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Nouvelle

Les faits saillants sur le cancer du rein de l’ASCO-GU 2023

Source: International Kidney Cancer Coalition (IKCC)

 

Cette année, le symposium de l’American Society of Clinical Oncology sur les cancers génito-urinaires (ASCO GU) s’est tenu du 16 au 18 février 2023 à San Francisco, Californie, États-Unis. Les présentations sont disponibles sur le site Web de l’ASCO. Certains membres de l’International Kidney Cancer Coalition (IKCC) ont participé à la réunion pour se tenir au courant des soins et du traitement des patients atteints d’un cancer du rein. Une brève section « Messages à retenir » est suivie d’un examen plus approfondi de certains résumés.

Remarque : Le résumé suivant a été préparé pour le compte de défenseurs des droits des patients et d’organisations de patients du domaine du cancer du rein partout dans le monde. Il a été revu sur le plan médical. Sachez toutefois qu’il contient des informations s’appuyant sur des données publiques transmises durant l’événement et ne se veut pas un document exhaustif ou un avis médical. Les patients doivent consulter leur professionnel de la santé pour ce qui est de leurs propres soins et traitements.

 

Messages à retenir

  • Dans le résumé 653, l’IKCC a présenté les premiers résultats de l’enquête internationale des patients 2022. L’enquête a montré qu’il y avait un manque de tests génétiques et de compréhension du cancer du rein, des essais cliniques et des effets psychosociaux de la maladie. Importance: L’enquête suggère qu’une meilleure communication entre les patients et les médecins est nécessaire. Elle peut aider les patients à s’informer sur les tests génétiques, sur la manière d’accéder aux traitements en participant à des essais cliniques et où obtenir des conseils en cas de besoin.
  • Dans le résumé 663, KCCure a présenté les premiers résultats de son enquête sur les traitements administrés aux patients pour empêcher la récidive de leur cancer après une intervention chirurgicale (traitement adjuvant), principalement auprès de patients des États-Unis. Importance: Les patients doivent connaître les risques et les avantages du traitement adjuvant grâce à une bonne communication avec leur médecin. Les patients doivent disposer de toutes les informations nécessaires pour participer à la décision de suivre un traitement adjuvant.
  • Dans le résumé 679, les résultats de l’essai clinique au cours duquel le pembrolizumab a été administré à des patients pour empêcher la récidive de leur cancer après une intervention chirurgicale (traitement adjuvant) ont été évalués en fonction du risque de récidive du cancer. Importance: Cette étude a montré que les patients, dont les métastases ont été retirées et n’ayant plus de cancer, présentaient moins de risques de récidive du cancer lorsqu’ils prenaient du pembrolizumab que lorsqu’ils prenaient un placebo./li>
  • Dans le résumé 600, une étude portant sur des patients atteints de métastases cérébrales dues à un cancer du rein a montré que les patients traités par des combinaisons d’immunothérapies ont une meilleure survie que ceux qui sont traités par un inhibiteur de tyrosine kinase du VEGFR (ITK du VEGFR). Des traitements tels que la chirurgie cérébrale ou la radiothérapie stéréotaxique (faisceaux de radiations visant directement les métastases) ont également permis d’améliorer la survie de ces patients. Importance: Les combinaisons d’immunothérapies, la chirurgie ou la radiothérapie stéréotaxique peuvent aider les patients chez qui on a diagnostiqué des métastases cérébrales dues à un cancer du rein à vivre plus longtemps.
  • Dans le résumé 603, les thérapies combinées continuent d’améliorer la survie des patients. De nouvelles informations issues d’un essai associant le nivolumab et le cabozantinib montrent qu’après plus de trois ans de suivi, les patients continuent de bénéficier du traitement. Cependant, l’étude a confirmé qu’il n’existe pas de tests permettant de prédire quels patients bénéficieront de ce traitement (résumé 608). Importance: Pour les patients, l’association nivolumab-cabozantinib a des effets durables sur la survie. Mais il n’existe pas de tests permettant de prédire pour quels patients cette combinaison est la plus efficace.
  • Dans le résumé 605, les résultats d’une étude utilisant une combinaison de trois médicaments, le cabozantinib, l’ipilimumab et le nivolumab, ont montré que la triple combinaison aidait davantage les patients atteints d’un cancer du rein à risque intermédiaire que ceux atteints d’un cancer du rein à risque élevé. Importance: Bien que cette étude montre que l’association cabozantinib, l’ipilimumab et nivolumab donne de meilleurs résultats chez les patients présentant une maladie à risque intermédiaire, l’étude est toujours en cours et les résultats pourraient changer.
  • Dans le résumé 606, les premiers résultats montrent que le cabozantinib est efficace comme second traitement du cancer du rein avancé après que le premier traitement par immunothérapie a cessé d’être efficace. Cette étude offre un plus grand choix aux patients en tant que deuxième traitement lorsque leur premier traitement ne fonctionne plus. Il semble également que le moment de la journée où l’immunothérapie est administrée puisse affecter la survie (résumé 678). Lorsqu’elle est administrée plus tôt dans la journée, les patients réagissent mieux et leur survie est améliorée. Importance: Le cabozantinib offre un plus grand choix aux patients en tant que deuxième traitement lorsque leur premier traitement ne fonctionne plus. Les patients devraient être traités par immunothérapie plus tôt dans leur programme de traitement, si possible.
  • Dans le résumé 660, une étude utilisant un programme de pleine conscience sur téléphone intelligent a montré que le programme pouvait améliorer la qualité de vie liée à la santé et réduire l’anxiété, la peur de la récidive du cancer et la fatigue. Importance: Si les patients ont accès à un téléphone intelligent, cette application pourrait contribuer à améliorer la qualité de vie des patients atteints d’un cancer du rein.
  • Enfin, dans le résumé LBA602, une petite étude a examiné l’utilisation d’une protéine faiblement radioactive (un anticorps appelé 89Zr-DFO-girentuximab) pour identifier le cancer du rein par tomodensitogramme (CT scan) et TEP (PET scan). Cette étude confirme que le 89Zr-DFO-girentuximab est bien toléré et qu’il permet d’identifier avec précision le cancer du rein par TEP et tomodensitogramme. Importance: Ce produit pourrait aider à diagnostiquer le cancer du rein avec plus de précision, sans qu’il soit nécessaire de procéder à une biopsie.

