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Troubles héréditaires qui augmentent le risque de cancer du rein

Certaines maladies ou syndromes hérités peuvent accroître le risque de développer le cancer du rein. Ces maladies sont généralement appelées syndromes du cancer du rein héréditaire. Plusieurs de ces maladies sont liées à un type particulier de cancer du rein et elles peuvent aussi être accompagnées d’autres problèmes de santé qui pourraient exiger des tests réguliers ou des traitements distincts. Normalement, lorsqu’un des deux parents est porteur d’une mutation génétique, il a 50% de chance de la transmettre à ses enfants.

Les personnes qui présentent ces syndromes développeront souvent un cancer du rein à un plus jeune âge que la normale.

 

Les principaux syndromes héréditaires qui augementent le risque de développer un cancer du rein sont décrits ci-dessous:

 

 

SYNDROME DE VON HIPPEL-LINDAU (VHL)

Le plus connu des syndromes héréditaires du cancer du rein est celui de von Hippell-Lindau. Le VHL est une maladie héréditaire rare qui se retrouve dans certaines familles. Il est causé par la mutation d’un gène appelé le gène VHL. La maladie de VHL cause la formation de kystes (petits sacs emplis de fluides) ou de tumeurs qui peuvent se situer dans les yeux, le cerveau, la colonne vertébrale, l’oreille interne, les poumons, le foie, le pancréas, les voies génitales, les reins ou la glande surrénale. Les tumeurs peuvent être bénignes (non cancéreuses), mais certaines peuvent se transformer en cancer.

Le VHL augmente le risque de développer des kystes rénaux et le cancer du rein. Le plus souvent, le type de cancer du rein développé par les personnes qui ont le VHL est à cellules claires. Entre 35 % et 75 % des personnes atteintes du syndrome de VHL développeront un cancer du rein à cellules claires. Ces patients peuvent présenter des centaines de tumeurs rénales (tumeurs multifocales) susceptibles de se situer dans les deux reins (tumeurs bilatérales). Le diagnostic de cancer du rein des personnes atteintes du syndrome de VHL se pose en moyenne vers l’âge de 40 ans. Par contre, les tests de dépistage du cancer du rein chez ces personnes commencent à un très jeune âge. Les tumeurs sont traitées par chirurgie (néphrectomie partielle) ou par un traitement ablatif dès qu’elles mesurent plus de 3 cm.

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SCLÉROSE TUBÉREUSE COMPLEXE (STC)

La sclérose tubéreuse complexe est une affection génétique héréditaire qui provoque la formation de tumeurs dans plusieurs organes différents, dont les principaux sont le cerveau, les reins, le cœur, les yeux, les poumons et la peau. Bien que ces tumeurs soient généralement bénignes (non cancéreuses) elles peuvent tout de même poser problème. La STC est causée par des mutations dans les gènes appelés TSC1 et TSC2; une mutation dans l’un ou l’autre de ces deux gènes peut déclencher la STC. Environ un tiers des patients affectés par la STC l’ont héritée d’un parent qui présente le syndrome.

La STC peut causer la formation de kystes bénins, ressemblant à des petits sacs remplis de fluides, dans le rein ou de tumeurs rénales bénignes composées de vaisseaux sanguins, de cellules musculaires lisses et de cellules graisseuses appelées angiomyolipomes (AML) rénaux. Ces kystes peuvent atteindre une assez grande taille et affecter la fonction rénale. Les angiomyolipomes rénaux sont aussi susceptibles d’éclater et de saigner, ce qui peut être très grave. Les kystes et les angiomyolipomes rénaux apparaissent généralement dès l’enfance. Bien que la STC soit associée à un risque accru de cancer du rein, en réalité, la maladie se développe chez moins de 5 % des personnes qui en sont affectées. Les personnes qui reçoivent un diagnostic de STC seront soumises à des examens pour détecter la présence de kystes ou d’angiomyolipomes dans le rein et leur fonction rénale sera examinée. Compte tenu que les gènes de la STC contrôlent la croissance cellulaire en bloquant une protéine appelée mTOR, un inhibiteur de cette protéine, l’évérolimus (Afinitor®), pourra être utilisé afin de contrôler le développement d’angiomyolipomes rénaux et de prévenir les risques de saignement qui leur sont associés.

