à celui trouvé dans les nœuds lymphatiques d’une personne non atteinte d’un cancer du rein) et la quantité de cellules Ki67+PD1+ sont susceptibles de prédire l’efficacité du nivolumab avec ou sans ipilimumab chez les patients atteints d’un cancer du rein métastatique non traité précédemment. La combinaison de ces biomarqueurs aide les chercheurs à cerner les patients dont les résultats sont améliorés par le nivolumab et l’ipilimumab.

 

Changements exercés sur les bactéries intestinales lors de thérapies standard pour le cancer du rein métastatique

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Les bactéries intestinales jouent un rôle essentiel dans le développement de l’immunité contre les maladies et pourraient être en mesure de contrôler la réponse immunitaire amorcée par l’immunothérapie chez les personnes atteintes d’un cancer. Cette étude a examiné le risque de cancer du rein (faible, intermédiaire ou élevé) en ce qui concerne l’état des bactéries intestinales à la suite d’un traitement par comprimés de ITK et les changements exercés sur les bactéries intestinales lors d’une immunothérapie par perfusion et d’un traitement par ITK.

Des échantillons de selles ont été prélevés de personnes atteintes d’un cancer du rein métastatique qui avaient entrepris un traitement par immunothérapie ou par ITK en guise de premier ou de deuxième traitement, ou de traitement ultérieur. Des échantillons de selles ont été prélevés avant et pendant le traitement (dans les 1, 3, 6 et 12 mois suivant le début du traitement).

L’étude s’est penchée sur 127 patients. 48 % des patients suivant un traitement par ITK ont répondu au traitement et ont connu une réduction de leur cancer. Cependant, plus de la moitié de ces patients ont développé une diarrhée. 31 % des patients suivant une immunothérapie ont répondu au traitement. Dans l’ensemble, les chercheurs ont noté des différences entre les groupes de traitement relativement aux types de bactéries présentes dans l’intestin.

Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont conclu que, contrairement à un traitement par immunothérapie, un traitement par ITK provoquait une augmentation des bactéries intestinales nocives, malgré le succès du traitement. Les ITK ont augmenté les types de bactéries liées au développement du cancer, à la perte de poids, à la perte de masse musculaire et à l’inflammation. Ce phénomène pourrait être expliqué par une toxicité intestinale. Ces données peuvent influencer la prise de décision concernant le premier traitement et la séquence ultérieure des traitements contre le cancer du rein métastatique.

 

MISE À JOUR SUR LE TRAITEMENT CONTRE LA MALADIE DE VON HIPPEL-LINDAU

 

Belzutifan pour les tumeurs de von Hippel-Lindau (VHL) : suivi de 3 ans

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Les cancers du rein présentent fréquemment des mutations du gène von Hippel-Lindau (VHL), lesquelles occasionnent des niveaux élevés d’une protéine appelée facteur inductible par l’hypoxie, ou HIF-2α. Cela provoque de nombreux changements dans les cellules cancéreuses et leur environnement, favorisant la croissance de la tumeur. Le nouvel inhibiteur du facteur inductible par l’hypoxie 2α (HIF-2α), le belzutifan, bloque l’action du HIF-2α.

Le belzutifan est le premier inhibiteur oral du HIF-2α approuvé chez les patients atteints de la maladie de VHL qui nécessitent un traitement pour un cancer du rein connexe, un hémangioblastome du SNC ou une tumeur neuroendocrine du pancréas (TNEp) qui ne nécessite aucune chirurgie immédiate. Cette étude consiste d’un suivi de plus de 3 ans dans le cadre de l’étude LITESPARK-004 de phase 2.

Les personnes présentant un gène VHL muté accompagné d’une ou plusieurs tumeurs cancéreuses du rein ne s’étant pas propagées à l’extérieur du rein ont été incluses dans l’étude. Aucune des tumeurs ne nécessitait une chirurgie immédiate et aucun des patients n’avait été traité auparavant.