Résumés

Résumé 653: Comment les patients du monde entier vivent-ils le diagnostic, le fardeau et la prise en charge du cancer du rein?

Le nombre de patients souffrant d’un cancer du rein continue d’augmenter dans le monde entier, ce qui alourdit le fardeau pour les patients, leurs familles et les systèmes de santé. On sait peu de choses sur la façon dont le traitement du cancer du rein et les expériences des patients varient d’un pays à l’autre. Il s’agit d’une affiche de présentation de la troisième enquête biennale mondiale de l’International Kidney Cancer Coalition (IKCC) sur le diagnostic, la prise en charge et le fardeau du cancer du rein.

L’objectif de l’enquête était d’améliorer la compréhension et de contribuer à réduire le fardeau du cancer du rein. Les patients et les proches aidants ont répondu à une enquête de 35 questions afin d’identifier les différences entre les pays en ce qui concerne le diagnostic, le fardeau et la prise en charge du cancer du rein. L’enquête a été diffusée en 15 langues par l’intermédiaire des 49 organisations affiliées à l’IKCC et des médias sociaux. L’enquête a été conçue pour examiner l’éducation, l’expérience et la sensibilisation des patients, l’accès aux soins et aux essais cliniques, les meilleures pratiques, la qualité de vie et les besoins psychosociaux non satisfaits.

Plus de 2 200 personnes de 39 pays ont répondu à l’enquête, dont 1 655 patients. Les données ont été analysées de manière indépendante. L’affiche est disponible sur le site Web de l’IKCC. En ce qui concerne le diagnostic, près de la moitié (47 %) avaient une maladie avancée et 11 % une maladie localisée. Les autres personnes ne présentaient aucun signe de maladie. La plupart des patients (58 %) avaient un cancer du rein à cellules claires, et il y avait une forte proportion de patients atteints d’une maladie à cellules non claires (31 %).

Près de la moitié des patients présentant le risque le plus élevé de cancer du rein héréditaire ne reçoivent pas l’accompagnement approprié.

En ce qui concerne les essais cliniques, un peu plus d’un tiers des patients ont été invités à participer à un essai clinique et 70 % d’entre eux ont accepté. Près des deux tiers de ces patients sont satisfaits de leur expérience à un essai clinique.