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SYNDROME DE BIRT-HOGG-DUBÉ (BHD)

Le syndrome de Birt-Hogg-Dubé (BHD) est une maladie héréditaire rare. Il est causé par une mutation dans le gène de la folliculine (FLCN). Les personnes souffrant du syndrome de BHD sont susceptibles de développer des masses bénignes (non cancéreuses) sur la peau, des kystes pulmonaires, un affaissement des poumons et le cancer du rein. Le syndrome de BHD affecte principalement les adultes et les symptômes se manifestent dans la vingtaine ou la trentaine.

Le syndrome de BHD peut causer la formation de kystes, à l’apparence de petits sacs remplis de fluides, ainsi que le cancer du rein. Environ une  personne sur trois (quelque 30 %) qui souffre de ce syndrome développe un cancer du rein. Les personnes affectées par le syndrome de BHD présentent différents types de cancer du rein, y compris des tumeurs chromophobes, des oncocytomes, ou une combinaison des deux. Plus rarement, elles seront atteintes d’un cancer du rein à cellules claires ou de type papillaire. De manière générale, les personnes affectées par le syndrome de BHD développeront des tumeurs dans les deux reins (tumeurs bilatérales) ou plus d’une tumeur dans le même rein simultanément. La plupart du temps, ces tumeurs ont une croissance très lente, elles se propagent peu et ne mettent pas la vie en danger. On conseille aux personnes atteintes d’un syndrome de BHD de se soumettre à des tests de dépistage du cancer du rein dès l’âge de vingt ans. Les tumeurs sont généralement enlevées lorsqu’elles mesurent plus de 3 cm.

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CARCINOME À CELLULES RÉNALES PAPILLAIRE HÉRÉDITAIRE

Le carcinome à cellules rénales papillaire héréditaire (CCRPH) est un trouble génétique assez rare. Il est causé par une mutation du gène MET. Le CCRPH augmente le risque de développer un cancer du rein papillaire de type 1. Contrairement aux autres types de syndromes de cancer du rein héréditaires, les tumeurs du CCRPH se retrouvent uniquement dans le rein.

Les personnes souffrant du CCRPH sont à risque de développer plusieurs tumeurs dans les deux reins (tumeurs bilatérales). On dépiste souvent le CCRPH lorsque le patient est atteint d’un cancer du rein papillaire de type 1 et que certains de ses proches parents ont aussi développé le même type de cancer. On peut procéder à des tests de dépistage du cancer du rein chez ces patients dès l’âge de 18 ans. Si on ne trouve aucune lésion rénale, de nouveaux tests seront administrés à 30 ans, alors que le risque de cancer du rein est plus grand. Le type de traitement est alors déterminé par la taille des tumeurs rénales qui auront été décelées, mais de manière générale, ces tumeurs ne sont que surveillées attentivement jusqu’à ce qu’elles mesurent 3 cm.

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LÉIOMYOMATOSE HÉRÉDITAIRE ET CANCER À CELLULES RÉNALES (LHCCR)

La léiomyomatose héréditaire et le cancer à cellules rénales (cancer du rein) sont aussi connus sous le nom de syndrome de Reed. La LHCCR est causée par une mutation du gène de la fumarate hydratase. Elle est associée à la formation de tumeurs musculaires lisses bénignes (non cancéreuses) qui apparaissent sous la forme de bosses (papules) sur la peau ou de fibromes à l’utérus. Une très faible proportion des personnes souffrant de LHCCR développeront un cancer du rein.

La LHCCR augmente le risque de développer un cancer du rein papillaire de type 2. D’autres types de cancer du rein peuvent aussi se développer chez des personnes souffrant de LHCCR, par exemple le carcinome des tubes collecteurs et le cancer du rein à cellules claires, mais c’est loin d’être aussi fréquent que pour le cancer du rein papillaire de type 2. L’âge moyen auquel les personnes atteintes de LHCCR développent un cancer du rein est d’environ 40 ans. Le dépistage du cancer du rein chez les personnes atteintes de LHCCR débute généralement vers l’âge de 18 ans. Le cancer du rein associé à la LHCCR est souvent agressif et même les tumeurs de petite taille ont tendance à se propager (métastaser) de manière précoce; en cela, la LHCCR se comporte différemment des autres syndromes de cancer du rein héréditaire.