Un total de 61 patients ont participé à l’étude. À la suite du suivi de 3 ans, 38 patients (62 %) ont poursuivi le traitement. L’arrêt du traitement était principalement en fonction de la décision du patient (18 %) et de la progression de la maladie (10 %). Parmi les 61 patients atteints d’une tumeur rénale, 63 % ont répondu au traitement et ont connu une réduction de leur tumeur. Le temps moyen du rétrécissement de la tumeur était d’un peu plus de 11 mois. Les autres tumeurs non liées au cancer du rein ont également continué à afficher une très bonne réponse au traitement.

Des effets secondaires graves ont été signalés par 18 % des patients. Un faible taux de globules rouges (anémie) était l’effet secondaire le plus courant (11 %). Aucun effet secondaire mettant la vie en danger, ni aucun décès, ni aucun nouvel effet secondaire n’ont été signalés au cours de cette période de suivi additionnelle.

Un suivi moyen de plus de 3 ans démontre que le belzutifan demeure un traitement efficace qui présente des réponses durables chez les patients atteints de la maladie de VHL. Le belzutifan était bien toléré et les effets secondaires étaient gérables.

 

PRÉSENTATIONS PAR AFFICHE
  • 1474P:L’objectif principal de cette étude était d’examiner le rôle d’un biomarqueur portant le nom de récepteur PD-L1 en vue de prédire les résultats cliniques des patients atteints d’un cancer du rein métastatique et traités uniquement au moyen de comprimés de ITK VEGF. Le tissu tumoral de 242 patients a été analysé afin d’y déceler le récepteur PD-L1. La durée moyenne de survie globale des patients présentant des niveaux élevés du récepteur PD-L1 était de 14,5 mois, et de 9,7 mois chez les patients présentant de faibles niveaux de ce récepteur. Ce résultat était plus évident chez les patients présentant un cancer du rein à faible risque et dont la durée moyenne de survie globale était supérieure à 3 ans. Cette étude suggère que le récepteur PD-L1 présent dans le tissu tumoral peut être utilisé pour prédire la survie des patients atteints d’un cancer du rein métastatique.
  • 1464P: Cette étude observationnelle a examiné l’effet d’une insuffisance rénale sur l’utilisation d’immunothérapies pour le traitement du cancer du rein métastatique dans le monde réel. Plus de trois quarts des 1 059 patients atteints d’un cancer du rein et aux prises avec une insuffisance rénale ont été traités par une combinaison d’ipilimumab plus nivolumab, tandis que les autres ont reçu un comprimé de ITK VEGF en guise de premier traitement. L’étude a montré qu’une insuffisance rénale ne réduit pas l’efficacité des traitements d’immunothérapie combinés administrés comme traitement de première intention contre le cancer du rein métastatique. Les médecins ne devraient pas restreindre l’accès à ces traitements en présence d’une fonction rénale réduite, ce qui est important pour les patients ayant subi une néphrectomie.
  • 1457P:Les patients présentant des métastases cérébrales issues de la propagation d’un cancer du rein obtiennent souvent de mauvais résultats. Cette étude a examiné des données réelles du Royaume-Uni provenant de patients aux prises avec des métastases cérébrales issues d’un cancer du rein. Le nombre de personnes atteintes de métastases cérébrales a été quantifié et le taux de survie de celles-ci a été déterminé. En tout, 1 173 patients atteints d’un cancer du rein ont été étudiés. Parmi eux, 154 souffraient de métastases cérébrales (13,1 %), dont 80 % ne présentaient aucun symptôme. Cette étude a décelé des métastases cérébrales chez un plus grand nombre des patients étudiés que ce à quoi l’on s’attendait au départ. De plus, la durée de survie globale des patients ayant reçu un traitement par immunothérapie avant le diagnostic de métastases cérébrales était plus longue que celle des patients ayant reçu un traitement à la suite d’un diagnostic de métastases cérébrales ou n’ayant pas subi d’immunothérapie. Les chercheurs recommandent l’utilisation d’une immunothérapie comme premier traitement à la suite d’une chirurgie et des scintigraphies cérébrales de routine pour améliorer la survie. Cette approche pourrait s’avérer importante pour les cas à risque élevé.