En ce qui concerne le bien-être, 20 % des patients ont estimé que leur bien-être émotionnel depuis le diagnostic était affecté par l’anxiété liée à leur cancer du rein. 28 % ont déclaré que la peur de voir leur cancer récidiver affectait leur bien-être émotionnel. 11 % ont déclaré que leur bien-être émotionnel était affecté par la tristesse ou la dépression.

L’enquête a mis en évidence l’absence de tests génétiques chez les personnes présentant un risque de cancer du rein. L’enquête a également révélé un manque de compréhension de la maladie, des tests génétiques, des essais cliniques et de l’impact psychosocial. L’enquête a également permis de recueillir les idées des patients sur les biopsies, l’activité physique et les calendriers de suivi. Les données probantes du monde réel permettent d’améliorer la communication sur le diagnostic, les effets psychosociaux et les essais cliniques.

L’IKCC et ses organisations affiliées au niveau mondial utiliseront ces résultats pour s’assurer que la voix des patients est entendue. L’enquête sera également utilisée pour suggérer des projets futurs. Les pays peuvent utiliser leurs rapports pour mieux comprendre les expériences des patients et pour soutenir les améliorations dans les soins locaux.

Thérapie adjuvante pour le cancer du rein

Résumé 663: Perception des patients des avantages et des risques du traitement adjuvant du cancer du rein
KCCure a présenté quelques données préliminaires issues de son enquête auprès de plus de 1 000 patients de 28 pays, principalement des États-Unis (85 %). 36 % d’entre eux étaient au stade 3 de la maladie et 18 % se sont vu proposer un traitement pour empêcher leur cancer de récidiver après l’opération (traitement adjuvant). Deux tiers d’entre eux ont accepté un traitement adjuvant, 19 % l’ont refusé et 14 % ont participé à un essai clinique.

Près de la moitié des personnes interrogées pensaient que leur risque de récidive du cancer était plus élevé (d’environ 10 à 15 %) que ce que pensait leur médecin. Environ un quart des patients ont surestimé le bénéfice du traitement adjuvant, pensant qu’il réduirait le risque de récidive du cancer de 50 % ou plus. La plupart des personnes ont reconnu qu’une décision devait être prise et ont souhaité être impliquées dans cette décision. La plupart des médecins ont expliqué ce qu’était la thérapie adjuvante et le niveau de prise de décisions partagée était élevé (80-90 %). Les personnes présentant un risque élevé de récidive de leur cancer étaient prêtes à tolérer les effets secondaires et la réduction de leur qualité de vie pour éviter cela.

Cette enquête souligne l’importance d’une communication efficace entre les patients et leurs médecins sur les risques et les avantages du traitement adjuvant. Elle souligne également l’importance d’une prise de décision partagée et informée.

Résumé 679: Le pembrolizumab en traitement adjuvant pour différents risques et stades de cancer du rein
L’intervention chirurgicale pour retirer le rein ou une partie du rein (néphrectomie radicale ou partielle) est le traitement de référence des cancers du rein dont les tumeurs sont de taille importante et à haut risque qui ne se sont pas propagés à l’extérieur du rein. Chez certains patients, le cancer peut réapparaître (récidive) après la néphrectomie. Le traitement adjuvant est un traitement supplémentaire pris après la chirurgie pour réduire le risque de récidive du cancer.

Actuellement, il n’existe pas de traitement adjuvant standard pour les cancers du rein à haut risque qui ne se sont pas propagés à l’extérieur du rein. Les essais portant sur les inhibiteurs de la tyrosine kinase (ITK) du récepteur du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGFR), qui bloquent ’l’apport sanguin au cancer, ont montré peu de bénéfices pour les patients.

Cependant, l’immunothérapie (médicaments qui stimulent le système immunitaire pour qu’il attaque les cellules cancéreuses) fait actuellement l’objet d’essais cliniques en tant que thérapie adjuvante potentielle, afin de déterminer si elle peut empêcher le cancer de réapparaître dans d’autres parties du corps.