Le protocole de traitement des tumeurs de la LHCCR est un suivi minutieux et des tests réguliers; de cette façon chaque tumeur sera décelée lorsqu’elle est encore petite. La chirurgie devient alors la pierre angulaire du traitement, quelle que soit la taille de la tumeur, compte tenu du caractère agressif du cancer du rein papillaire de type 2.

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SYNDROMES DE PARAGANGLIOME ET DE PHÉOCHROMOCYTOME HÉRÉDITAIRE

Les phéochromocytomes (PHEO) et les paragangliomes (PGL) sont des tumeurs rares causées par un certain type de cellules qu’on trouve à proximité des grappes de cellules nerveuses. Les PHEO se développent dans les glandes surrénales situées sur la partie supérieure des reins. Elles affectent rarement les deux glandes surrénales, bien qu’on retrouve parfois de multiples tumeurs dans une seule glande. Les PGL sont un type similaire de tumeurs qui se forment au niveau du cou, à proximité de l’artère carotide, ou au niveau de la tête et du cou, le long des voies de conduction nerveuse ainsi que dans d’autres parties du corps. Compte tenu que les PGL se forment à l’extérieur des glandes surrénales, ces tumeurs sont dites « extra-surrénaliennes ». Bien qu’elles soient souvent bénignes (non cancéreuses) les PHEO et les PGL peuvent affecter l’état de santé d’une personne qui aura alors besoin d’une chirurgie. Il arrive aussi que ces tumeurs deviennent cancéreuses.

Les PHEO et les PGL étant provoquées par des mutations dans certains gènes, elles peuvent être transmises de manière héréditaire. Elles sont causées par une mutation dans la famille de gènes Succinate DesHydrogénase (SDH) qui comprend les SDHA, SDHB, SDHC et SDHD. Ces gènes affectent la production de l’enzyme SDH qui peut causer une croissance cellulaire anormale. Le phéochromocytome et le paragangliome héréditaires peuvent provoquer la formation de tumeurs bénignes ou cancéreuses dans la glande surrénale ou dans les tissus extra-surrénaliens.

Les personnes souffrant des syndromes héréditaires du PHEO et du PGL ont un risque plus élevé de développer un cancer du rein, le plus souvent à cellules claires. Dans la famille de gènes SDH, les SDHB, SDHC et SDHD sont le plus souvent associés au cancer du rein. Les personnes atteintes de ces syndromes héréditaires reçoivent souvent leur diagnostic de cancer du rein dans la jeune trentaine, bien que la maladie puisse se déclencher plus tôt ou plus tard. Le dépistage du cancer du rein peut commencer aussi précocement qu’à 15 ans, chez les personnes affectées par ces syndromes. Compte tenu de la propension à se propager (métastaser) de ces tumeurs, y compris les plus petites, les patients souffrant de PHEO et de PGL auront souvent recours à la chirurgie.

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CARCINOME À CELLULES RÉNALES ASSOCIÉ AU BAP-1

Une mutation dans le gène BAP-1 (protéine-1 associée à BRCA-1) a permis d’identifier un nouveau syndrome de cancer héréditaire rare. Les mutations du BAP-1 sont associées à une augmentation des risques de développer certains cancers, plus particulièrement le mélanome uvéal (qui touche une partie de l’œil appelée uvée) et le mésothéliome (un type de cancer du poumon).

Les personnes qui présentent une mutation du BAP-1 ont aussi un risque de développer un cancer du rein, spécialement celui à cellules claires. On ne connaît toutefois pas l’incidence de cancer du rein chez les personnes souffrant du syndrome BAP-1 et on ne dispose pas de lignes directrices pour le dépistage du cancer du rein chez ces personnes.

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SYNDROME DE COWDEN

Le syndrome de Cowden est causé par une mutation du gène PTEN. Il s’agit d’une affection héréditaire qui augmente le risque de développer des tumeurs bénignes (non cancéreuses) ou cancéreuses au sein, à la thyroïde et à l’utérus (endomètre).Le syndrome de Cowden est aussi connu sous le nom de syndrome hamartome de tumeur PTEN, car on appelle « harmatomes » les multiples excroissances associées à la maladie.

Le syndrome de Cowden peut aussi augmenter le risque de développer un cancer du rein. Ce dernier apparait généralement autour de 40 ans. On recommande d’entreprendre le dépistage du cancer du rein chez les personnes atteintes de ce syndrome à 40 ans.

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RÉFÉRENCES:

Kidney Cancer Canada