  • 1458P:Cette étude a examiné le lien entre la qualité de vie liée à la santé et les résultats cliniques chez les patients atteints d’un cancer du rein métastatique. La recherche s’est appuyée sur les données de l’étude CheckMate 9ER. Les patients ont été répartis aléatoirement pour recevoir soit le nivolumab plus cabozantinib, soit le sunitinib. On a constaté une association positive entre la qualité de vie liée à la santé et la durée de survie globale, ainsi que la durée de l’effet du traitement (temps écoulé avant que le cancer recommence à croître) et le taux de réponse (degré de réduction de la taille du cancer). Les patients ont continué à signaler une meilleure qualité de vie par suite du traitement combiné par rapport au sunitinib, et ce, peu importe les effets secondaires. Les résultats signalés par les patients peuvent être utiles pour décrire l’expérience du patient au cours d’un essai clinique et pour prédire les résultats cliniques dans la pratique clinique courante. Voilà un exemple de la pertinence des soins axés sur le patient.
  • 1453P: Cette affiche a présenté une mise à jour sur les résultats d’une petite étude de phase 2 en cours, étudiant l’innocuité et l’efficacité du belzutifan en combinaison avec le cabozantinib chez des patients atteints d’un cancer du rein qui avaient été précédemment traités par immunothérapie ou qui n’avaient pas été traités. L’étude comptait 52 patients, qui ont été suivis en moyenne pendant un peu plus de deux ans. Le belzutifan plus cabozantinib a continué à montrer une activité anticancéreuse prometteuse chez les patients atteints d’un cancer du rein métastatique qui avaient été précédemment traités. Le traitement combiné de belzutifan plus cabozantinib est sûr, il n’a pas occasionné d’effets secondaires mettant la vie en danger et on lui a attribué un seul décès. Cependant, ces données ne diffèrent que légèrement d’une plus ancienne étude ayant étudié le belzutifan seul dans une population semblable de patients (Choueiri et Jonasch, Lancet Oncology 2021). Il est important de considérer le compromis entre l’efficacité potentiellement accrue d’un traitement combiné et les toxicités physique et financière associées à la prise simultanée de plusieurs médicaments.
  • 1461P:Cette étude a porté sur le premier traitement administré aux patients atteints d’un sous-type de cancer du rein appelé carcinome à cellules rénales à translocation de la famille MiT. Il s’agit d’un cancer agressif avec très peu d’options de traitement. Les 56 patients inscrits à l’étude ont reçu une immunothérapie comme premier traitement. Ils ont été suivis pendant un peu plus de 2 ans. La durée moyenne de survie globale était de 13,5 mois pour les patients recevant une immunothérapie, comparativement à 3 ans pour les patients n’ayant pas reçu d’immunothérapie. Cette étude indique que certains patients atteints d’un cancer rénal à translocation ne bénéficient pas d’une immunothérapie en tant que premier traitement. L’étude met en évidence les mauvaises perspectives pour les patients atteints de ce sous-type de cancer du rein et ses résultats aident également à personnaliser le traitement de ce type de patients.
  • 1471P:Cette étude a recherché un biomarqueur appelé molécule KIM-1 (Kidney Injury Molecule-1) dans le sang pour déterminer si celui-ci peut aider à évaluer le risque de chirurgie chez les patients présentant une masse rénale. La détection de la KIM-1 dans le sang avant une chirurgie a permis de déterminer si les masses rénales étaient bénignes ou malignes. Chez les patients atteints d’un cancer du rein, des taux élevés de KIM-1 avant la chirurgie étaient associés à de plus faibles taux de survie. Les taux sanguins de KIM-1 pourraient être utiles dans le diagnostic du cancer du rein, seuls ou en combinaison avec d’autres biomarqueurs. D’autres travaux sont en cours et une vérification externe de ces résultats est nécessaire pour confirmer ces conclusions.

 


REMERCIEMENTS:

Editeur:
Dr Stenio Zequi (BR)

Réviseurs médicaux:
Dre Rachel Giles (P.-B.)
Dr Michael Jewett (CA)
Dr Eric Jonasch (É.-U.)

Rédactrice médicale
Dre Sharon Deveson Kell (R.-U.)

Kidney Cancer Canada