Dans l’essai clinique KEYNOTE-564, le médicament d’immunothérapie appelé pembrolizumab (administré par perfusion dans une veine) s’est révélé capable d’améliore la survie sans cancer après une néphrectomie chez les patients atteints d’un cancer du rein présentant un risque élevé de récidive du cancer. Les résultats de KEYNOTE-564 ont été examinés pour voir comment les différents groupes de patients ont répondu au pembrolizumab. Les groupes ont été constitués en fonction du risque de récidive de la maladie et du stade du cancer au moment où le patient est entré dans l’étude.

Les résultats de cet essai clinique ont été publiés l’année dernière. Les résultats ont montré qu’après 2,5 ans, le pembrolizumab adjuvant réduisait d’environ un tiers le risque de récidive du cancer. En outre, le nombre de patients ayant subi des effets secondaires graves ou mettant leur vie en danger avec le pembrolizumab était inférieur à 10 %.

994 patients ont été enrôlés dans l’essai, dont près des trois quarts présentaient une maladie à risque intermédiaire et 20 % une maladie à risque élevé. Les autres patients (6 %) avaient des métastases qui avaient été retirées et n’avaient plus de cancer. Les patients ont été suivis pendant 30 mois.

Les résultats sont cohérents avec ceux déjà rapportés. De tous les groupes étudiés, les patients dont les métastases ont été retirées, les laissant sans aucune trace de la maladie, présentaient la plus grande différence de taux de survie sans cancer par rapport au placebo (78,4 % contre 37,9 % après 2 ans).

Les résultats des différents groupes de patients en fonction du risque et du stade de la maladie sont cohérents avec les résultats précédents de cet essai. Le pembrolizumab en traitement adjuvant améliore la survie sans cancer chez tous les patients atteints d’un cancer du rein à haut risque par rapport au placebo. Ces résultats appuient davantage l’utilisation du pembrolizumab en traitement adjuvant standard des patients atteints d’un cancer du rein et présentant un risque élevé de récidive.

Toutefois, les patients doivent examiner attentivement leur situation avec leur médecin et discuter des risques et des avantages potentiels du pembrolizumab en traitement adjuvant. En l’absence d’un test permettant de prédire quels patients pourraient bénéficier du traitement ou quels patients pourraient souffrir d’effets secondaires graves, certains patients pourraient recevoir un traitement dont ils n’ont pas besoin et souffrir inutilement des effets secondaires potentiellement graves du pembrolizumab. Cette question doit être examinée attentivement.

Résumé 600: Résultats des patients atteints de métastases cérébrales dues à un cancer du rein et traités par des thérapies de première intention
Lorsque le cancer du rein se propage à d’autres parties du corps, on parle de cancer du rein métastatique ou avancé. Le cancer peut se propager à des organes tels que les ganglions lymphatiques, les poumons, le foie, les os et le cerveau. Les médicaments qui bloquent l’irrigation sanguine du cancer (comprimés d’ITK du VEGFR) ou les médicaments d’immunothérapie qui stimulent le système immunitaire pour qu’il attaque le cancer sont souvent utilisés pour aider les patients atteints d’un cancer du rein métastatique à vivre mieux et plus longtemps. Cependant, comme les personnes dont le cancer du rein s’est propagé au cerveau sont souvent exclues des essais cliniques, on ne dispose pas de beaucoup d’informations sur les résultats obtenus par ces patients lorsqu’ils sont traités avec des thérapies de première intention.

Dans cette étude, 775 patients atteints de métastases cérébrales dues à un cancer du rein ont été évalués. Environ 10 % d’entre eux suivaient des traitements combinés d’immunothérapie (soit immunothérapie plus inhibiteur de la tyrosine kinase du VEGFR, soit immunothérapie plus immunothérapie), tandis que les autres prenaient un inhibiteur de la tyrosine kinase du VEGFR (sunitinib ou pazopanib). Un quart des patients traités par une combinaison d’immunothérapies ont également subi une radiothérapie du cerveau entier, tandis que plus de la moitié des patients traités par un inhibiteur de la tyrosine kinase du VEGFR ont reçu ce traitement.

Les patients traités par une combinaison d’immunothérapies ont eu la meilleure réponse globale au traitement, quel que soit le siège de la maladie. 3,4 % ont eu une réponse complète, un peu plus d’un quart, une réponse partielle et près de 40 % une stabilisation de la maladie. Cependant, chez les patients traités avec un inhibiteur de la tyrosine kinase du VEGFR, moins de 1 % ont eu une réponse complète, près de 30 % une réponse partielle et un peu plus d’un tiers une stabilisation de la maladie.

Pour les patients présentant une maladie à risque favorable ou intermédiaire, le traitement par une combinaison d’immunothérapies, la chirurgie cérébrale pour enlever les métastases et la radiothérapie stéréotaxique (faisceaux de rayonnement ciblant directement les métastases) ont amélioré la durée de survie globale des patients souffrant de métastases cérébrales dues à un cancer du rein.

Les patients atteints de métastases cérébrales ont une durée de survie plus longue lorsqu’ils sont traités par des combinaisons d’immunothérapies que lorsqu’ils sont traités uniquement par inhibiteur de la tyrosine kinase du VEGFR. Les traitements visant les métastases, tels que la chirurgie cérébrale ou la radiothérapie stéréotaxique, ont également amélioré la durée de survie de ces patients.

Les traitements combinés continuent d’être prometteurs en tant que premiers traitements

Le cancer du rein avancé est souvent traité par une association de médicaments, soit deux perfusions d’immunothérapie (nivolumab et ipilimumab), soit une immunothérapie (avelumab, pembrolizumab ou nivolumab) associée à un comprimé d’inhibiteur de la tyrosine kinase du VEGFR (axitinib, lenvatinib ou cabozantinib). De nombreuses combinaisons similaires ont été testées et d’autres sont en cours de développement.

Les thérapies combinées continuent de susciter un grand intérêt à l’ASCO GU 2023, avec la présentation de résultats actualisés de certaines études en cours. Mais surtout, aucune de ces études ne peut nous aider à répondre à la question essentielle: quelle est la meilleure combinaison de traitements pour un patient atteint d’un cancer du rein avancé?

Résumé 603: Suivi sur trois ans du cabozantinib associé au nivolumab: le bénéfice persiste-t-il?
L’essai clinique de phase 3 CheckMate-9ER montre que le cabozantinib (un comprimé d’ITK du VEGFR) utilisé en association avec le nivolumab (une perfusion d’immunothérapie) est plus efficace que l’ITK du VEGFR seule pour réduire la taille du cancer et améliorer la survie des patients atteints d’un cancer du rein avancé qui n’avaient jamais reçu de traitement auparavant.

Après plus de trois ans, l’association de cabozantinib et de nivolumab continue d’améliorer la survie, de contrôler le cancer et de le réduire selon les imageries médicales par rapport au sunitinib (un comprimé d’ITK du VEGFR).

Le délai où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance a été doublé avec le traitement combiné par rapport au sunitinib (16,6 mois contre 8,4 mois, respectivement). La durée moyenne de survie globale était légèrement supérieure à 4 ans avec l’association de cabozantinib et de nivolumab, contre près de 3 ans pour le sunitinib. En outre, le nombre de patients ayant répondu au traitement a doublé avec l’association (56 %) par rapport au sunitinib (28 %) et 12 % des patients ont eu une réponse complète contre 5 % pour le sunitinib. En outre, la durée moyenne de la réponse a été plus longue pour les patients traités par l’association (23,1 mois) que pour ceux traités par le sunitinib (15,2 mois).

Un peu plus de patients ont ressenti des effets secondaires avec l’association (97 % contre 93 %), et les effets secondaires étaient plus sévères. Ce résultat est similaire à celui d’études antérieures portant sur cette association. Cependant, seuls 7 % des patients ont arrêté le traitement combiné en raison d’effets secondaires.

Après plus de trois ans de suivi, les patients continuent de bénéficier de l’association de cabozantinib et de nivolumab. La durée moyenne de survie globale s’est améliorée de près d’un an depuis l’année dernière, et les patients continuent de répondre au traitement, quelle que soit la gravité de leur maladie.

Résumé 608: Biomarqueurs permettant de prédire la réponse des patients à une association de nivolumab et de cabozantinib
Actuellement, on ne sait pas pourquoi certaines personnes répondent aux traitements combinés, alors que d’autres n’y répondent pas. Dans cette étude, les patients de l’étude CheckMate-9ER ont été utilisés pour rechercher des substances naturelles ou des gènes (également appelés biomarqueurs) chez les personnes atteintes d’un cancer du rein avancé qui peuvent être utilisés pour prédire leur réponse à l’association de nivolumab et de cabozantinib. Les chercheurs ont examiné les biomarqueurs appelés cellules T CD8 et PD-L1, ainsi que les gènes des personnes atteintes d’un cancer du rein avancé qui prenaient le traitement combiné.

Après plus de 3,5 ans de suivi, la survie s’est améliorée pour les patients ayant reçu l’association de nivolumab et de cabozantinib. Le délai où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance (survie sans progression) et la durée de survie globale étaient meilleurs avec le traitement combiné qu’avec le sunitinib, que le patient ait ou non le biomarqueur PD-L1 dans le sang. Cependant, des niveaux de PD-L1 inférieurs à 1 % ont été associés à une survie moyenne sans progression plus longue chez les patients prenant uniquement du sunitinib. Un niveau plus élevé de cellules T CD8 était lié à une amélioration de la survie sans progression chez les patients traités par l’association, mais pas par le sunitinib. Tous les tests génétiques n’ont pas permis de prédire l’évolution des patients dans cette étude.

Dans ce test de biomarqueurs, aucun n’a pu prédire l’efficacité de l’association de nivolumab et de cabozantinib chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé.

Résumé 605: Efficacité d’une triple association de cabozantinib, de nivolumab et d’ipilimumab chez des patients non traités antérieurement et présentant différents risques de cancer du rein
Le cabozantinib peut améliorer l’efficacité de l’immunothérapie. COSMIC-313 est la première étude à associer le cabozantinib à deux médicaments d’immunothérapie, le nivolumab et l’ipilimumab. Cette association de trois médicaments est comparée à une association d’ipilimumab, de nivolumab et d’un placebo pour le traitement des personnes atteintes d’un cancer du rein avancé à risque intermédiaire ou élevé.

855 patients ont été évalués dans le cadre de cette étude de phase 3. Les patients ont été répartis au hasard pour recevoir soit du nivolumab et de l’ipilimumab plus du cabozantinib, soit du nivolumab et de l’ipilimumab plus un placebo. L’étude est en double aveugle, ce qui signifie que le médecin et le patient ne savent pas quel traitement ils suivent. Tous les patients étaient atteints d’un cancer du rein à cellules claires présentant un risque intermédiaire ou élevé.

Les résultats préliminaires de l’essai clinique ont montré que l’ajout du cabozantinib au nivolumab et à l’ipilimumab augmentait de manière significative le délai où le traitement n’a plus été efficace et que le cancer a repris sa croissance (survie sans progression). La survie moyenne sans progression n’a pas été atteinte pour la triple association, mais pour l’association ipilimumab plus nivolumab, elle était d’un peu plus de 11 mois. Les patients ont été évalués en fonction de la gravité (risque) de leur cancer.

Dans l’ensemble, les trois quarts des patients de l’étude présentaient un cancer à risque intermédiaire et un quart un cancer à risque élevé. Chez les patients atteints d’un cancer à risque intermédiaire, la survie sans progression a été améliorée avec la triple association, et la réponse au traitement et le contrôle de la maladie ont été plus élevés par rapport à l’association ipilimumab plus nivolumab (45 % contre 35 % et 88 % contre 75 %, respectivement). Pour les patients présentant une maladie à risque élevé, il n’y avait pas de différence en termes de survie sans progression, mais le contrôle de la maladie était plus élevé avec la triple association (81 % contre 64 %).

Des effets secondaires graves ou mettant la vie en danger ont été rapportés par 74 % des patients traités par la triple association, et par 42 % des patients traités par l’association ipilimumab plus nivolumab chez les patients présentant une maladie à risque intermédiaire. Chez les patients présentant une maladie à risque élevé, des effets secondaires graves ou mettant la vie en danger ont été signalés chez 67 % des patients présentant une maladie à risque élevé, contre 38 % pour les patients présentant une maladie à risque intermédiaire. Les effets secondaires ont conduit à l’arrêt du traitement chez 14 % des patients sous triple association contre 5 % sous double association pour les patients à risque intermédiaire et 5 % contre 4 % pour les patients à risque élevé, respectivement.

Cette analyse de sous-groupe des données de l’étude COSMIC-313 suggère que le cabozantinib associé à l’ipilimumab et au nivolumab est bénéfique principalement pour les patients atteints d’un cancer du rein à risque intermédiaire. Cependant, l’essai se poursuit pour recueillir des données sur la survie globale.

Résumé 606: Le cabozantinib comme traitement de deuxième intention après une immunothérapie chez des patients atteints d’un cancer du rein avancé
La norme de soins pour le traitement de première intention du cancer du rein avancé est généralement l’immunothérapie. On manque d’informations sur l’utilisation du cabozantinib après l’utilisation d’une immunothérapie de première intention. L’étude CaboPoint porte sur l’utilisation du cabozantinib comme traitement de deuxième intention après que l’immunothérapie a cessé de fonctionner.

CaboPoint est une étude de phase 2 en cours sur le cabozantinib chez les personnes atteintes d’un cancer du rein localement avancé ou métastatique qui ne peut être enlevé par la chirurgie. Ces personnes ont été traitées par immunothérapie, mais leur cancer a recommencé à se développer. L’étude comporte deux groupes: le groupe A a été traité par ipilimumab plus nivolumab, et le groupe B a été traité par une immunothérapie plus un inhibiteur de la tyrosine kinase du VEGFR. Lorsque le premier traitement a cessé d’agir, les deux groupes de patients ont été traités par cabozantinib jusqu’à la fin de l’étude (au moins 18 mois). Les résultats des trois premiers mois de traitement par cabozantinib sont présentés ici.

À l’époque, 88 patients avaient reçu 3 mois de traitement au cabozantinib. À ce stade précoce de l’étude, le cabozantinib a montré une certaine efficacité chez les patients atteints d’un cancer du rein avancé après l’arrêt de leur premier traitement par des combinaisons d’immunothérapies, quel que soit le premier traitement qu’ils ont reçu. L’essai CaboPoint est en cours et l’analyse finale est attendue pour septembre 2023.

Résumé 678: L’influence de l’heure de la perfusion d’immunothérapie sur l’évolution de la maladie chez les patients atteints d’un cancer du rein métastatique
Des études récentes ont suggéré que le moment de la journée où une perfusion d’immunothérapie est administrée pourrait avoir une incidence sur la survie des patients atteints d’un cancer. Dans cette étude, les chercheurs ont voulu voir si c’était le cas pour les patients atteints d’un cancer du rein métastatique.

Les patients atteints d’un cancer du rein métastatique ont été traités par le nivolumab, seul ou en association avec l’ipilimumab, en première ou deuxième intention. Les patients ont été répartis en deux groupes: ceux qui ont reçu plus des trois quarts de leurs perfusions avant 16 h 30 (le groupe « précoce ») et ceux qui ont reçu un quart ou plus de leurs perfusions après 16 h 30 (le groupe « tardif »). Au total, 145 patients atteints d’un cancer du rein métastatique ont été inclus dans l’étude. Environ trois quarts des patients présentaient un risque intermédiaire ou élevé. La plupart des patients (75,9 %) appartenaient au groupe précoce.

La durée moyenne de survie globale pour tous les patients de l’étude était de 41,7 mois. Le taux de réponse au traitement était plus élevé dans le groupe précoce que dans le groupe tardif (32,7 % contre 25 %, respectivement). La durée moyenne de survie globale était de 46,3 mois pour le groupe ayant reçu un traitement précoce, contre 41,7 mois pour le groupe ayant reçu un traitement tardif.

Ces résultats montrent qu’il y a une augmentation de la réponse au traitement et de la durée de survie globale lorsque l’immunothérapie est prise plus tôt dans la journée. Des essais cliniques plus importants, randomisés et contrôlés sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Résumé 660: Amélioration de la qualité de vie liée à la santé grâce à l’utilisation d’un outil de pleine conscience en ligne chez les patients atteints de cancer du rein métastatique sous immunothérapie
Des essais cliniques randomisés ont déjà montré les avantages de la pleine conscience dans de nombreux types de cancer, mais il existe peu d’informations sur le cancer du rein métastatique. Cette étude a examiné l’effet d’un outil de pleine conscience en ligne sur la qualité de vie liée à la santé de personnes atteintes d’un cancer du rein métastatique et recevant une immunothérapie.

Des patients atteints d’un cancer du rein métastatique traités par immunothérapie et présentant des symptômes d’anxiété, de peur de la progression du cancer et de fatigue ont été inclus dans l’étude. Les patients devaient avoir accès à un téléphone intelligent et à Internet et n’avaient pas participé à un programme de pleine conscience depuis au moins 5 ans. L’étude s’est penchée sur le parcours de survie au cancer basé sur la pleine conscience en utilisant l’application pour téléphone intelligent Am (AmDTx). Les patients ont utilisé l’application pendant 20 à 30 minutes chaque jour, au minimum 4 jours par semaine pendant 4 semaines. Les patients ont été évalués au début de l’étude (données de référence) et aux semaines 2, 4 et 12 à l’aide de différents systèmes de notation de la qualité de vie liée à la santé.

41 patients ont été recrutés sur 7 sites au Brésil et aux États-Unis. La plupart des patients étaient traités par ipilimumab plus nivolumab, nivolumab seul ou pembrolizumab plus axitinib. Les symptômes d’anxiété et de peur de récidive du cancer ont diminué de manière significative au cours de l’étude. La qualité de vie liée à la santé s’est également améliorée. Aucune différence n’a été observée en fonction des caractéristiques de la maladie ou du type de traitement.

Cette étude suggère que les programmes de pleine conscience sur téléphone intelligent pourraient améliorer la qualité de vie liée à la santé et réduire l’anxiété, la peur de la récidive du cancer et la fatigue. Ce programme peu coûteux et facilement accessible peut constituer une alternative importante au soutien psychosocial en personne pour les patients atteints d’un cancer du rein métastatique. Ce programme devrait être évalué dans le cadre d’essais cliniques randomisés de plus grande envergure pour les patients atteints d’un cancer du rein métastatique.

Résumé LBA602: Résultats d’une étude de phase 3 sur le 89Zr-DFO-girentuximab pour l’imagerie TEP/TDM du cancer du rein
Les chercheurs tentent de trouver de meilleurs moyens de diagnostiquer le cancer du rein. Actuellement, le diagnostic est effectué à l’aide de techniques d’imagerie, qui ne permettent pas de distinguer les tumeurs bénignes des tumeurs cancéreuses, et de biopsies, qui impliquent une intervention chirurgicale et ne sont pas toujours précises. Il existe donc un besoin non comblé d’un test précis pour diagnostiquer le cancer du rein afin d’orienter la prise en charge des patients.

Le girentuximab est un anticorps qui se fixe sur une enzyme appelée anhydrase carbonique IX (CAIX). Cette enzyme est présente dans les tumeurs rénales cancéreuses à cellules claires. Le 89Zr-DFO-girentuximab (TLX250-CDx) est un produit issu de la combinaison d’une molécule faiblement radioactive appelée zirconium Zr 89 avec le girentuximab. Administré à l’homme, le 89Zr-DFO-girentuximab se lie à l’anhydrase carbonique IX dans les tumeurs rénales cancéreuses et peut aider à faire la différence entre le cancer du rein, le tissu normal et d’autres tumeurs.

Les patients qui devaient subir une néphrectomie partielle dans les 90 jours ont reçu du 89Zr-DFO-girentuximab 10 jours avant l’opération et ont subi un examen TEP/TDM 5 jours plus tard. Les imageries médicales ont été évaluées indépendamment afin de déterminer si le patient était atteint d’un cancer du rein. La sensibilité et la précision des imageries médicales ont été évaluées.

L’étude a porté sur 300 patients, dont les deux tiers étaient atteints d’un cancer du rein à cellules claires. Les résultats ont été évalués indépendamment par 3 radiographes. La sensibilité moyenne était de 86 % et la précision moyenne de 87 %. Les valeurs prédictives positives pour le cancer du rein étaient supérieures à 90 %. Il n’y a eu que deux effets secondaires liés au traitement.

Cette étude confirme que le 89Zr-DFO-girentuximab est bien toléré et qu’il permet d’identifier avec précision le cancer du rein à partir d’un examen TEP/TDM. Ces résultats sont prometteurs pour la prise en charge des patients atteints d’un cancer du rein.


Remerciements:

Editrice:
Dre Cristiane Bergerot (R.-U.)

Réviseurs médicaux:
Professeur Axel Bex (P.-B./R.-U.)
Dre Rachel Giles (P.-B.)
Dr Eric Jonasch (É.-U.)

Rédactrice médicale:
Dre Sharon Deveson Kell (R.-U.)

Kidney Cancer Canada